Résumé : Amel rencontre Hayet au restaurant et la met au courant de la demande en mariage de Ramzi. Cette dernière est offusquée par la réaction de son amie. Elle ne s'attendait vraiment pas à cette tournure de la situation et tente d'en savoir plus. Hayet acquiesce. - Cela va de soi. Il est pilote d'avion et voyage souvent. - C'est justement pour ces raisons que ma mère m'a mise en garde. Amel dépose sa fourchette et s'essuie les lèvres. - Ma mère a toujours été ma meilleure conseillère. Elle devance les choses et sait retirer son épingle du jeu à chaque fois que cela s'avère nécessaire. C'est une femme pétrie dans la sagesse de l'ancien temps, et elle se trompe rarement dans ses opinions et son jugement. - Je n'en disconviens pas. Mais cette fois-ci, je crois qu'elle se trompe sur toute la ligne. Je pense que tu seras la plus folle des femmes au monde si tu rates Ramzi. Une telle occasion ne se renouvellera pas, Amel. Plus tard, ta conscience te sermonnera et les remords te poursuivront le long de ton existence. - Que devrais-je faire alors ? - Eh bien, tout simplement revoir Ramzi et lui donner ton consentement. Amel garde le silence un moment, et Hayet continue : - Ecoute avant tout ton cœur. Tu aimes cet homme, Amel. - Là est tout le drame, Hayet. Je suis folle de lui. - Alors, cette douce folie ne te suffit-elle pas pour te prononcer ? - Si, mais... - Mais quoi ? Ta mère t'a mise en garde, certes, mais ne crois pas que tous les hommes se ressemblent. Que tous les hommes sont irresponsables. - Je ne sais pas encore quel genre d'hommes est Ramzi. - Tu le sauras bientôt. Tu es déjà fixée sur ses intentions, Amel. - Oui. Tu as raison, Hayet. On ne peut pas tout avoir dans la vie ! - De quoi te plains-tu donc ? Plus d'une femme aimerait être dans ton cas. Allez, secoue-toi un peu et donne une réponse à Ramzi. Amel se tord les mains, puis relève les yeux vers son amie. - J'ai une mission de travail sur Constantine la semaine prochaine. À mon retour j'aviserai. - Qu'à cela ne tienne. Ramzi te donne le temps de réfléchir. - J'en profiterai aussi pour rendre visite à sa sœur Manel. C'est une femme adorable, qui pourra sûrement me réconforter dans mes hésitations. - Bonne idée. Elles se quittèrent, et Amel se sentit un peu plus soulagée. Cette conversation avec son amie Hayet lui avait fait beaucoup de bien. N'empêche, les recommandations et les mises en garde de sa mère résonnaient toujours à ses oreilles. Le week-end passe, et elle s'envole à Constantine pour effectuer sa mission. Le soir même, elle contacte Manel. Cette dernière fut très heureuse de l'entendre, et en apprenant qu'elle était à Constantine, elle insiste pour l'inviter à déjeuner à la maison le lendemain. Elle avait manifesté un tel empressement à la revoir qu'Amel ne put s'y soustraire. Elle sera reçue au seuil de la porte par Mustapha et le petit Nazim qui lui saute au cou. - Tu avais promis de revenir jouer avec moi la dernière fois, lui reproche-t-il - Eh bien voilà, je suis revenue, lui dit-elle en le soulevant. Manel vint l'embrasser et lui souhaiter la bienvenue. Elle l'introduit au salon, avant de l'inviter à partager le repas de midi servi dans la grande salle à manger. (À suivre) Y. H.
