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Abdelmalek Sellal boudera-t-il Ifri-Ouzellaguen ? Il a délégué le ministre des Moudjahidine pour assister aux festivités du 60e anniversaire du congrès de la Soummam
La célébration, cette année, du 60e anniversaire du Congrès de la Soummam ne bénéficie pas d'autant d'engouement auprès des hautes autorités. Initialement annoncé pour le 20 août prochain, à Ifri-Ouzellaguen, Abdelmalek Sellal ne sera finalement pas au rendez-vous. Bien que la célébration officielle du 60e anniversaire du Congrès de la Soummam, tenu le 20 août 1956, à Ifri-Ouzellaguen, s'annonce folklorique, eu égard aux festivités commémoratives contenues dans le programme arrêté par les autorités de wilaya de Béjaïa, les deux partis politiques les plus ancrés dans la région de Kabylie, le FFS et le RCD, ainsi que les acteurs de la société civile, s'apprêtent, quant à eux, à faire de ce rendez-vous avec l'histoire un événement à la hauteur du message de la Charte de la Soummam et de ses véritables artisans. En effet, la symbolique de ce 60e anniversaire de la rencontre d'Ifri, qui constitue aux yeux des historiens et de bon nombre d'hommes politiques, un tournant décisif, voire un moment charnière de la guerre de Libération, ne semble pas emballer le pouvoir central, qui continue curieusement à tourner le dos au projet de société prôné par Abane Ramdane et ses compagnons de lutte. Sinon, comment peut-on expliquer l'attitude des autorités de l'Etat algérien qui refusent de donner à cet événement hautement historique un cachet particulier, contrairement à d'autres dates historiques et autres fêtes nationales auxquelles on accorde plus d'intérêt et pour lesquelles l'on débourse des sommes faramineuses pour assurer une célébration grandiose. L'on se rappelle l'importance accordée par les pouvoirs publics aux festivités commémoratives du 60e anniversaire des événements du 20 Août 1955, qui se sont déroulées, l'année précédente, dans la capitale de l'Est, Constantine. Au-delà de l'intérêt qui lui a été accordé par les médias publics, l'événement était rehaussé par la présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et d'une forte délégation du gouvernement. En revanche, la célébration, cette année, du 60e anniversaire du Congrès de la Soummam ne bénéficie pas d'autant d'engouement auprès des hautes autorités. Initialement annoncé pour le 20 août prochain à Ifri-Ouzellaguen, Abdelmalek Sellal ne sera finalement pas au rendez-vous. Le programme officiel, communiqué à la presse par les services du cabinet du wali de Béjaïa, n'en a nullement fait référence. Néanmoins, on apprend que le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, sera l'hôte de Béjaïa, où il assistera à certaines festivités commémoratives, notamment des conférences-témoignages sur la guerre de Libération, des cérémonies de recueillement à la mémoire des martyrs de la Révolution, et enfin, une virée au musée d'Ifri-Ouzellaguen qui fait actuellement l'objet de travaux de réfection. Toujours du côté officiel, les autorités de wilaya comptent également mettre à profit cet événement historique pour honorer certains moudjahidine, dont Rachid Adjaoud, ex-officier de l'ALN et ancien compagnon d'Amirouche. Un grand hommage sera donc rendu à l'enfant prodige de Seddouk, qui se consacre ces dernières années à l'écriture de ses mémoires, notamment son parcours historique et les moments forts passés au maquis avec le chef de la Wilaya III historique. Un 60e anniversaire sans les autorités Pour sa part, le Front des forces socialistes (FFS) compte marquer, comme à l'accoutumée, ce rendez-vous, en appelant l'ensemble de ses militants et sympathisants à venir massivement prendre part au rassemblement populaire qu'il organisera le 20 août 2016, à partir de 10h, devant le mémorial d'Ifri-Ouzellaguen. Le premier secrétaire national du FFS, Abdelmalek Bouchafa, devra animer un meeting populaire sur l'esplanade du musée d'Ifri. Le parti du défunt Hocine Aït Ahmed profitera de cette occasion pour remettre sur le tapis son projet de "conférence de consensus national", dès lors qu'il appelle à "célébrer le 1er consensus national qui a donné naissance à la plateforme de la Soummam". "Faisons de cette date un rendez-vous avec l'histoire et un moment pour réaffirmer notre attachement aux principes du Congrès de la Soummam et à l'aspiration démocratique du peuple algérien", écrit sur sa page facebook le président du groupe parlementaire du FFS, Chafaâ Bouaïche. De son côté, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), dont les idéaux s'inspirent des résolutions contenues dans la Charte de la Soummam, ne restera pas en marge de l'événement. Le bureau régional du parti à Béjaïa a rendu public, lui aussi, un appel à un rassemblement devant le mémorial d'Ifri pour la journée du 20 août 2016. Afin de mobiliser ses troupes, le parti de Mohcine Belabbas multiplie ces derniers jours des rencontres avec ses cadres et militants à travers les différentes localités de la wilaya de Béjaïa. "Nous voulons organiser une conférence-débat autour de ‘la Régionalisation', à Ifri-Ouzellaguen, mais finalement, nous sommes confrontés, encore une fois, au problème d'indisponibilité de salle, puisque toutes les infrastructures sont déjà réquisitionnées pour abriter les festivités officielles", nous a fait savoir le président du bureau régional du RCD à Béjaïa, Mouloud Deboub. Avant d'ajouter que "nous allons nous contenter d'une cérémonie de recueillement et de dépôt de gerbes de fleurs au cimetière des chouhada et au mémorial d'Ifri". Par ailleurs, il est à signaler que l'APC d'Akfadou organisera, en collaboration avec l'APW de Béjaïa et le mouvement associatif local, un colloque autour de la thématique "Les assises de la Soummam : 60 ans après, quelles leçons ?". D'éminents chercheurs universitaires et historiens, tels que Gilbert Meynier, Gilles Manceron et Dalila Aït Djoudi, docteur en histoire militaire et études de défense, Ali Guenoun, docteur en histoire, ainsi que Hamou Amirouche de l'université de San Diego, qui fut secrétaire du colonel Amirouche, vont animer des conférences-débats durant cette rencontre qui aura lieu les 25 et 26 août prochains, à Tiniri, chef-lieu communal d'Akfadou. KAMAL OUHNIA
