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40e partie
Comme un grain de sable
Publié dans Liberté le 12 - 12 - 2015

Résumé : Nabil rentre chez lui. Son appartement était spacieux, mais il se sentait seul et abandonné. La présence d'une femme auprès de lui était impérative. Une femme qui va combler sa vie et le rendre heureux. Il repense à Nawel. Il avait compris qu'elle avait essuyé une déception. Il voulait l'appeler, mais elle le précède.
Il rit encore :
-Je vois que j'ai affaire à une journaliste chevronnée.
-Ce n'est pas la réponse que
j'attendais.
-À quelle réponse t'attendais-tu ?
-Je voulais t'entendre faire une petite analyse sur cette relation qu'on vient de tisser, comme tu le précises.
-Eh bien, pour être franc, je commence à m'attacher à toi Nawel. Je ne sais pas comment expliquer ça, mais je t'assure que je ne cesse de penser à toi.
Elle garde le silence un moment. Une douleur se réveille au fond d'elle-même. Elle avait déjà entendu ses mots chez un autre homme. Un homme qui l'avait trahie.
-Allô. Tu es là ?
-Oui, oui bien sûr. Je suis là Nabil.
-J'espère que je ne t'ai pas rappelé un mauvais souvenir.
Comment faisait-il donc pour deviner ses états d'âme ? Elle se reprend et s'empresse de répondre :
-Non. Tu m'as plutôt surprise. Je voulais te dire que lorsque tu m'avais appelée dans la soirée, j'étais dans un restaurant en train de dîner avec ma sœur et mon beau-frère.
Elle avait sciemment changé de sujet, et il comprit qu'elle n'était pas encore prête à reprendre sa vie en main. Ses blessures l'en empêchaient. Elle souffrait encore d'une rupture qui l'avait marquée. Qui est donc ce chenapan qui l'a tant malmenée ?
-Ma sœur Salima va se marier dans un mois, lance-t-elle pour rompre le silence qui s'était installé entre eux. Elle est fiancée avec son chef de service, Mourad, un brave type.
-Ah ! Une bonne nouvelle enfin. J'en suis heureux pour le jeune couple.
-Oui... Je vais devoir me déplacer au bled pour la cérémonie.
-Bien sûr. Il le faudra bien. C'est tout de même ta sœur qui se marie.
-Oui... Je n'aime pas les cérémonies de mariage. Elles me rendent tristes et me font pleurer.
-Pourquoi donc ? Cela te rappelle-t-il un mauvais souvenir ?
Elle ne répondit pas tout de suite. Mais c'était un silence qui confirmait ses soupçons. Nawel n'aimait pas les cérémonies de mariage, car elle avait raté le sien. Il ne fallait pas être un fin psychologue pour le deviner.
-Je n'aime pas trop parler de moi et de mon passé Nabil.
-Au contraire, tu devrais t'extérioriser. La dernière fois sur la plage je t'avais bien dit qu'il faudra cracher ce qui t'empoisonne tant.
-C'est aussi l'avis de mon psy. C'est sur son conseil aussi que j'ai repris le boulot.
-Tu devrais penser à te confier un peu plus afin de vider ton sac une fois pour toutes. Tu ne vas tout de même pas vivre indéfiniment sur les débris d'un passé qui te torture. Tu devrais regarder vers l'avenir. Construire un futur plus gai.
Elle soupire.
-J'aimerais bien. Crois-moi, ce n'est pas l'envie qui me manque.
-Alors qu'attends-tu ?
-Je te raconterai plus tard tout ce qui s'est passé.
-Pourquoi pas tout de suite ?
-À cette heure-ci ?
-Le temps ne compte pas lorsqu'il y a urgence.
Elle rit.
-Tu es vraiment bien parti pour passer le reste de la nuit à écouter mes confidences.
-Je suis prêt à sacrifier toutes mes nuits s'il le faut. Pourvu que tu te débarrasses des cauchemars de ton passé.
Nawel est émue. Cela fait longtemps que personne ne lui avait parlé de cette façon franche et directe. Nabil voulait l'aider. Elle n'en doutait plus.
-Je vais me confier à toi Nabil. Je te raconterai tout. Mais pas ce soir. Il se fait tard, et nous sommes tous les deux épuisés.
(À suivre)
Y. H.


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