Un nouveau calendrier prévoyant la mise en place avant la fin février de deux dispositions importantes de l'accord d'Alger, que sont les patrouilles mixtes et les autorités intérimaires dans le nord du pays, a été arrêté par le groupe de travail réuni vendredi à Gao. Ainsi, un peu moins d'un mois après l'attentat suicide terroriste du 18 janvier à Gao, qui avait fait près de 80 morts dans un camp où étaient regroupées des formations armées signataires de l'accord de paix d'Alger, en vue de la mise en place des patrouilles mixtes de sécurité, un document a été adopté par ces parties en présence de la médiation internationale. Il prévoit l'installation dans le nord du Mali d'autorités intérimaires conformément à l'accord d'Alger, constamment reportée jusque-là. L'opération doit se dérouler du 13 au 20 février, selon le document signé par les parties. Pour en revenir aux patrouilles mixtes de sécurité entre militaires maliens, combattants des groupes progouvernementaux et de la CMA, censées préfigurer la refonte d'une armée malienne unitaire, leur lancement doit s'échelonner à partir du 20 février. "Les patrouilles mixtes démarreront à Gao le 20 février, selon le texte, puis le 28 février à Kidal dans le Nord-Est, et enfin à Tombouctou dans le Nord-Ouest, une semaine après", précise le document. À Kidal, toujours contrôlée par les ex-rebelles, le retour de la représentation de l'Etat et des services déconcentrés se fera concomitamment avec l'installation des autorités intérimaires et des patrouilles mixtes prévue pour le 28 février, ajoute-t-on. Présent à ce rendez-vous, le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra a déclaré au début de la réunion : "Nous avons le devoir et la volonté de réussir ensemble", avant d'ajouter : "Nous sommes tous attachés à cet accord, nous ne voyons pas d'autre alternative." Cette rencontre a été marquée par la présence du chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif, et du responsable de la direction Afrique du ministère français des Affaires étrangères. "La réunion d'aujourd'hui a permis enfin d'arriver à un accord sur la répartition des régions. La CMA obtient Tombouctou. La Plateforme emporte Gao. La présidence des 3 autres régions n'est pas encore choisie, ce sera des discussions à venir", a expliqué Bilal Ag Cherif, l'un des présidents de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Rappelons qu'en janvier dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a estimé que les retards continuels menacent la viabilité de l'accord, censé isoler définitivement les terroristes qui avaient pris le contrôle du nord du Mali en 2012. Merzak Tigrine
