Si les grosses cylindrées ont l'embarras du choix quant aux candidatures et sont appelées à faire des arbitrages au niveau central, pour les petits partis, la confection des listes relève du parcours du combattant. Paradoxalement, les indépendants ne sont toujours pas visibles dans cette opération. Tizi Ouzou : la lutte s'annonce rude La bataille pour les élections législatives du 4 mai prochain s'annonce déjà des plus rudes dans la wilaya de Tizi Ouzou où les participants auront à se battre sur deux fronts pendant la campagne électorale : lutter contre l'abstention qui a, de tout temps, caractérisé cette région et faire face à une adversité féroce tant le nombre de participants n'a jamais été aussi élevé. En attendant le début de la campagne, les postulants s'attellent aux préparatifs qui leur permettront de franchir l'écueil administratif de leur participation. Le FLN et le RND ont déjà bouclé, depuis plusieurs jours, l'opération de collecte des candidatures avec 85 et 30 dossiers recueillis et qui sont actuellement, selon des sources internes, en cours d'étude pour choisir les 15 candidats qui vont conduire leurs listes dans cette wilaya dotée de 15 sièges au Parlement. Les deux partis politiques les mieux implantés dans la région, à savoir le FFS et le RCD viennent à peine de débuter l'opération de collecte des candidatures. Pour ces deux partis d'opposition, c'est une commission nationale qui se chargera de sélectionner leurs représentants à ces joutes nationales. Si pour ces quatre partis, l'étape de dépôt des dossiers s'annonce comme une lettre à la poste tant leur participation n'est pas soumise aux parrainages, ce n'est guère le cas de certains partis dont celui de la victoire nationale, PVN, créé en 2013, qui est donc soumis à cet exercice. Selon un responsable local de ce parti, le PVN qui a besoin de 3 750 parrainages de citoyens achevait, hier, de distribuer les 6 000 imprimés retirés auprès des services de la wilaya. Selon une source à la wilaya, ce parti était le seul d'ailleurs à retirer ces imprimés. Aucune liste d'indépendants ne s'est, jusque-là, rapprochée de ces services pour le retrait des imprimés. Le MPA s'est contenté, quant à lui, de confirmer sa participation dans la wilaya sans fournir d'autres détails. En tout cas à Tizi Ouzou la compétition s'annonce rude en raison du nombre de participants et de la participation, mais aussi des deux partis d'opposition qui sont les mieux implantés dans cette région. La situation risque d'être plus compliquée lorsque l'on sait que cette wilaya est connue pour son faible taux de participation comme le montre le taux de 19,84% enregistré lors des législatives de 2012. Samir LESLOUS Béjaïa : les partis en quête de candidats La première bataille des partis politiques qui consiste à se lancer dans l'opération de collecte de dossiers de candidats, bat son plein dans la wilaya de Béjaïa. Ainsi, le bureau régional du RCD a déjà recueilli une dizaine de dossiers de candidature, dont trois femmes, nous a fait savoir, hier, le premier responsable du parti dans la wilaya, Mouloud Deboub. Concernant la confection de la liste électorale, notre interlocuteur affirme que la tâche incombe à la commission nationale, comme le stipulent les statuts et règlements du parti. Au FFS, c'est le wait and see ! Selon le secrétaire fédéral, Rachid Chabati, aucun dossier n'a été déposé pour le moment. "Nous allons entamer la collecte des dossiers, ce samedi 11 février. Le secrétariat de la fédération se chargera de l'enregistrement des dossiers avant de les transmettre à la commission nationale du parti, chargée de la confection des listes", nous a-t-il expliqué. Pour sa part, le FLN qui a recueilli 65 dossiers de candidature, dont 14 femmes, demeure le seul parti à avoir clôturé l'opération, samedi dernier (4 février). Bien qu'il dispose d'une kyrielle de candidats potentiellement éligibles à Béjaïa, les pronostics vont en faveur de la candidature du Dr Mohamed Mansouri, l'actuel directeur général de l'EHU d'Oran. L'autre candidat du FLN sur lequel sont braqués les yeux, est l'élu à l'APW, Kaci Abdellah, un autre cadre de la santé. Par ailleurs, le bureau du RND qui a débuté l'opération de collecte de candidatures le 20 janvier dernier, a enregistré 42 dossiers, dont 17 femmes et 14 jeunes. C'est ce que nous avons appris, hier, auprès du coordinateur du parti à Béjaïa, qui précise que contrairement à la majorité des partis, le RND laisse le soin à ses structures locales de peaufiner les listes électorales. "C'est aux membres du bureau de wilaya, de proposer un projet de liste qui sera soumise à l'approbation du conseil de wilaya qui compte 150 militants. La liste définitive doit être approuvée par cette instance avant d'être transmise à la direction du parti", nous a indiqué Kamel Bouchoucha. S'agissant de l'entrée en lice du député sortant de Béjaïa, Omar Alilat, responsable local du RND, il confirmera que "ce parlementaire a bel et bien déposé son dossier pour briguer un troisième mandat". KAMAL OUHNIA Médéa : retour des dinosaures et du député "spécifique" La principale caractéristique des candidatures à Médéa est le nombre de députés et d'élus locaux qui ont décidé de renouveler leur mandat, dont un grand nombre de candidats âgés de plus de 60 ans. Le FLN est celui qui compte le plus de noms parmi ceux qui ont brigué plusieurs mandats, ne laissant que peu de place aux jeunes cadres et ne s'ouvrant que peu aux nouveaux profils. Hégémonique sur l'ensemble des assemblées locales, le FLN semble avoir opté, cette fois-ci, pour des candidats choisis parmi ses dinosaures afin de mener la bataille des législatives. Selon nos informations, c'est à l'actuel secrétaire de l'organisation des moudjahidine, fort de l'appui des autres organisations satellites, qui conduira la liste du FLN. Pour sa part, le RND veut aussi utiliser la grosse artillerie en recourant à des candidatures d'envergure dont celle d'un ancien député et membre de la Centrale syndicale UGTA. Aussi inattendue que surprenante est la candidature du député Tahar Missoum dit "Spécifique" qui a déclaré récemment forfait, mais qui, finalement, a décidé de se porter candidat sous la houlette du Rassemblement algérien, a-t-on appris. M. EL-BEY Batna : mutisme à la soviétique au FLN Le climat électoral commence à s'animer à Batna. Même si la rue reste indifférente à ce qui se passe dans les partis politiques, il n'en demeure pas moins qu'il reste un gros travail de sensibilisation à faire en prévision des prochaines législatives pour éviter le spectre de l'abstention électorale. Au moment où le FLN peaufine sa liste de candidatures, tournant carrément le dos à la communication en préférant le mutisme à la soviétique, le RND, lui, aura pris de l'avance en se plaçant sur une voie royale. Le directeur de campagne, l'ex-sénateur, Belkacem Benhassir, est catégorique : "L'ambition du RND à Batna est la conquête de la majorité des postes électifs pour l'APN, l'APW et les APC." "Nous avons considéré à juste titre qu'un parti politique ne peut se confiner dans un rôle purement administratif, voire bureaucratique, mais être omniprésent auprès de toutes les couches sociales de la société locale", nous a expliqué une jeune militante. Les petits partis politiques n'auront aucun poids ni influence face aux deux poids lourds. Ces derniers sont de véritables "appareils" et partent à l'avance avantagés par le fameux minima de 4% réalisé lors des dernières élections. Ali BENBELGACEM Bouira : les partis dans les "starting-blocks" La course aux législatives du 4 mai prochain est sur le point d'être lancée à Bouira. Les partis politiques sont dans les "starting-blocks" et confectionnent leurs listes avec plus ou moins de consensus autour des candidats. Pour le FLN, c'est le retour controversé de l'ex-ministre du Tourisme, Mohamed-Seghir Kara, qui fait débat. Pour ses partisans, il serait l'"homme de la situation" et pourrait, selon eux, porter la voix du peuple en faisant jouer son riche carnet d'adresses. En revanche, pour ses contradicteurs, Kara est considéré comme "suranné" et ayant fait preuve de son "immobilisme". S'agissant du RND, même si officiellement rien n'est encore décidé, c'est le Dr Mohamed Bouha, qui est pressenti pour conduire la liste de la formation d'Ahmed Ouyahia. Au RND, il n'y a pas de voix pour contester la candidature de M. Bouha. Ce dernier, rappelons-le, a pu, en un temps record, redresser la barre du RND, après une crise profonde. Le parti d'Amar Ghoul, Taj, est aux antipodes des ambitions de son président, qui aspire à jouer un "rôle majeur" lors des prochaines joutes électorales. Au Taj, on évoque le nom de Khalifa Abdelhak, coordinateur de wilaya. Pour le MPA d'Amara Benyounès, c'est la déconfiture. Ce parti n'attire plus grand monde, tant ses élus à l'APW et à l'APC ont déçu. Tahar Abbas, l'actuel coordinateur explique qu'aucune liste n'est encore ficelée. Cependant en coulisse, on évoque le nom de Mohamed El-Makhfi. L'ANR de Belkacem Sahli compte sur la popularité d'une militante ayant quitté le MPA, Mlle Farida Si Nacer. Le FFS est également à la peine à Bouira. Ainsi, on évoque comme "guest star", la journaliste et écrivain, Salima Ghezali, puis en seconde position, on murmure le nom de Djamel Bahloul, membre du secrétariat national et enfin un militant de la première heure en la personne de Noureddine Ath Yahyaten. Pour le RCD, c'est le nom du P/APC d'El-Esnam, qui revient sur toutes les lèvres, même si le président du bureau régional dit que "rien n'est décidé". Enfin, pour les islamistes, c'est le branle-bas de combat. RAMDANE B.
