En dépit des mises en garde lancées par les pouvoirs publics au sujet de l'urbanisation des terres agricoles, certains réfractaires aux lois de la République continuent à dévorer ces terres par des tonnes de béton. L'EAC n°5 Mohamed-Slimani, dans la commune des Eucalyptus, n'a pas échappé à cette règle mafieuse. Ses exploitants, les frères Chettah, assistent impuissants à l'invasion de leur domaine par des familles arrivées récemment, l'une après l'autre, pour s'installer non sans avoir amoché la nature en érigeant des constructions anarchiques. D'une superficie globale de plus de 15 hectares, cette EAC a perdu près de 2 hectares envahis par le béton en un temps record. Le président de cette exploitation, Hacène Chettah, pointe du doigt les autorités locales qu'il accuse de laxisme. “Sinon, comment expliquer qu'un certain A. M. ait pu occuper 1000 m2 sur lesquelles il a construit une grande maison, en sacrifiant, au passage, 40 arbres qu'il a abattus. De même qu'un dénommé A. M. qui a pris possession de 2000 m2 pour la même raison”, se plaint-il. Il expliquera que le premier cité avait brandi un arrêté délivré par l'APC des Eucalyptus. Dans une requête adressée au ministre de l'Agriculture, M. Chettah dresse un état des lieux lamentable, parlant d'installation anarchique de poteaux, de câbles, de clôtures, etc. “Nous n'avons pas manqué d'attirer l'attention des autorités municipales, des services agricoles (DSA) ainsi que le subdivisionnaire M. Mahrez, le délégué agricole Yazid Tata et le P/APC qui ont refusé d'accuser réception de nos doléances”, écrit-il. Dans ce sens, il souhaiterait que le ministre de l'Agriculture ou le wali d'Alger dépêchent une commission pour enquêter au sujet de ces dépassements. A. F.