Liberté : D'abord, donnez-nous un aperçu sur votre club ? Ouali Ouaglal : ACSA, c'est Athlétic Club de Sidi Aïch, un club spécialisé en athlétisme qui réalise des résultats plus qu'honorables. Nous essayons de subvenir aux besoins de plusieurs dizaines d'athlètes dans toutes les catégories. Nous faisons notre prospection dans le sport scolaire. C'est à partir de là que nous détectons les futurs athlètes. Nous organisons des cross et des compétitions afin de faire une sélection. Nos jeunes athlètes s'entraînent au stade communal, qui n'a connu aucune réfection depuis sa construction. Il n'y a ni piste, ni équipement ou matériel d'athlétisme pour encadrer les séances de saut en hauteur (sautoir, accessoires de saut, poteaux de saut en hauteur, tapis...), pas de matériel pour nos perchistes, en somme aucun moyen pédagogique pour espérer développer le potentiel de nos athlètes et je vous assure qu'il en existe. Qu'est-ce qui vous maintient motivés pour continuer votre mission face à autant de problèmes ? Sidi Aïch est une ville de sport. C'est une pépinière de sportifs, malheureusement mal encadrés ou pris en charge. Par exemple, nous avions un fleuron de l'athlétisme national, qui a été hélas délaissé. Zouina Benamsili était sacrée championne d'Afrique dans l'épreuve de la marche. Elle avait participé aux Jeux olympiques de la jeunesse d'été en 2010 à l'épreuve du 5 km marche. Elle a dû abandonner, c'est vraiment triste car elle aurait pu être l'un des porte-drapeaux de l'athlétisme algérien. Bilel Tarabhat, champion d'Algérie de cross-country en 2015, possède un énorme potentiel aux 1500 m, 5000 m et 10 000 m. Il a participé aux Championnats du monde à Guiyang en Chine en 2016. Il a également pris part aux Championnats méditerranéens de Tunis où il a réalisé d'excellents résultats. Katia Hamoumraoui s'est classée à la 4e place au lancé de disque aux 17es Championnats arabes juniors, qui se sont déroulés à Tlemcen, alors qu'elle est toujours cadette. Et bien d'autres athlètes qui ne demandent qu'à être pris en charge pour de meilleurs résultats. Notre équipe d'athlétisme de la catégorie "école" a été sacrée 3 fois championne de la wilaya de Béjaïa. À combien est estimée la subvention qu'on vous accorde ? Nous recevons 243 millions pour 9 associations. A titre comparatif, on attribue 1 milliard 800 millions de centimes à un club de football de la wilaya de Béjaïa. Les clubs de football de la wilaya, le MOB et la JSMB sont des clubs professionnels, mais cela ne les empêche pas de bénéficier des subventions, alors que le règlement l'interdit. Même l'équipe de football de Sidi Aïch, la SSSA, bénéficie de beaucoup d'argent, alors que ses résultats sont catastrophiques. En revanche, des associations comme l'ACSA (athlétisme), EMSA (athlétisme), JSSA (boxe), OSA (handball et karaté), qui honorent la ville ne bénéficient que de miettes. Les responsables de l'APC de Sidi Aïch font dans le politique au lieu de se pencher sur les vrais problèmes de jeunes. Quel message souhaitez-vous faire passer aux responsables ? Je leur demande simplement de regarder un peu vers cette jeunesse. Je suis sûr qu'ils ont la graine d'un Makhloufi ou d'un Bourrada s'ils sont bien pris en charge. Je dis aux responsables locaux que le sport en général et l'athlétisme en particulier à Sidi Aïch agonisent. Propos recueillis par : Malik A.