L'équipe nationale de football change de chef, mais de pas de méthode de travail. La préparation pour la rencontre contre le Lesotho, prévue dimanche prochain au stade Tchaker de Blida, pourtant symbolique et amicale, puisque les Verts sont déjà qualifiés pour la CAN 2017, se déroule comme à l'accoutumée, à huis clos, au quartier général de Sidi Moussa, loin des regards "inquisiteurs" des journalistes et des supporters des Fennecs. Milovan Rajevac, le nouveau patron des Verts, ne compte pas trop chambouler du reste les habitudes. Le seul entraînement programmé en dehors du bunker aura lieu la veille du match sur le théâtre de la rencontre à Tchaker et toujours à huis clos. En revanche, en dépit de cet isolement et de la chaleur, les joueurs, à l'exception de la nouvelle recrue de la FAF, Ismaïl Benacer, le milieu offensif d'Arsenal, sont habitués à des conditions similaires. L'atmosphère semble détendue, grisante même à la vue des mines réjouies des sélectionnés, ravis, selon leurs propres termes, de retrouver l'ambiance des Verts. L'attraction Benacer "C'est un peu comme si cela faisait longtemps que je suis dans cette équipe, je me suis vite intégré. Non, franchement, il y a une très bonne ambiance dans cette équipe. C'est un bon groupe, ce qui est important à mon sens pour une équipe nationale. Je pense que je vais me fondre rapidement dans le groupe, surtout que je connais pas mal de joueurs, notamment ceux qui jouent en Premier League. De toute façon, même les autres joueurs m'ont facilité la tâche quant à mon intégration, ils ont été très sympas avec moi", nous confiera en zone mixte, pendant le petit quart d'heure accordé mardi en fin d'après-midi à la presse, Ismaïl Benacer, non sans manifester sa grande fierté d'avoir opté pour la sélection algérienne au moment où il était aussi courtisé par la sélection marocaine. "C'est une grande fierté pour moi et pour ma famille. Le choix de porter les couleurs de l'Algérie est un choix du cœur. Le challenge sportif aussi m'intéresse, car l'Algérie actuellement est considérée comme l'une des meilleures sélections en Afrique mais aussi au monde. En effet, je n'ai pas hésité un seul instant lorsque les responsables du football en Algérie m'ont contacté. C'est une grande fierté pour ma famille. Vous savez, lorsque j'ai reçu ma première convocation c'était carrément la fête chez moi", jubile-t-il presque devant les journalistes. Pour l'anecdote, sachez que le coach français des Lions de l'Atlas, Hervé Renard, enrage encore d'avoir perdu la perle... algérienne promise à un avenir radieux. Pendant que les journalistes s'attelaient à interviewer les joueurs, quelques privilégiés, passés entre les mailles de la barrière blindée de Sidi Moussa grâce à des badges offerts par on ne sait qui, volent quelques selfies avec les stars algériennes. Veinards ! Préoccupé par les négociations pour son transfert à Leicester, Islam Slimani, le goleador algérien, ne manque pas de cœur à l'ouvrage. "C'est vrai qu'il y a ces négociations qui tardent, cela peut effectivement occuper l'esprit, mais Slimani est un pro, il est à fond dans la préparation pour le match, je suis sûr qu'il nous plantera encore deux ou trois buts dimanche, c'est un affamé des buts ce type-là", assure un responsable de la FAF qui ne rate aucune séance de travail de l'EN. Hier à l'aube, Slimani a pris l'avion pour Bologne ( Italie) pour signer à Leicester, il devait être de retour dans la même journée à Sidi Moussa. La parenthèse mercato est vite fermée. Du moins pour Slimani. Reste à fermer celle de Brahimi, absent pour le moment du stage et attendu pour aujourd'hui à Sidi Moussa, après avoir bouclé son transfert. Rajevac : "Vous vous rappelez de ce but stupide encaissé contre le Ghana ?" Au milieu de cette bande joviale de sélectionnés, le nouveau coach national, le Serbe Milovan Rajevac, n'hésite pas à enfiler son "vert de travail", pour diriger himself les séances d'entraînement. Méticuleux lors des ateliers, il explique et recadre tout le monde. "Je l'ai vu même expliquer aux défenseurs comment sortir avec le ballon de notre zone, il connaît déjà les joueurs un par un et semble avoir visionné beaucoup de matches de l'EN. Je l'ai entendu même rappeler aux défenseurs et au gardien de but la séquence du but encaissé dans les derniers instants de la rencontre contre le Ghana lors de la CAN 2015 en Guinée équatoriale. "Ce but n'aurait jamais dû être encaissé avec un meilleur placement et une bonne anticipation", fait-il remarquer aux joueurs, selon notre interlocuteur. Milovan Rajevac sait que le grand chantier des Verts, c'est le compartiment défensif, c'est là que le bât blesse depuis pas mal de temps déjà. "Je suis là pour améliorer le jeu des Algériens, à commencer par une meilleur organisation défensive", dira Milovan Rajevac lors de sa dernière conférence de presse. Même démarche avec les milieux de terrain et les attaquants, Milovan Rajevac ressasse à chaque fois ce qu'il veut faire, avec l'aide de son assistant technique, le Serbo-Suisse Kristian Cvijetic, qui maîtrise mieux la langue française. "Milovan Rajevac parle surtout anglais, beaucoup de joueurs le comprennent d'ailleurs, mais répète pour que le message passe", précise notre source. En fait, Milovan Rajevac cherche surtout à connaître au maximum ses joueurs et leur transmettre ses idées. Il n'hésite pas d'ailleurs à organiser des rencontres en aparté avec tous les joueurs. Hier, rendez-vous avec un match d'application contre la formation du WA Boufarik, histoire de voir tout le monde à l'œuvre. Pour les Verts, c'est déjà la rentrée ! SAMIR LAMARI
