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"La définition des rebelles est extrêmement floue"
François Burgat, du CNRS-IREMAM, Aix-en-Provence, à "Liberté"
Publié dans Liberté le 14 - 02 - 2016

François Burgat est politologue, chercheur au CNRS et directeur de recherche à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (Iremam) à Aix-en-Provence. Il est co-auteur, avec Bruno Paoli, de Pas de printemps pour la Syrie, un ouvrage publié à Paris en 2013 chez La Découverte.
Liberté : Washington et Moscou ont signé un accord pour une trêve en Syrie. Peut-on espérer que le régime de Damas et l'opposition armée jouent le jeu ?
François Burgat : Non bien sûr, non seulement parce que l'opposition armée n'est pas monolithique, mais aussi parce que la définition des rebelles invités à respecter (ou susceptibles de bénéficier) de cette trêve est extrêmement floue. Il est à peu près clair que ni l'EI ni le groupe Jabhat al-Nusra (Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, ndlr) ne vont accepter cet accord — ou en bénéficier. Au-delà, il est difficile de savoir quel sera le comportement des rebelles armés et moins encore quel sera celui des Russes qui les bombardent. Toute l'ambiguïté de cet accord tient au fait qu'il exclut les forces que Poutine considère comme "terroristes", qui vont donc continuer à faire impunément l'objet des terrifiants bombardements aériens lancés depuis plusieurs mois et, vraisemblablement, tenter d'y riposter.
Or, ce concept de "terroristes" a largement montré à travers les âges, un peu partout dans le monde, qu'il pouvait faire l'objet d'interprétations particulièrement extensives. En visite à Paris, le président iranien Hassan Rohani, allié de Vladimir Poutine, a récemment estimé que 60% des combattants relevaient de cette catégorie. Sa lecture de la crise se rapprochait ainsi d'une dangereuse équation sectaire assimilant sunnites et terroristes ! Ce qui est certain, c'est que les Russes visent dans un premier temps l'anéantissement de l'opposition armée non djihadiste — toute l'opposition armée non djihadiste. Il s'agit pour eux prioritairement de détruire toute alternative politique crédible au pouvoir de Bachar al-Assad. Ils lanceront ensuite contre l'Etat islamique (EI/Daech) un assaut qui sera d'autant plus consensuel que les Occidentaux y participent déjà. Avec le soutien tacite des Etats-Unis et de leurs alliés (la Jordanie a fermé depuis plusieurs semaines sa frontière avec la Syrie), ils sont sans doute en train d'y parvenir. Pour le pire plus vraisemblablement que pour le meilleur.
L'Arabie saoudite a reformulé sa proposition d'envoi des troupes au sol. Que vise Riyad qui semble aller à contresens des efforts de paix du groupe international de soutien à la Syrie ?
Ce sont deux dossiers distincts. La coalition internationale conduite par les Etats-Unis n'a aucunement suspendu sa campagne contre l'EI. Or, c'est seulement dans ce cadre que l'Arabie saoudite a évoqué la possibilité d'envoyer des troupes au sol, en aucune manière pour participer à l'affaiblissement du régime de Damas. Reste seulement à savoir, à mesure que, sur le terrain, la différence entre "terroristes" et "sunnites" se réduit, si l'Arabie saoudite ou même la Turquie tenteront ou non de freiner l'écrasement militaire de l'opposition par les sponsors russes et iraniens du régime.
La Russie veut une implication des Kurdes dans le processus de négociations onusien. Cela ne risque-t-il pas de mener la Turquie (membre de l'Otan et allié des Etats-Unis) à intervenir dans le nord de la Syrie, en violation de l'accord de Munich ?
La clé de lecture de l'attitude russe vis-à-vis de la Turquie est l'extrême dégradation des relations entre les deux pays, notamment depuis que l'aviation turque a abattu à sa frontière un chasseur russe, le 24 novembre dernier, épisode dont Poutine entend tout particulièrement se venger. Poutine n'a, en fait, aucune bienveillance humaniste particulière pour les combattants kurdes. Il s'en sert d'abord pour irriter Ankara, qui les regarde, des deux côtés de sa frontière avec la Syrie, comme bien plus dangereux que ceux de l'Etat islamique. Il s'en sert ensuite pour diviser un peu plus encore l'opposition syrienne car les Kurdes ont, depuis le début de la crise, joué un agenda très personnel et refusé d'affronter le régime, ce qui a séparé leur destin du reste de l'opposition.
Entretien réalisé par : Lyès Menacer


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