Les banques sont appelées à faire preuve d'imagination, de souplesse et à se défaire d'une bureaucratie incommodante. Elles doivent s'impliquer sérieusement dans le développement des activités d'entreprises à l'international. C'est l'appel lancé par des opérateurs économiques dont le président de la Fédération algérienne de l'agroalimentaire, Abdelwahab Ziani, à la faveur du Forum africain d'investissements et d'affaires tenu la semaine dernière à Alger. M. Ziani connaît l'Afrique pour y avoir pris pied depuis plusieurs années. Il rentrait d'ailleurs d'un voyage au Sénégal où il avait participé à une exposition dédiée à l'agroalimentaire. Quand on lui parle d'exportation vers le continent noir, il répond : "Les entreprises algériennes sont en mesure d'y placer leurs produits et les vendre facilement, pour peu qu'on leur apporte l'accompagnement logistique et financier nécessaire. Et là, il y a matière à discussion." Pour le président de la Fédération algérienne de l'agroalimentaire à la Cipa, le financement posait et pose encore de sérieux problèmes aux chefs d'entreprise qui ont l'ambition d'aller chercher des profits à l'international. "Les banques doivent nous aider à travailler, à nous mettre à l'aise. Et elles ont tout à gagner en s'impliquant dans ce processus, parce qu'elles gagnent de l'argent, et qu'elles nous en font gagner aussi", recommande-t-il. "Certes, poursuit-il, certains obstacles tels que le délai de rapatriement de l'argent des biens expédiés ont été levés." Mais, ajoute-t-il, "il reste beaucoup à faire". Il y a quelques jours, de nouvelles mesures destinées à encourager davantage les exportations hors hydrocarbures ont été adoptées par le Conseil de la monnaie et du crédit. Et c'est dans ce cadre qu'a été consacré le principe du paiement au comptant ou à crédit d'une opération d'exportation et que le délai de rapatriement a été allongé. Ce délai est ainsi passé de 120 jours à 180 puis à 360 jours. Il devrait être expressément transcrit dans le contrat commercial liant un opérateur algérien à un étranger. M. Ziani s'est dit satisfait de ces changements, expliquant que, de manière générale, l'exportateur peut récupérer son argent dans un délai n'excédant pas soixante jours. Néanmoins, note-t-il, il doit s'entourer d'assurance et de garantie, car, en cas de pépin, ce délai de 360 jours nous fournira de la marge. Il ajoute que les banques n'auront rien à craindre, mais beaucoup à gagner, d'autant plus qu'il existe une assurance crédit à l'exportation, une soupape de garantie. L'assurance crédit échoit à la Cagex, un organisme régi par une législation élaborée à la faveur de la libéralisation du commerce extérieur. La Cagex est chargée, entre autres, du risque commercial, rappelle le président de la Fédération algérienne de l'agroalimentaire. Le risque commercial se produit lorsque l'acheteur ne s'est pas acquitté de sa dette, qu'il s'agisse de personne morale ou physique, et que le non-paiement n'est pas dû à l'inexécution des clauses et conditions du contrat par l'assuré mais provient d'une carence ou de l'insolvabilité de l'acheteur. Il est utile de noter que le contrat d'assurance crédit à l'exportation ne peut couvrir les risques politiques, de catastrophe et de non-transfert que si le risque commercial est simultanément assuré Y. S.