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"Afud", ou comment éviter à la Kabylie d'être à genoux
Une fondation pour initier des actions en faveur de la gouvernance et du développement local
Publié dans Liberté le 28 - 10 - 2015

Voilà un projet ambitieux né d'un constat de la détérioration de la gouvernance, de la complexité et de l'ampleur des problèmes auxquels sont confrontées les populations, des dangers de destruction qui menacent la communauté, notamment en Kabylie où le foncier se rétrécit comme une peau de chagrin, donner du sens à l'économie solidaire et de la nécessité de lancer des initiatives pour mobiliser les énergies en vue d'un développement durable.
C'est en somme ce qui ressort du projet de la fondation "Afud", qu'un groupe de cadres en Kabylie entend lancer prochainement dans cette région. Au-delà du diagnostic établi sur la situation dans cette région sur le triple plan social, économique et politique, la fondation met le doigt sur les menaces qui planent sur la région d'autant que l'exemple du M'zab où "la pression démographique" a durci le problème, est encore frais dans les mémoires. "L'autre exemple, menacé par des tensions politiques et sociales à la fois endogènes et exogènes qui rongent un milieu traditionnellement préservé des affrontements collectifs, nous vient de la Kabylie où une course contre la montre est engagée face aux dangers d'une désintégration inconnue jusque-là", écrivent ses initiateurs dans l'exposé des motifs. "C'est dans un contexte de forte dépression de l'engagement citoyen et d'atomisation des initiatives qu'intervient la création de la fondation ‘Afud', née de la conviction qu'il est possible de se doter d'un outil au service d'une œuvre de transformation graduelle du cadre de vie en Kabylie et partout où des conditions d'amorce d'une économie solidaire se font jour", précisent-ils.
Pensée comme partie intégrante du dispositif institutionnel qu'il est "indispensable de construire en amont de tout système d'investissement et de production", la fondation est conçue par ses initiateurs comme "un regroupement de volontés individuelles" qui se mobilisent autour d'un projet collectif. Voulue comme "idée novatrice pour la Kabylie, porteuse et structurante", la fondation est née du constat que "des collectifs de citoyens en Kabylie sont confrontés au drame quotidien d'un environnement en dégradation accélérées, à la fois cause et conséquence d'une mal vie (...)", "chômage endémique", "vies villageoises marquées par la morosité et les incertitudes des lendemains", "horizons bouchés", "tout cela se déroulant dans un espace géographique restreint, une terre avec de faibles rendements alourdie et minée par l'inextricable imbroglio du foncier (...)" et "l'existence d'un réservoir de ressources humaines qui constitue sûrement l'atout remarquable". "Afud" compte investir dans ce "vaste champ d'étude et d'expérimentation" ses capacités d'études, de sensibilisation et d'intervention. Elle a vocation à analyser "au plus près les problèmes de la région avant d'identifier les potentialités et les méthodes à même d'enrayer la menace d'un contre-développement".
Aussi s'attachera-t-elle, "loin de toute surenchère ou ostentation", à jeter les passerelles de solidarité entre les municipalités de Kabylie. Tout en constatant la disparition depuis une vingtaine d'années dans la région de son potentiel de développement, "Afud", qui se fixe comme objectif de créer des emplois décents et durables, met en garde contre les désordres et la violence qui risquent de toucher la région faute de mesures rapides. "C'est ainsi que sans des mesures rapides, pertinentes et soutenues, il y a de fortes craintes que la Kabylie entre dans un long cycle de précarité avec les désordres et les violences inhérents à une occupation sauvage de l'espace collectif livré aux pulsions de survie qui, dans l'histoire, ont déstructuré tant de communautés confrontées au même dilemme", écrivent les initiateurs.
Autre menace : la disparition progressive des djemaâs. Mais la fondation qui décline également comment elle devrait se structurer, selon le document en notre possession, veut relever le défi. Outre une campagne de sensibilisation et de communication, la fondation compte mettre en place des structures consultatives dans chaque village et organiser un colloque impliquant des universitaires, des élus locaux et des acteurs de la société civile pour se pencher sur la problématique du foncier en Kabylie. "Afud sera à la fois l'initiatrice et le relais d'actions visant à donner un contenu, même modeste, à une vraie gouvernance locale", notent les initiateurs. "Evoluant dans un paysage national instable, sans boussole, frappée par des réductions financières drastiques, la Kabylie, de par son histoire, sa configuration et sa sociologie, est aujourd'hui la région la plus menacée du pays. Masse démographique en évolution constante enfermée dans un territoire inextensible, voire en réduction, environnement écologique délétère, perte massive de cadres et de la jeunesse, supports symboliques, sportifs ou culturels hier porteurs de référents et producteurs de valeurs fécondes aujourd'hui altérés ; tous les ingrédients des traditionnels conflits de surpeuplement sur fond de marasme économiques sont réunis", estiment-ils avant de conclure : "En attendant que le pays, dans son ensemble, soit restitué à la décision et l'arbitrage citoyens, il faut qu'il puisse se ressourcer dans et par le potentiel disponible. Aujourd'hui, la Kabylie n'a d'autre choix que de s'investir dans cette alternative." Si la Kabylie est choisie comme zone pilote, Afud soutient que des sites initiant des actions d'autoprise en charge situés dans les monts de Tlemcen, des Aurès, de Cherchell et le M'zab lui seront agrégés.
K. K.


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