A l'approche de l'hiver, les familles recasées dans l'ancien hôpital civil de Draâ El-Mizan datant de l'époque coloniale, souhaitent bénéficier de logements décents après avoir passé dix-huit ans de leur vie, dans des conditions inhumaines. La plupart de leurs enfants sont nés dans ces taudis et certains d'entre eux sont déjà atteints de nombreuses maladies telles que l'asthme et les troubles respiratoires. C'est en 1997 que ces familles avaient squatté cette structure hospitalière en nette dégradation après avoir servi de caserne pendant la décennie noire. Aujourd'hui, elles sont encore là à attendre un geste des autorités locales qui doivent les recaser dans des logements décents. Au fil du temps, certaines d'entre elles ont été contraintes de construire des baraques de fortune sur le site. Ce qui nous a étonnés le plus lors d'une virée sur les lieux est que l'une des familles n'a pas trouvé mieux que d'aménager l'ancienne morgue de l'hôpital en une grande pièce où s'entassent les membres de la famille dans des conditions lamentables. "Nous vivons comme des taupes. Des bestioles nous empoisonnent la vie. En été, les moustiques et la chaleur suffocante nous envahissent et nous empêchent de dormir. En hiver, c'est le froid glacial et nous avons peur même d'électrocutions à cause des infiltrations d'eau et des fils électriques dénudés. En tout cas, nous pataugeons dans la misère", nous expliquera une vieille femme qui nous a servi de guide. " Une commission d'enquête est passée nous voir en 2007. Malheureusement, aucune famille n'a bénéficié de logement social et nous espérons que la prochaine attribution sera la bonne pour nous tous. Nous lançons ce cri de détresse à quelques mois de la livraison d'un nouveau programme de logements déjà réceptionnés", ajoutera une autre personne. Eu égard à leur situation, ces familles lancent un appel pressant aux responsables de la wilaya de Tizi-Ouzou pour intervenir auprès des autorités locales afin de leur accorder la priorité de bénéficier de logements. " Nous interpellons le wali de Tizi-Ouzou et le chef de daïra de Draa-El-Mizan pour venir jeter au moins un coup d'œil en direction de ce bidonville au moment où des milliers de familles d'autres localités sont prises en charge dans le cadre de la résorption de l'habitat rural", conclut un représentant du collectif des habitants constitué pour effectuer les démarches nécessaires auprès des autorités locales. O. G.