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"Le développement de l'industrie pharmaceutique handicapé par la bureaucratie"
Abdelouahed Kerrar, Président de l'Unop, à propos de la production locale de médicaments
Publié dans Liberté le 01 - 02 - 2016

Alors que l'Algérie vit une crise de paiement, le premier responsable de l'association de producteurs de médicament souligne que le secteur souffre toujours de lenteurs dans l'enregistrement des produits, d'un système de prix rigide et de l'inadaptation de la formation aux besoins des laboratoires pharmaceutiques.
Liberté : Comment voyez-vous l'évolution de la production pharmaceutique nationale d'ici à 2019 et de la couverture des besoins domestiques en médicaments par la production locale ?
Abdelouahed Kerrar : Le marché algérien du médicament est estimé aujourd'hui à quelque 410 milliards de dinars, avec une part approximative de 45% revenant à la production nationale, soit en valeur autour de 185 mds de dinars. Pour les prochaines années, les meilleures prévisions donnent, à l'horizon 2019, une estimation du marché national à hauteur de 580 mds de dinars, sur la base d'un taux de croissance prévisionnel de l'ordre de 8 à 10%.
S'agissant de la part qui sera celle de la production nationale, nous estimons, à l'Unop, qu'il s'agit là de la variable la plus fondamentale. À nos yeux, il y a deux scénarios possibles, à savoir :
(1) un scénario pessimiste dans lequel l'augmentation de la part de marché de la production nationale continuerait à être handicapée par les lenteurs bureaucratiques et par l'inadéquation des moyens mis en place au regard de l'importance du sujet et, dans ce cas de figure, le développement de l'industrie pharmaceutique serait donc porté essentiellement par la dynamique volontariste des entreprises locales.
Cela donnerait pour 2019 un taux de couverture à hauteur de 50% par la production nationale.
(2) un second scénario, plus ambitieux et qui vise à atteindre jusqu'à 70% de couverture des besoins par la production nationale. C'est le scénario défendu depuis quelques années déjà par l'Unop et qui, selon nous, suppose une fluidité beaucoup plus importante du système d'enregistrement avec simultanéité du remboursement, un système de prix moins rigide qui permette le développement des entreprises, des cursus de formation qui répondent aux besoins des fabricants, une stratégie concrète d'encouragement à l'exportation.
En un mot, nous avons besoin d'une stratégie nationale un peu plus sophistiquée que celle que nous avons connue jusqu'ici.
À l'Unop, nous restons raisonnablement optimistes quant au déploiement de ce scénario positif. Nos propositions pratiques concernant les mesures à prendre pour concrétiser cette mise à niveau sont bien connues de nos autorités.
Avec les difficultés que traverse notre économie, c'est un dossier sur lequel les pouvoirs publics devraient se pencher d'autant plus sérieusement qu'il porte sur des mesures d'organisation qui, pour l'essentiel, ne coûtent rien au Trésor public. D'ailleurs, la mise en place de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques est un premier pas en ce sens. Et enfin, avec la crise des paiements qui s'annonce, il devient clair que seul le développement de la production nationale est de nature à faire face à la croissance de la demande en soins de nos concitoyens.
Quels sont les projets majeurs de production de médicaments en cours de réalisation ou en voie de lancement, notamment en oncologie, et qui vont infléchir la facture d'importation ?
Nous n'avons pas d'information détaillée à ce sujet. Selon le ministère de la Santé, 151 projets de production dans le secteur pharmaceutique et parapharmaceutique sont en cours de réalisation, avec des niveaux d'avancement divers. À quelle date tous ces projets vont rentrer en exploitation ? Quelles spécialités ils couvrent ? Quels segments de marchés ils visent ? etc., ce sont là des questions auxquelles nous n'avons pas de réponse à notre niveau.
Ce qui est certain, c'est que notre problème, à l'avenir, ne sera certainement pas celui des capacités de production puisque, avec les capacités déjà installées et celles qui sont annoncées, ce sera beaucoup plus important que les besoins de notre marché qui sera couvert à un horizon rapproché. Pour l'Unop, cela rend encore plus urgent la prise en charge pluriministérielle du médicament. Et cela signifie aussi qu'il va nous falloir nous préoccuper sérieusement de trouver des débouchés à l'extérieur pour les produits algériens, au cours des prochaines années.

Certains praticiens évoquent l'inefficacité de certains médicaments importés ou fabriqués localement. Est-ce une réalité ou une perception erronée ?
Ce sont là des questions récurrentes qui sont effectivement posées de temps à autre. Elles renvoient à un débat ancien qui traverse tous les pays du monde et qui, sur le fond, vise à mettre en doute l'efficacité des produits génériques.
En arrière-plan de ce débat, il y a les campagnes insidieuses véhiculées par les fournisseurs traditionnels de l'Algérie qui ont perdu des parts de marché et ne se sont pas adaptés à la politique actuelle visant le développement de la production locale. L'Algérie dispose d'un laboratoire national de contrôle ayant à son actif plusieurs distinctions internationales qui assure un contrôle de tous les lots mis sur le marché.
Ce débat sur l'efficacité du générique est de plus en plus derrière nous.
En d'autres termes, il faut savoir qu'un générique produit dans des conditions de qualité réglementaire dispose du même effet thérapeutique que le princeps d'origine. D'où l'enjeu de la qualité sur lequel nous n'arrêtons pas d'insister, à l'Unop. Pour nous, la qualité implique un coût élevé que nous sommes obligés de supporter. Mais la pression trop forte que les autorités font peser pour la baisse continue des prix de nos produits risque de se traduire à terme par une qualité amoindrie des produits. Ce qui serait un désastre pour le développement futur de la production nationale.
Pensez-vous que les contraintes évoquées par l'Unop sont en voie d'être réglées ?
Pour l'heure, nous n'en savons rien. Les autorités au plus haut niveau disent bien qu'elles souhaitent améliorer le climat des affaires. Nous en prenons acte. Mais par-delà les injonctions du politique, chacun sait que le facteur "temps" est déterminant pour notre développement. Nous espérons juste que la crise économique très grave que nous traversons va pousser au sursaut et va amener à une approche pluriministérielle plus concertée.
L'industrie pharmaceutique locale est-elle en train de s'orienter vers les biotechnologies, l'avenir de la production de médicaments dans le monde ?
Les biotechnologies, qui étaient il y a vingt ans une simple innovation de paillasse, pèsent aujourd'hui plus de 20% du marché pharmaceutique mondial. Malgré cette réalité qui s'affirme de jour en jour, notre pays n'a toujours pas de réglementation pour encadrer ce domaine nouveau. Or, rien de sérieux ne peut se faire ni se construire sans cette réglementation.
À l'Unop, nous avons organisé en septembre 2015 un atelier international pour examiner ce problème et proposer des solutions pratiques afin de permettre à notre pays d'avancer sur ce terrain prometteur. Tout le monde a applaudi notre démarche. Cinq mois plus tard, la situation est toujours au même point.
Des projets industriels pourraient voir le jour si la vision était plus claire. Des enjeux de santé publique et d'accès aux soins extrêmement importants découleront de cette réglementation.
Entretien réalisé par : K. Remouche


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