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Négligences criminelles dans les hôpitaux à Annaba
En plus de la maladie, les patients subissent laisser-aller et incurie
Publié dans La Tribune le 28 - 09 - 2011


Photo : Riad
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
Il ne fait pas bon tomber malade à Annaba au risque d'être trimbalé dans les hôpitaux d'un service à un autre et attendre longtemps avant que l'on «daigne» s'occuper de vous pour finalement se retrouver sur une table d'opération de laquelle on se relève rarement. En effet, si on ne connaît pas telle ou telle personne, si on n'est pas appuyé par quelqu'un, si on n'est pas recommandé, on est sûr de passer des jours et des jours avant que l'on ne s'aperçoive de votre présence et s'intéresse à votre cas. Déjà, pour une consultation, le patient doit «patienter» des heures durant avant de voir le médecin, qui lui passera une visite sommaire et expéditive et lui remettra une ordonnance de médicaments recto verso. Le traitement suivi ne donne rien et le mal se développe, alors on ordonne des analyses et on vous oriente vers un laboratoire privé aux prix prohibitifs parce qu'à l'hôpital on ne pratique pas ce type d'analyses. On ne dispose pas de l'appareillage nécessaire, on manque de réactifs ou bien le personnel qui y est affecté est absent une journée sur deux ; ces agents exercent leurs talents chez le privé tout en percevant leurs salaires du secteur public.
Les infrastructures sanitaires à Annaba sont devenues des centres de recrutement et de détournement de malades. Les cabinets médicaux ont leurs hommes en poste dans les hôpitaux et les EPSP, qui vous expédient illico presto vers tel ou tel médecin à propos duquel on ne tarit pas d'éloges quant au savoir et à la médecine efficace dont il est le dépositaire unique. En vous présentant chez ledit médecin vous êtes «harponné» ; l'infirmier vous somme de faire des analyses, une radio, des tests… autrement le médecin ne pourra pas vous prescrire de traitement. Vous rétorquez que vous avez déjà fait ailleurs lesdites analyses, l'infirmier n'en a cure et vous fait savoir que le médecin ne les reconnaît pas. De guerre lasse et craignant pour votre santé, vous vous y soumettez. Vous payez près de 3 000 DA pour des tests bidon ensuite vous passez chez le médecin pour encore payer la visite arbitrairement fixée à 800 DA. Vous suivez le traitement pendant des mois avec à chaque fois des contrôles payants pour vous retrouver à la fin à la case départ.
Hôpital mouroir
Retour à l'hôpital, blasé et aigri par ce qu'il vient de subir après des mois de galère, le patient attend dans les couloirs de repasser devant un médecin. Finalement, il est admis et hospitalisé, le traitement suivi étant alité se limite en général à des prises de comprimés sans aucun effet véritable sur la maladie. Le patient tient quelque temps avant de se rendre à l'évidence : il ne peut pas guérir ainsi et décide de rentrer chez lui contre avis médical. Rongé par le mal, désespéré, il préfère être pris en charge par les siens ne serait-ce que pour les besoins essentiels pour, à la fin, mourir dans son lit.Le cas de Rezki, un jeune de 27 ans, qui souffrait d'une tumeur au cerveau, diagnostiquée craniopharyngiome qui a traîné pendant des mois avant de rendre l'âme, est édifiant. Pourtant, cette maladie qui s'attaque au cerveau, peut être combattue et traitée et on peut y survivre. Cela n'a pas été le cas pour ce jeune qui, trimbalé d'un hôpital à un autre, est mort un mois après avoir été opéré. Il s'était présenté chez un neurologue qui, après examen, l'avait orienté vers l'hôpital Aït Idir à Alger où il avait passé ses trois premières nuits sur un matelas à même le sol avant qu'un lit ne soit libéré. Il y a séjourné tout un mois pendant lequel on lui prescrivait juste un demi-comprimé de Valium le matin et un autre le soir sans plus. Devant les réclamations et les protestations des parents qui se déplaçaient à chaque fois de Annaba, on l'opéra dans un premier temps pour lui placer une valve juste derrière l'oreille avant de le renvoyer chez lui. L'état du jeune homme empirait de jour en jour sous le regard impuissant des parents qui ne vivaient plus. Quelques jours plus tard, le malade perdit l'usage de la parole, fut frappé d'hémiplégie et avait des problèmes de déglutition. Les parents le ramenèrent une deuxième fois à Alger. Il avait fallu des interventions pour que le jeune passe sur la table d'opération pour être renvoyé encore une deuxième fois une semaine après avoir séjourné au service de réanimation. Sans traitement post-opératoire, l'état du patient se dégradait chaque jour un peu plus, cécité presque totale, diabète insipide et puis asphyxie du fait de déglutitions répétées. Tombé dans le coma et emmené d'urgence à l'hôpital Ibn Rochd à Annaba, on lui refusa l'hospitalisation, les cliniques privées, elles aussi, refusèrent. L'ambulance du Samu qui le transportait avait fait le tour de presque toutes les infrastructures sanitaires pour finalement atterrir à l'hôpital Caroubier où l'on a admis le patient au service des urgences. Là aussi, il avait fallu des interventions pour l'accueillir au service réanimation où il mourut quelques jours plus tard. Ses vieux parents perclus de douleur et abattus sont toujours inconsolables, ils s'en sont remis à Dieu. L'autre cas que nous citerons dans cet article est celui d'une jeune dame, Mme S., qui nous a été rapporté dimanche dernier par son époux, vendeur à la sauvette en face de la mosquée Errahmane à Annaba. «Ma femme, nous confie-t-il, était enceinte, son médecin traitant lui avait remis une lettre d'orientation vers l'hôpital Ibn Rochd pour une césarienne. Jusque-là tout est normal, mais arrivée sur place, on l'a laissée traîner pendant 3 jours alors qu'elle avait été admise en urgence pour être opérée. Elle souffrait et se tordait de douleur jusqu'à ce qu'une hémorragie se soit déclarée, on l'a conduite alors au bloc opératoire pour pratiquer l'intervention mais c'était déjà trop tard, elle est morte. Mon fils est aujourd'hui orphelin, il est né le 6 octobre 2010, elle a rendu l'âme le 7 octobre, une journée après.» Les larmes aux yeux et levant les mains au ciel, il lâcha : «N'wakel âlihoum Rabbi (je m'en remets à Dieu).»
Traitement de choc
Ces deux cas authentiques et facilement vérifiables parce que nous avons vu les documents illustrant le laisser-aller et les négligences dont sont coupables aussi bien les services publics que privés. Alors que l'Etat dépense des milliards pour la santé publique, les résultats sur le terrain sont catastrophiques et montrent que l'élément humain est le premier responsable de cette déconvenue. Il faudrait – pour emprunter une terminologie appropriée – un traitement de choc pour un secteur malade et à l'agonie du fait de ses responsables.


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