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Scènes de révolte à l'Assemblée
Vote chahuté d'un projet de loi de finances controversé
Publié dans Liberté le 01 - 12 - 2015

L'opposition parlementaire a signé, hier, à l'occasion du vote du PLF 2016 par l'APN, une révolte inédite et qui fera assurément date.
La séance du vote en plénière, hier, du projet de loi de finances 2016 restera dans les annales de l'Assemblée nationale. Les travaux ont failli prendre une tournure violente dès l'ouverture. La dispute était imminente entre deux groupes de députés, ceux de l'opposition et ceux de la majorité parlementaire. Le premier, mené essentiellement par le PT, le FFS et l'Alliance verte, était décidé à bloquer le vote, quitte à user d'une pratique à laquelle les élus du peuple n'ont jamais recouru, jusque-là. L'autre, chargé d'entériner le choix du gouvernement même avec des procédés "antidémocratiques", est décidé, lui, à l'en empêcher. D'emblée, les députés du PT ont envahi le bureau de l'Assemblée. Ils veulent imposer "un point d'ordre" que le président, Mohamed Larbi Ould Khelifa, a refusé. Le président invite le rapporteur de la commission des finances à la tribune pour lancer les travaux, mais peine perdue. Les députés de l'opposition ont décidé de l'interrompre en investissant la tribune. La situation dégénère et devient vite incontrôlable. Face à l'intransigeance de ces députés, les élus du FLN entrent en jeu. Bousculades, insultes et violence physique ont émaillé le lancement des travaux. La séance est encore retardée. Même des ministres se sont joints à la cohue. Les opposants au PLF 2016 étaient munis de pancartes sur lesquelles ils ont inscrit leurs slogans hostiles au texte du projet de loi présenté par l'Exécutif. "Non à la paupérisation du peuple", "Non à l'oligarchie", les députés scandaient, à tue-tête, leur refus "d'accorder plus d'avantages à une oligarchie qui ne cache plus son envie de tout siphonner".
Bandit et "bandits d'honneur"
Après plus d'une demi-heure de vacarme et de tapage, un calme, précaire, est revenu dans l'hémicycle. Le rapporteur de la commission des finances a entamé, avec bravade, son allocution, mais l'ambiance était très tendue. Nadia Chouitem, députée du PT, prend la parole et attaque sans ménagement des ministres qu'elle a accusés "de vouloir servir l'oligarchie". Dans sa ligne de mire, le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, qu'elle a traité "de serviteur de l'oligarchie" et "de Kabyle de service". "J'ai honte pour vous. Ils vous ont donné une place pour les défendre", a-t-elle enchaîné, prenant aussi à partie le ministre de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb, qu'elle a accusé d'avoir "taillé sur mesure des articles de loi pour l'oligarchie", regrettant que le ministre ait "choisi de voyager à l'étranger pour ne pas répondre aux sollicitations des députés". Les attaques contre ces deux ministres se sont multipliées tout au long des interventions des députés de l'opposition.
Dans la mêlée générale, les députés du FFS scandaient : "Algérie libre et démocratique, ‘y en a marre de ce pouvoir'..." Ramdane Taâzibt, député du PT, est revenu à la charge pour exiger la présence de M. Bouchouareb à la séance, du fait, a-t-il dit, que "c'est lui qui a confectionné toutes ces lois au service des prédateurs". M. Taâzibt s'en est pris, ensuite, au ministre de la Jeunesse et des Sports. "Ce ministre m'a dit qu'il est un bandit et qu'il appartient à un gouvernement de bandits", soutient-il, soulignant que cette "déclaration" du ministre "est enregistrée". La réplique contre Taâzibt ne s'est pas fait attendre. Elle est venue illico presto du président de l'APN, M. Ould Khelifa. "Notre pays a connu des bandits d'honneur avant la Révolution", a-t-il tenté de défendre le ministre. Youcef Khebaba, de l'Alliance verte, prend ensuite la parole pour fustiger "les amis de l'oligarchie". "Vous avez offert au FCE
9 millions de dollars à travers ces lois", soulignant que les avantages fiscaux pour "les amis et les coquins" du FCE. Malgré le forcing des députés de l'opposition qui sont intervenus durant la matinée, les quelques articles proposés au vote ont été votés et les amendements rejetés. Le poids de la majorité s'est fait sentir, mais n'a pas entamé, outre mesure, la volonté de l'opposition à poursuivre ses critiques. Pour ne pas baisser pavillon, ils ont redoublé les attaques durant toute la séance.
Les députés quittent l'Assemblée
L'ambiance électrique qui a régné sur la plénière dès le matin présageait d'un après-midi plus mouvementé. En effet, l'intervention du ministre des Finances, M. Benkhelfa, au cours des débats, pour apporter une relecture de l'article 66, a failli, encore une fois, mettre le feu aux poudres. Proposant l'ouverture du capital des entreprises publiques à hauteur de 34% et une cession définitive après 5 années d'exercice pour un privé national, le ministre en a eu pour son grade. Insultes et noms d'oiseaux étaient la réplique des opposants à l'article.
L'autre point d'achoppement a été, sans conteste, l'article 71 qui permet au ministre des Finances d'intervenir au cours de l'année budgétaire afin de réorienter les budgets, au besoin.
À peine le président de la séance a-t-il fait appel aux intervenants, que les députés du FFS, du PT, de l'Alliance verte, de la Construction nationale et des indépendants ont quitté la salle pour rejoindre le hall et ensuite le boulevard Zighoud. Encerclé par un dispositif policier, Ali Laskri, député du FFS, a lancé à l'adresse de la foule que "cela est le propre d'un système finissant dont il faut hâter le départ". Malgré ce chahut, le projet de loi a été voté à la majorité des députés du FLN, du RND et de Taj, mais la cohue d'hier est à inscrire comme une révolte inédite dans une institution qui n'arrive toujours pas à se départir de son rôle de boîte d'enregistrement.
M.M.


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