Gué de Constantine a enfin son cimetière où enterrer ses morts ! Conçu sur une parcelle en forme de gradins et inauguré au début de l'année dernière au lieudit Sidi-Megnouche, la tombe offre l'idéal éden de repos pour l'éternité, eu égard au bouquet d'arbres qui ceinture l'ossuaire. Du reste, l'ouverture de la catacombe met ainsi fin à la polémique née, en l'an de grâce 2005, à la suite du refus signifié par l'exécutif municipal de l'avoisinant village de Baraki, d'accueillir les dépouilles mortuaires en provenance d'Aïn-Naâdja pour y être enterrées au cimetière de Sidi R'zine. De la sorte, la nouvelle a de quoi en réjouir plus d'un, même si on s'interdit de faire de l'humour... noir. Et pour cause, il y a environ 135 000 âmes qui cohabitent au lieudit bucolique d'Essafsafa, avec "nesse el fahs" d'Aïn-Nâadja "leqdima" et qui désespéraient de déceler un lopin de terre où enterrer leurs morts. Pir encore, aux natifs de la cité ouvrière de Diar El Khedma, se sont insérés également les habitants du taudis de Semmar et d'autres moins nantis parqués pêle-mêle en divers îlots de la hideuse cité d'Aïn Naâdja. De ce fait, il est aisé d'établir le recensement approximatif des habitants d'Aïn-Naâdja, rien qu'à l'énoncé des cités aux dénominations toujours "numériques", à l'instar des 2548, 374, 720 logements et la liste des sites quantitatifs n'est pour autant exhaustive. D'où le souci de se procurer de son vivant, l'ultime lieu pour reposer du sommeil du juste, pour l'éternité. C'était le tourment majeur, qui occupait l'essentiel de l'actualité locale de l'époque. C'est dire que la question de la dernière demeure était d'autant plus essentielle, voire aussi vitale que le toit de l'existence à laquelle le citoyen lambda se devait d'acquérir aux cimetières environnants. Alors, et pour satisfaire la... demande, l'opération inhérent à l'aménagement d'un cimetière a nécessité une enveloppe budgétaire de 55 millions de DA allouée par l'Etablissement de gestion des pompes funèbre et cimetières de la wilaya d'Alger, par abréviation l'EGPFC. À ce sujet, Ould-Beziou Saïd, le vice-président chargé de l'environnement auprès de la mairie de Gué de Constantine a déclaré : "Le choix du terrain d'une superficie de 3544 m2, a été opéré dans les terres pleines au lieudit Sidi-Megnouche. À ce titre, la maîtrise d'œuvre, relative à l'agencement d'un projet de cimetière, prévoit une capacité d'accueil de 5652 tombes ainsi que 5060 m2 de voie mécanique et 3600 m2 de voie piétonnière. Mieux, l'aménagement schématique n'est pas pour autant exhaustif, puisqu'il est prévu également un parking de 52 places et une salle de prières". Au demeurant, il n'en fallait pas beaucoup plus pour faire plaisir aux habitants d'Aïn-Naâdja, sinon qu'un cimetière, puisqu'ils résident déjà dans une cité-dortoir, voire un mouroir. Louhal N.