L'Algérie n'ira probablement pas au Mondial russe en 2018. Les camarades de Feghouli ont développé un football de débutants, loin d'inquiéter les Super Eagles, qui leur ont donné une leçon de football réaliste. 3 buts à 1, une défaite qui compromet sérieusement les chances des Verts. La rencontre a débuté assez timidement. Les deux formations s'observaient même si chaque camp guettait la moindre erreur pour frapper. C'est ce qui s'est produit d'ailleurs à la 7e minute lorsque Belkaroui coupable d'un grossière erreur en offrant le ballon à Moses, ce dernier s'est bien joué de la défense algérienne avant de donner le cuir à Iheanacho qui a raté complètement le cadre. Cette action a donné confiance aux Super Eagles, qui ont réussi à monopoliser le ballon grâce au capitaine, John Obi Mikel, un véritable métronome. Les Verts ont laissé l'orage passer, et petit à petit, ils ont commencé à bien quadriller le terrain, et au quart d'heure de jeu, Taïder a tenté un tir des 20 mètres, mais le portier nigérian était sur la trajectoire du ballon. Le pressing des Algériens leur a permis de récupérer des ballons au milieu de terrain, mais aussi d'éloigner le danger de la zone de M'bolhi. Une autre incursion menée par Brahimi a mis le feu dans la défense nigériane. L'intervention en catastrophe du gardien de but, Akpeyi, a empêché Slimani de reprendre le cuir de la tête (23'). Contre toute attente, et suite à une action anodine et à une autre erreur défensive, Simon Moses, l'attaquant de Chelsea, a chipé le ballon à Medjani avant de prendre à contre-pied le gardien de but M'bolhi (25'). Le stade a explosé et les Algériens ont mis du temps pour se ressaisir. L'énervement a gagné les joueurs, à l'image du comportement de Taïder qui était sorti du match dès les premiers instants de la rencontre. Les hommes de Leekens semblaient perdus sur le terrain et subissaient les assauts à répétition d'Iheanacho et Moses, toujours aussi rapides dans leurs entreprises. Il faut dire que l'équipe nationale manquait d'imagination avec la présence d'un Brahimi dans ses petits souliers. À l'image de son début de saison catastrophique avec Porto, il n'a pas vraiment pesé sur les défenseurs adverses. Cependant, les Verts se sont créé deux grosses opportunités. La première par l'intermédiaire de Bentaleb, qui a raté une énorme occasion d'égaliser, alors qu'il se trouvait à 3 mètres du gardien. Il a complètement mal ajusté son tir pour envoyer le cuir dans les décors (35'). Trois minutes plus tard, Taïder n'a pas profité d'un mauvais renvoi de la défense en écrasant son tir (38'). Avant la pause, les Nigérians se sont montrés plus efficaces. Encore une grossière faute de l'axe défensif permet à Obi Mikel de se retrouver étrangement seul devant M'bolhi. Le milieu de terrain des Super Eagles n'en croyait pas ses yeux, mais ne s'est pas privé de placer le ballon dans les filets algériens sans aucun souci (42'). Dans le temps additionnel, les ratages des Verts se poursuivent, et encore une fois, Taïder, dans une position idéale, s'est complètement raté. Après la pause, nous n'avons senti aucune touche de l'entraîneur puisque le jeu des Algériens était si médiocre qu'ils n'arrivaient même pas à inquiéter des Nigérians très sûrs d'eux. En face, les Algériens ont offert un jeu brouillon proche d'un football de débutants et au moment où les Nigérians ont profité des erreurs de la défense algérienne, nos attaquants n'ont pas accepté les offrandes de l'arrière-garde adverse, sincèrement très prenable et un gardien de but loin d'être serein comme ses camarades. D'ailleurs, Bentaleb ne lui a laissé aucune chance suite à un puissant tir des 25 mètres, logeant le cuir dans la lucarne (67'). Ce but a redonné confiance aux Verts, qui auraient pu égaliser, mais ni Brahimi (74'), ni Slimani (80'), encore moins Taïder (81') sur coup franc n'ont eu autant de réussite. Les Algériens ont poussé, mais s'exposant aux contres, dont un a failli permettre au Nigeria d'ajouter un troisième but. Et finalement, c'est Victor Moses qui a donné le coup de grâce dans le temps additionnel en profitant d'une défense désertée pour ajouter un troisième but (90'+2). C'est fini pour l'Algérie, qui a sérieusement hypothéqué ses chances de qualification au Mondial-2018. De notre envoyé spécial à Uyo (Nigeria) : Malik a. Georges Leekens : "Nous ne sommes pas encore éliminés" "Nous avons fait jeu égal, cela s'est joué sur des détails nous avons raté des occasions et ce n'est pas normal à ce niveau de la compétition et ce n'est pas normal aussi d'offrir des cadeaux à l'adversaire. Nous n'avons pas travaillé le hors-jeu durant cette semaine et nous avons été piégés dans cette phase de jeu. Je ne suis pas en train de blâmer les joueurs car ils ont fait le maximum. J'ai aimé leur réaction et je suis fier de leur esprit de gagneurs, notamment en deuxième période. Je ne suis pas sûr, mais je pense qu'il y a eu un hors-jeu dans l'action qui a ramené le second but. Mais cela ne veut pas dire que je suis en train de me cacher derrière cette excuse. Je trouve que si nous avions marqué dans les occasions que nous nous sommes procurées, nous aurions au moins pu prétendre à un meilleur résultat. Aujourd'hui, nous avons perdu face à une grande équipe du Nigeria à cause de notre manque d'efficacité. Rien n'est perdu et je peux vous assurer que nos chances restent intactes. Je ne cherche pas d'excuses et je ne suis pas la personne qui se cache derrière les absences ou les blessés, mais nous devons reconnaître que nous n'avons pas eu de chance dans ce match. La première mi-temps, nous avons fait jeu égal, mais en seconde période nous avons été supérieurs, mais le réalisme était dans l'autre camp. Nous ne sommes pas encore éliminés. N'oubliez pas que le Nigeria viendra en Algérie. Je tiens à rendre hommage à Stephen Keshi, qui était mon joueur à Anderlecht."
Gernot Rohr : "Le plus important, c'était la victoire" "Nous voulions gagner cette rencontre notamment après la victoire décrochée en Zambie. C'est pour cette raison que nous étions dans l'obligation de gagner devant notre public et consolider notre première place. Ce qui a été réalisé aujourd'hui (hier, ndlr). J'avais des appréhensions par rapport à cette rencontre vu que notre équipe était amoindrie, mais mes joueurs ont bien réagi durant ce match. À 2 à 1, le match est devenu difficile pour nous, mais j'ai donné des consignes à mes joueurs pour jouer les contres et être vigilants derrière. Mon équipe a bien appliqué ces consignes puisque nous avons inscrit un troisième but en fin de rencontre", affirme l'entraîneur franco-allemand des Super Eagles et d'ajouter : "Je pense que malgré le nul du Cameroun, le chemin est encore long pour la Russie, c'est vrai que notre victoire sur l'Algérie est importante, nous prenons 5 points d'écart sur notre poursuivant immédiat, mais il reste encore des points à prendre. Toutes les équipes gardent leurs chances intactes pour la qualification", estime Rohr. Carl Medjani : "Nous ne sommes pas encore une grande équipe" "Nous avons joué face à une grande équipe du Nigeria. Elle possède de grands joueurs qui évoluent dans de grands clubs européens et qui possèdent une très bonne expérience. Le match était très difficile, mais avec plus de réussite, je suis sûr que nous aurions pu décrocher le nul. Il y a eu des moments durant le match où nous avons énormément souffert. Cependant, nous avons maîtrisé les choses et nous nous sommes repris en 2e mi-temps. Nous avons cédé sous une forte pression de l'adversaire. Nous aurions pu revenir, malheureusement, nous avons eu trois à quatre belles opportunités de revenir au score. Croyez-moi, cela aurait été un tout autre match. Nous n'avons pas d'excuses, nous devons nous ressaisir. Nous allons faire le maximum pour gagner les quatre matches qui restent à jouer. Ce sera compliqué surtout dans ce groupe difficile avec aussi la Zambie et le Cameroun. Après deux matches, nous récoltons un seul point. La situation est difficile, mais c'est le football où tout peut arriver. Nous allons mobiliser nos forces pour être au top en septembre de l'année prochaine. C'est la réalité, nous n'arrivons pas à gagner face aux grosses cylindrées. C'est un constat et il ne faut pas fuir la réalité. Nous avons des problèmes à régler. Certains nous considèrent comme une grande équipe, mais nous n'en sommes pas encore une. Nous devons travailler." Mohamed Raouraoua : "On peut se qualifier avec 13 points" "Nous avons perdu face à une grande équipe du Nigeria. Nous aurions pu voir un autre match si nous avions eu l'efficacité voulue. Je pense que rien n'est perdu surtout après le match nul du Cameroun face à la Zambie. Il reste encore 12 points en jeu, nous devons faire le plein. Avec le point qui est en notre possession, cela fera 13 points et je crois que c'est suffisant pour se qualifier. Maintenant, il faut tourner la page et penser à l'avenir. J'espère que cette défaite et le rendement de notre équipe en seconde période nous serviront. Nous allons tirer les enseignements nécessaires en prévision de la CAN-2017." M. A.
