Accompagner les mutations économiques pour faire du secteur un choix attractif pour les jeunes    Organisation fin décembre à Naâma du Camp africain de dialogue des jeunes    Offensive du M23    La guerre embrase la région    Entre tensions et dialogues : quel avenir avec Macron?    Cahotant dilemme de l'existence chaotique    Le retour des pluies, l'occasion de dévoiler les défauts liés au cadre de vie    Dix-huit spectacles en compétition    Le doyen des ophtalmologistes, le docteur Nour Eddine Kessal tire sa révérence    L'Algérie appelle la France à reconnaître officiellement ses crimes    Verts : Ils jouent sur l'émotion, l'identification aux couleurs...    Ligue 1 Le MCA à un point du titre hivernal    Les Verts déjà tournés vers le Burkina Faso    TECNO déploie une expérience fan immersive    Saisie de plus de 175 kg de kif traité en provenance du Maroc    Adoption de la loi organique portant statut de la magistrature    Ouverture officielle du camp «Arts des jeunes» à Taghit    Hidaoui préside l'ouverture de la 17e édition    Programme TV du 4 novembre 2025 : Coupes et Championnats – Heures et chaînes    Programme TV du samedi 25 octobre 2025 : Ligue 1, Bundesliga, CAF et championnats étrangers – Heures et chaînes    Programme TV du 24 octobre 2025 : Ligue 2, Ligue 1, Serie A, Pro League – Heures et chaînes    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tout sur la stratégie "Zéro déchet"
Gestion des déchets et des déchets ménagers en particulier
Publié dans Liberté le 28 - 07 - 2016

Dans notre pays, la problématique de la gestion des déchets, en général, et des déchets ménagers, en particulier, s'apparente à soulager les rues et les agglomérations des immondices générées par la consommation et les activités économiques diverses. Si tous les acteurs de la chaîne "déchets" savent que sans une approche intégrée rien de durable ne peut être mis en œuvre, ils doivent gagner à ne pas imposer des schémas standard "d'Alger à Tamanrasset" en promouvant des approches par territoire esquissées timidement par le schéma national d'aménagement du territoire (Snat).
"Zéro déchet" est un concept de gestion des déchets directement influencé par le fameux "Zéro défaut" du modèle japonais Total Quality Management (TQM) ou Gestion intégrale de la qualité. La stratégie "Zéro déchet" vise à ne pas produire de déchets plutôt qu'à les détruire. Tout se joue alors dans la conduite de la transition entre un système qui produit des déchets et cherche à les éliminer (mise en décharge) et le "Zéro déchet" qui considère que rien ne doit arriver en décharge puisque la matière dont un agent (ménages, commerces...) se débarrasse est immédiatement orientée vers une filière valorisante qui génère des revenus ou, à défaut, moins coûteuse pour le détenteur du déchet (ménages, commerces...) considéré comme un bien marchant.
Etant un concept anglo-saxon "Zéro Waste" est mieux traduit par "Zéro déchet et zéro gaspillage", ce qui veut dire qu'on ne met rien en décharge. Au plan formel, la première stratégie "Zéro Waste" est née en 1995 dans la ville de Canberra, en Australie. L'objectif retenu de cette initiative est d'arriver à une situation "Zéro Waste" vingt-cinq ans après, c'est-à-dire en 2010. Le concept s'est vite propagé en Nouvelle Zélande, au Danemark, à Otawa (Canada), en Californie et en Europe. Des entreprises l'adoptent aussi, à l'image de Xerox, Sony, Mitsubishi, IBM, Hewlett Packard ou Toyota. Le succès des conversions des individus et groupes à cette pratique est tributaire de la mise en place d'un environnement local (municipalités, wilayas...). En effet, une remise à plat de la politique de gestion des déchets exige la mobilisation des acteurs du territoire concerné pour porter et piloter la démarche.
Pédagogie d'une initiative décriée mais réussie
Chaque localité a sa spécificité en termes de production de déchets, dans leur volume, leur composition et même leur traitement traditionnel (compost, reprises...). Il est donc important de commencer par une initiative mobilisatrice dans toute innovation. Le projet emblématique "Zéro déchet" est porté par la ville de San Francisco en Californie. La ville se fixait, en 2002, l'objectif "zéro déchet" pour 2020 avec un point d'étape de 75% en 2010. Dans la capitale de la Californie, le département de l'Environnement a commencé par les hôtels et les restaurants, très nombreux à San Francisco et qui génèrent énormément de déchets. Jared Blumenfeld qui pilote l'opération explique. "Nous avons commencé par un hôtel test, le Hilton, qui sert 7 500 repas par jour, et nous avons mis en place un système simple : les poubelles des recyclables et des compostables coûtent beaucoup moins cher, chaque mois sur la facture, que celles des déchets non recyclables. En d'autres termes si vous recyclez et compostez tous les déchets, alors vous aurez besoin de moins de poubelles dites ‘normales', ou alors des plus petites, au bout de course c'est une économie de l'argent. En un an, le Hilton économise 200 000 dollars et l'initiative est alors étendue à l'ensemble des professionnels de la restauration. Le système est également proposé, sur une base volontaire, aux habitants qui le souhaitent." "En quatre ans, entre 2001 et 2005, nous sommes passés de 42% à 60% de nos déchets qui étaient recyclés", ajoute l'heureux directeur du département de l'Environnement. Il a fallu ensuite deux ans de négociations pour que la ville oblige en 2006 tous les professionnels du bâtiment à recycler au moins 65% de leurs débris tels le béton, le métal et le bois, dans des centres agréés. Une suspension de six mois est infligée pour les contrevenants. En parallèle, la ville s'engage à n'utiliser que des matériaux recyclés pour des travaux publics comme l'asphalte, les trottoirs ou encore les gouttières - une alternative durable à l'extraction de gravats dans les carrières ou les plages et rivières. En 2007 et 2008, le taux de récupération des déchets est autour de 70%, alors que la ville s'était fixé 75% en 2010. Pour donner un coup de fouet, les sacs plastiques sont bannis des supermarchés, avec obligation d'utiliser des sacs en papier ou en plastique compostable et payants, dans le but d'inciter les clients à ramener leurs propres sacs. En 2009, le recyclage et le compostage sont rendus obligatoires pour tous les habitants (même système que les hôtels et restaurants), d'autres mesures comme la fin des bouteilles en plastique (sauf événements majeur) ont été édictées. C'est le succès de la première cible qui a permis d'embrayer sur les autres en gagnant l'adhésion des populations.
Comment agir en amont ?
Partout des initiatives zéro déchet, zéro gaspillage se prennent, elles sont boostées par des innovations pour minimiser la production de déchets en amont (moins d'emballage, produits de plus longue durée de vie...). C'est un mouvement mondial qui concerne les individus (mode de vie), les acteurs publics (territoires) et les entrepreneurs qui conçoivent et mettent en œuvre de nouvelles solutions pour faciliter le passage au zéro déchet. En France en juillet 2014, Ségolène Royal, ministre français de l 'Environnement, de l'Energie et de la Mer avait lancé un appel à projets "territoires zéro gaspillage zéro déchet", qui avait suscité près de 300 manifestations d'intérêt dans les territoires. En décembre 2014, 58 territoires ont été sélectionnés. Depuis, ces territoires ont lancé leurs projets avec une gouvernance participative pour progresser dans l'objectif "zéro déchet, zéro gaspillage". Cette opération a été reconduite à plusieurs reprises sur la base d'un cahier des charges. Les territoires candidats sont accompagnés dans leur démarche par l'Agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie (ADEME). Enfin tous ceux qui pensent que la technologie peut suppléer aux pratiques non durables comme les incinérateurs pour éliminer les déchets, doivent méditer les propos de Joan-Marc Simon, directeur Zéro Waste Europe : "Des collectivités ont investi dans des décharges et les incinérateurs... Ces collectivités sont ensuite liées par contrat aux incinérateurs pendant vingt ou trente ans et doivent alimenter ce monstre en fournissant des déchets, sinon elles doivent payer des amendes. Cela conduit à des situations paradoxales dans lesquelles les villes ne sont pas incitées à recycler, puisque cela enlève des déchets à l'incinérateur et peut au final leur coûter plus cher !"
R. S.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.