Résumé : Salim, un jeune ingénieur en pétrochimie, se rendait en ville pour subir un test. Il est heurté par une voiture. La conductrice, affolée, propose de le conduire à l'hôpital, alors qu'un agent de police lui demandait de passer au commissariat. Cette dernière, plus préoccupée par l'état de l'accidenté, se contente de démarrer en trombe. Elle arrive à l'hôpital le plus proche en un laps de temps très court, et Salim est tout de suite pris en charge par une équipe médicale. La jeune dame, anxieuse, attendait dans les couloirs que quelqu'un daigne la rassurer sur l'état de l'accidenté. Un quart d'heure plus tard, le jeune homme est conduit en réanimation. - Traumatisme crânien et fracture du bras droit, avait lancé un médecin. S'il se réveille dans les heures qui suivent, le danger est écarté. Dans le cas contraire, on estimera que le patient est dans un coma profond. La jeune dame s'entortillait les mains. Mon Dieu ! Qu'a-t-elle donc fait pour avoir sur son chemin cet horrible accident en début de matinée ? -N'attendez pas là madame, lui lance une infirmière compatissante. Revenez plus tard, et vous serez fixée sur l'état de ce patient. -Euh. C'est que... Les mots lui restèrent dans la gorge. Elle déglutit et finit par balbutier. -Oui. Je vais partir et revenir en fin de matinée. -Vous êtes une parente à ce jeune homme ? -Oui. Euh non ! Je suis celle qui l'a heurté avec la voiture. -Ah ! L'infirmière lui jette un regard coupable. -Mais je ne l'ai pas fait exprès. -Vous dites tous la même chose à chaque accident, reprend l'infirmière, vous essayez tous de vous disculper. -Non. Je vous assure que ce n'est pas de ma faute. C'est lui qui s'est jeté sur mon véhicule. Je ne sais pas ce qu'il lui a pris. -Maintenant que le mal est fait, peu importe les circonstances. J'espère que ce jeune homme s'en sortira. Il faut penser aussi à sa famille qui n'est même pas encore au courant de ce qu'il lui arrive. La jeune dame baisse la tête. "C'est une femme à l'apparence bien comme il faut", se dit l'infirmière qui continuait à la dévisager. Une belle jeune femme en tout cas. Cette dernière ressortit de l'hôpital en se promettant de revenir vers la mi-journée. Elle se rendra tout d'abord au poste de police pour faire sa déclaration, puis à son travail. Cadre dans les ressources humaines, elle devait assister cette matinée même à la commission des tests de recrutement d'ingénieurs en pétrochimie. Et voilà que sa journée est gâchée par cette calamité. Elle étudie rapidement quelques dossiers et charge un de ses collègues de procéder aux tests. Puis elle quitte les lieux et se rend à l'hôpital. On était déjà à la mi-journée. "Mon Dieu, faites que ce jeune homme reprenne connaissance." Sa gorge était très sèche et sa langue pâteuse. Elle eut du mal à trouver où stationner dans un parking bondé de véhicules. C'était l'heure des visites. Elle passe une main tremblante sur son visage, puis se met à courir vers le bloc hospitalier et monte les escaliers quatre à quatre. Dans le grand couloir qui menait vers la salle de réanimation, elle rencontre un médecin et le questionne sur l'état de l'accidenté de la matinée. -Ah !, s'exclame le médecin, on peut dire que celui-là a eu beaucoup de chance. Rien de grave finalement. Une petite plaie à la tempe. À vrai dire, nous appréhendons toujours ces coups à la tête qui provoquent souvent des hémorragies cérébrales. Mais pour lui, le danger est écarté, il est à l'infirmerie du rez-de-chaussée où on lui pose un plâtre. Nous allons tout de même devoir le garder en observation jusqu'à demain. (À suivre) Y. H.