Dans son réquisitoire, le ministère public soutient que l'instruction et l'échange d'accusations entre les inculpés lors des débats établissent la culpabilité des prévenus. Ils étaient poursuivis pour trafic de produits psychotropes en bande organisée et association de malfaiteurs, ils ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle. L'affaire dans laquelle H. Mourad, 38 ans, B. Abdelhak, 34 ans, et B. Mohamed, 48 ans, étaient impliqués remonte à mars 2015, lorsque les services de police de la wilaya de Béchar interpellent Abdelhak, dealer notoire, en possession de 192 comprimés de Rivotril 2 mg, médicament prescrit dans le traitement de l'épilepsie, et de 60 g de kif. Une perquisition à son domicile permet la découverte de 562 autres comprimés et 13 kg de résine de cannabis. Il indiquera avoir acquis la marchandise auprès d'un certain H. Mourad, agriculteur résidant dans la wilaya d'Adrar, à près de 600 km de là. Dans la maison de ce dernier, les services de sécurité mettent la main sur plus de 31 900 unités de Rivotril, marchandise que le suspect affirme conserver chez lui pour le compte d'un troisième acolyte, B. Mohamed, peintre résidant à Béchar. Lorsqu'il sera interpellé à son tour, Mohamed rejettera les accusations de Mourad qu'il explique par un vieux différend l'ayant opposé à son père. "J'ai été accusé d'avoir volé des bijoux chez lui, mais j'ai bénéficié d'un non-lieu. C'est pour cette raison qu'il veut absolument m'incriminer dans cette affaire", a-t-il répété, dimanche, devant le tribunal criminel d'Oran. Interpellé lors de l'audience sur ses déclarations, Mourad maintient : "Ce sont ses comprimés, il m'a demandé de les lui garder contre la somme de 100 000 DA." Dans son réquisitoire, le ministère public soutient que l'instruction et l'échange d'accusations entre les inculpés lors des débats établissent la culpabilité des prévenus. Convaincu que la justice a affaire à une bande organisée spécialisée dans le trafic de produits psychotropes, le représentant du ministère public requiert la perpétuité pour les trois inculpés. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense tenteront de démonter l'accusation d'association de malfaiteurs et de trafic en bande organisée pour ne garder que la revente. Après délibérations, la cour a considéré que H. Mourad, B. Abdelhak et B. Mohamed étaient coupables des faits qui leur étaient reprochés et les a condamnés à 20 ans de réclusion criminelle. Il reste que l'instruction n'a pas déterminé la manière avec laquelle une quantité de Rivotril aussi importante, dont la vente en pharmacie est censée être rigoureusement surveillée, s'est retrouvée sur le marché parallèle. S. Ould Ali