Intervenant en marge de la rencontre organisée à Touggourt ayant pour thème "L'effectivité du rôle de la femme dans la société, entre son présent et son avenir'', Ali Benflis, président de Talaie El-Houriat, dira que ‘"la société qui ne reconnaît pas le rôle de la femme en son sein est une société qui renonce à la mobilisation optimale de son potentiel humain et qui se prive de l'apport de la moitié d'un gisement de ressources et de capacités inestimables''. L'Etat de droit auquel croit Benflis est celui qui "se libère de l'archaïsme politique et se dirige vers l'ère de la modernité politique". M. Benflis ajoutera que notre société, comme toutes les sociétés, a ses racines, ses traditions authentiques auxquelles elle tient et qu'elle veut perpétuer. "Rien dans ces racines et ces traditions ne justifie les inégalités et les injustices imposées à nos mères, à nos épouses, à nos sœurs et à nos filles. Rien de ces racines n'a interdit à la femme algérienne de partager les sacrifices de ses frères hommes dans les moments de grandes épreuves pour le pays", dira-t-il. À propos des contraintes auxquelles la femme algérienne est confrontée, l'orateur a mis en exergue quatre constats, à savoir la discrimination en tant que femme dans notre société, dans sa citoyenneté, dans le domaine professionnel et que celle-ci est la première victime en temps de crise. Pour convaincre, M. Benflis a fait recours à la langue des chiffres surtout concernant le domaine de l'emploi du fait que la gent féminine ne représente que 17,5% du total de la population active et pour l'accès aux postes de responsabilité et aux hautes fonctions d'encadrement n'est que de 1,6%. Par ailleurs, M. Benflis reconnaîtra que le pays fait face à une crise globale qui lui pose des défis globaux. Le premier défi est la modernisation du système politique, le deuxième porte le nom du renouveau du système économique et le troisième défi a trait aux indispensables égalités sociales. Quant au premier défi, il dira qu'il ne viendra que par l'édification d'un Etat de droit. ''L'état de droit n'est ni une hérésie ni une aventure. Jetons un grand regard tout autour de nous, et nous verrons que les nations les plus puissantes, les plus respectables, les plus prospères sont celles qui ont fait le choix de l'Etat de droit et de l'exercice politique du pouvoir. Il y a en cela de quoi nous inspirer et de nous convaincre de l'impérieuse nécessité de conduire notre pays vers la voie du changement démocratique ordonné, graduel et apaisé'', a-t-il-conclu. Ammar Dafeur