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“Le bac connaîtra des changements”
M. Boubekeur Benbouzid à Liberté
Publié dans Liberté le 12 - 02 - 2005

Dans cet entretien, le ministre de l'Education nationale livre le contenu de la réforme du cycle secondaire, avec l'introduction d'un enseignement professionnel et la réduction des filières de l'enseignement général et technologique. En outre, il s'exprime sur la révision du système d'évaluation, avec notamment l'organisation de deux sessions pour l'examen de sixième et le passage du cœfficient du BEF de 2 à 3.
Liberté : Monsieur le Ministre, vous allez présider ce matin une réunion importante des 48 directeurs de l'éducation, au cours de laquelle vous annoncerez une vaste réforme de l'enseignement secondaire. Peut-on connaître ses grands axes ?
M. Boubekeur Benbouzid : Avant de vous livrer les grands axes de cette réforme, permettez-moi de vous dire que l'enseignement secondaire occupe une place importante dans la structure du système éducatif. Il constitue également une interface entre l'enseignement secondaire, la formation professionnelle et le monde du travail. Depuis deux ans, nous nous sommes occupés exclusivement de la réforme de l'enseignement obligatoire, du primaire jusqu'à la 9e année du moyen. Cette étape étant essentielle dans la préparation des études secondaires, il n'en demeure pas moins qu'elle se caractérise par une grande souplesse. Jusqu'à la 9e année, l'école est obligatoire. Cela sous-entend, qu'en dépit d'un système d'évaluation très strict, qui ne fait passer que les élèves qui ont 10 de moyenne et plus, nous avons mis en place un système de remédiation, à même d'assurer, à 90% des cohortes, un cursus complet.
Actuellement, nous sommes à peine à 63%. Le redoublement et la remédiation sont assurés, conformément au principe de la démocratisation de l'enseignement. Il arrive que des élèves ne terminent pas le cycle primaire et moyen dans les temps, soit en 9 ans. Ils peuvent le faire en 10, 11 ou 12 ans. Nous sommes en train d'établir une fourchette qui oscillera entre 10 et 11 ans. Bien évidemment, cela coûtera de l'argent supplémentaire, mais nous nous attellerons à concrétiser ce projet. Une autre facette de la remédiation consiste à l'organisation de l'examen de sixième en deux sessions, l'une en juin et l'autre en septembre, et ce, afin de permettre aux écoliers de se rattraper.
Ce principe de la remédiation sera-t-il appliqué à l'enseignement secondaire ?
Non. Dans l'enseignement secondaire, les critères d'accès au lycée et de passage d'une année à une autre sont très rigoureux. N'entrera au lycée que l'élève ayant des aptitudes suffisantes pour suivre un enseignement secondaire de qualité. Au niveau de la 9e, il y a un référent sur la base duquel seront orientés les élèves. C'est la moyenne (soit 10 ou plus), obtenue à la fin de l'enseignement obligatoire, qui garantit le choix d'une telle ou telle direction. À ce propos, il est à signaler qu'à partir de cette année, le coefficient du BEF passera de 2 à 3, alors que celui du contrôle continu est de 1.
Le passage au lycée étant rendu si méritoire, des alternatives ont été trouvées pour absorber les élèves les moins bons. C'est, en tout cas, l'esprit de la réforme de l'enseignement post-obligatoire. Qu'en est-il au juste ?
D'abord, revenons un peu à l'histoire. Je ne critique personne, mais il est malheureux de constater, 43 ans après l'Indépendance et 33 ans après la première réforme de l'enseignement supérieur, faite par Mohamed Seddik Benyahia, que le cycle secondaire n'a jamais connu de véritable réforme. Dire qu'il n'y a pas eu de tentatives, peut-être pas, mais celles-ci ont péché par l'absence d'une philosophie, à même d'identifier les objectifs de la réforme. Toutes ces politiques ont consisté, jusqu'à présent, à assurer le fonctionnement du système. C'est uniquement, en 1999, lors de l'installation de la commission de réforme par le président de la République, que les objectifs sont devenus plus clairs. Ils ont été entérinés par le Conseil des ministres du 30 avril 2002. Ce dernier a décidé que l'étape post-obligatoire sera constituée de trois segments de finalités différentes. Le premier concerne l'enseignement secondaire général et technique à vocation universitaire.
Le second est un enseignement professionnel orienté vers le monde du travail et le dernier a trait à une formation professionnelle qui sera recentrée sur ses missions originelles, à savoir l'apprentissage des métiers.
Au terme de la 9 e année de l'enseignement obligatoire, deux voies sont tracées pour l'élève. Tout dépendra de ses notes et de ses aptitudes. Celle qui lui donne droit au bac et, plus tard, à des études universitaires, et celle qui lui procure des qualifications en vue d'une intégration dans la vie active. Pour autant, il ne faut pas minimiser l'importance de l'enseignement professionnel qui est appelé à être revalorisé. D'ailleurs, ce que je dirai aujourd'hui sera complété incessamment par M. Khaldi, le ministre chargé du secteur. En fait, les trois départements, l'éducation, l'enseignement supérieur et la formation professionnelle, travaillent en commun accord. Il y a des représentants des trois secteurs dans la commission sur la réorganisation du cycle secondaire.
L'enseignement général et technique connaît à son tour une réorganisation. Pourquoi ?
Une commission a planché sur la reconfiguration de ce type d'enseignement, depuis deux ans. Elle s'est inspirée dans son travail de l'expérience nationale et des réformes en cours dans le monde. Sur le plan national, cette nouvelle organisation du secondaire tient compte de la réforme, également, en cours dans l'enseignement supérieur, avec la mise en place des LMD (une formation progressive à trois variantes : la licence, le mastère et le doctorat). Au niveau international, nous avons voulu être en conformité avec les grandes tendances mondiales qui évitent la spécialisation précoce. Dans le système actuel, il y a des élèves qui, en seconde sont orientés vers la chimie ou l'électronique. Cependant, une fois leur bac en poche, ils vont rarement dans ces spécialités. Beaucoup passent par une formation généraliste qu'ils sont incapables de suivre.
Pas plus tard que ce matin, le ministre de l'Enseignement supérieur me disait que 80% des bacheliers orientés vers le tronc commun technologie échouent.Vous savez pourquoi ? Parce qu'ils n'ont aucune formation solide dans les matières essentielles, comme la physique et les maths.
La remise en cause de la spécialisation précoce s'exprime par la révision à la baisse du nombre de filières de l'enseignement général et technique. Combien de bacs allons-nous compter dans l'avenir ?
Nous passerons de 15 à 6 bacs, dont un bac technique-mathématique qui sera constitué de quatre options : génie civil, mécanique, électronique et des procédés. Autrement, il y aura des bacs de langues étrangères, lettres et philosophie, gestion et économie, maths et sciences expérimentales. La nouvelle organisation entrera en vigueur en septembre 2005.
Beaucoup de filières du baccalauréat vont disparaître, dont celui des sciences islamiques.
Pourquoi celui-là ? L'enseignement religieux dans notre pays est assuré, de la première année primaire à la dernière année secondaire. Quant à ceux qui veulent s'orienter vers une spécialisation universitaire en sciences islamiques, le bac lettres et philosophie leur permet d'accéder à ce genre d'études. Maintenant, il faut savoir que les licenciés en charia trouvent beaucoup de difficultés à s'inscrire ailleurs, comme en magistrature. Ils ont également beaucoup de difficultés à trouver un emploi.
La réforme de l'enseignement secondaire touchera-t-elle l'examen du baccalauréat. Une seconde session est-elle envisagée ?
Le baccalauréat est une institution fiable, transparente et stable, qui permet à chacun, suivant son travail, d'être récompensé. Pour le moment, on ne peut pas parler d'une seconde session. Il faut attendre que le système se mette en place. Et puis, il faut savoir que tout élève qui accède au lycée ne passe pas systématiquement le bac, du moins pas le bac de son choix initial. Tout dépendra de ses résultats. À la fin de la seconde, si les résultats sont mauvais, les élèves ne seront pas renvoyés, mais réorientés. Nous avons prévu des passerelles. Si l'élève n'est pas bon dans une spécialité, il peut être orienté vers une autre, ceci en fonction de ses notes. Par exemple, s'il est en seconde sciences et qu'on voit qu'il est bon en lettres, on peut lui proposer d'aller en première lettres. S'il n'est pas bon en maths mais a des notions en électrotechnique, on peut lui proposer un bac professionnel. Il faut savoir aujourd'hui que ce n'est pas l'enseignement supérieur uniquement qui garantit une bonne paye et une bonne profession. Un technicien supérieur en informatique est payé trois fois plus qu'un ingénieur.
Dans ce système très sélectif, les lycées d'excellence font leur apparition. Quel est leur objectif ?
On ne peut pas laisser les meilleurs élèves dans un endroit ou leurs compétences seront gaspillées. Les lycées d'excellence constituent un moyen démocratique de sanctionner le savoir. Ils ne conduiront pas seulement les élèves jusqu'à la terminale, mais leur permettront d'accéder aux grandes écoles, grâce à la mise en place de classes préparatoires.
Ces dernières sont sous la tutelle de l'éducation nationale et les grandes écoles sous l'autorité de l'enseignement supérieur.
L'admission s'y fait sur la base d'un concours. L'inscription dans un lycée d'excellence passe, aussi, par une étude de dossier, puis un concours.
Ces établissements seront implantés à Alger, Annaba, Oran, Constantine et Ouargla. Ils suivront un régime d'internat. Ils ouvriront dès septembre prochain.
La réhabilitation de la qualité des enseignements passe par l'amélioration du rendement de l'encadrement. Quelles sont les mesures prises à cet égard ?
Il est évident que la qualité n'incombe pas seulement aux élèves, mais aux enseignants, aussi, et à ceux qui gèrent cet enseignement. Nous ne pouvons pas opérer une réforme pédagogique tout en gardant le même système d'évaluation et de gestion. Tout va changer.
Cette restructuration suppose la révision des programmes et de la formation des enseignants. Maintenant que les mathémathiques, la physique et la chimie sont devenues obligatoires pour les élèves qui font sciences et technologie, nous aurons besoin de plus d'enseignants dans ces matières. Nous les formerons. Ceux qui sont déjà dans les écoles seront recyclés. Il y a une autre matière transversale, l'informatique, qui requiert un nombre important de professeurs. Au chapitre de l'encadrement, le directeur de l'éducation, sera
dorénavant un manager pédagogique. Sa mission sera de suivre les résultats des élèves et de responsabiliser les directeurs d'établissement. Une directive a été envoyée aux walis pour dispenser les directeurs de l'éducation de la construction d'infrastructures scolaires. Désormais, la gestion administrative et financière reviendra aux SG qui seront installés dans toutes les wilayas. S'agissant des directeurs d'établissement, qu'ils soient au primaire, au moyen ou au secondaire, tous suivront une formation résidentielle, d'une année, qui portera sur la gestion et le contenu de la réforme.
Tous ces changements que vous venez d'évoquer concernent l'école publique. Mais qu'en est-il des établissements privés ? D'autant que vous leur avez donné un délai, jusqu'à septembre, pour se conformer au contenu des cahiers des charges émanant de votre département ?
Effectivement, ces réformes s'appliquent à l'école publique. Il n'en demeure pas moins que les établissements privés doivent fournir des enseignements, notamment scientifiques, à même de répondre aux besoins des élèves.
Les enseignements peuvent se faire dans une langue étrangère pour permettre aux élèves de passer des examens dans d'autres pays, mais il ne faut pas négliger la langue nationale. Cela est valable pour les écoles qui n'existent pas et qui vont être construites. Nous ne sommes pas là pour bloquer les établissements privés. Si nous avons fait un décret, c'est pour leur faciliter la tâche. Nous sommes là pour les aider. Ce n'est qu'une phase.
Une fois que les écoles privées auront de l'expérience, la réglementation changera en fonction du vécu. On ne peut pas imposer quelque chose qui ne donnera rien dans l'avenir.
La réforme du secondaire ne peut pas se faire sans le consentement de ses principaux acteurs, les enseignants. Or, nous assistons, ces derniers mois, à une véritable fronde menée par deux syndicats autonomes. De votre côté, vous avez opté pour la fermeté. Quelle est la solution ?
Je ne fais pas de différence entre syndicats agréés ou pas. J'ai travaillé avec les derniers et j'ai écouté leurs doléances.
Mais chacun de nous doit prendre ses responsabilités. Vous me parlez de fermeté, (le dernier épisode du CLA avec le lancement de poursuites judiciaires contre son porte-parole), mais ce n'est pas moi qui suis répressif ou un dictateur, car la loi a été appliquée. Il est naturel que la justice fasse son travail quand quelqu'un ne se conforme pas à ses décisions. Personne n'est au-dessus de la loi, y compris moi.
S. L.


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