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Violence à l'école : "C'est la faute aux femmes" (!)
Quand la mixité est déclarée première cause du phénomène
Publié dans Liberté le 09 - 03 - 2017

"Conférence sur la violence à l'école." Tel était le thème traité, hier, à la Bibliothèque nationale par une pléiade de "spécialistes". Mais la rencontre a tourné en un lynchage en règle contre les femmes.
Le thème, tout intéressant qu'il était, aurait pu constituer une halte pour traiter d'un phénomène qui prend des propensions alarmantes dans notre société et qui touche de plein fouet l'école. Hélas ! Le traitement réservé par les organisateurs au sujet a viré de bord pour tenter de montrer la mixité comme le premier facteur majeur incitant à la violence. Contre toute attente, Smaïl Boulbina, conférencier et initiateur de la rencontre, n'a pas pris les précautions nécessaires qu'exige pareil sujet afin d'accuser les femmes d'être des provocatrices.
Les garçons, pour lui, ne sont rien d'autre que "des truands". Etonnante lecture ! Les femmes, à ses yeux, doivent être évincées du monde du travail, notamment les administrations, sur lesquelles le risque d'une féminisation totale pèse, selon lui, lourdement. "D'ici à 2025, toute l'administration sera féminine à hauteur de 80%. Ce sera une catastrophe", a-t-il dit, devant une salle fort heureusement clairsemée, mais en apparence acquise à ses thèses. Il plaide, dans ce sens, pour une solution radicale consistant en le renvoi de toutes les femmes de leur travail pour les remplacer par des hommes. Le conférencier, qui n'a pas lésiné sur les références à des études réalisées outre-mer et même aux USA pour illustrer et donner de la consistance à ses propos frisant parfois le sexisme, a souligné qu'en Amérique, l'idée de supprimer la mixité dans le milieu scolaire "est en marche". Il a expliqué que la mixité "est à l'origine de l'échec scolaire". "Elle empêche, toujours selon le conférencier, les filles de pratiquer des activités physiques dans les établissements scolaires." En somme, Smaïl Boulbina a voulu démontrer que "la mixité à l'école est la première cause de la violence scolaire". Devant Saïd Chibane, ex-ministre des Affaires religieuses, des représentants du ministère de l'Education nationale et quelques journalistes, le conférencier a cité une étude réalisé par le Cread en 2009 qui avait expliqué, selon lui, que les écoles de filles ont enregistré un taux de réussite de 80%.
La référence à une telle étude se veut un appui à un argumentaire sur les méfaits de la mixité en milieu scolaire. Après un discours qui aura duré près d'une heure et demie, le conférencier, visiblement épuisé par l'effort déployé pour déverser de critiques rétrogrades contre la gent féminine en cette journée du 8 Mars, Fête mondiale consacrée aux femmes, la présidente de la Fédération algérienne des parents d'élèves a pris le relais, non pas pour soutenir ses thèses, mais pour s'y opposer. Djamila Khiar a su battre en brèche les arguments développés en mettant l'accent sur la violence sociale en général. Elle a expliqué, et ce, malgré la réticence de quelques présents de voir une femme apporter la contradiction à un "homme", que l'école "reste indissociable de l'environnement dans lequel elle évolue". Didactique et convaincante, elle a souligné que les décennies de terrorisme qu'a vécues le pays "ont laissé des traces indélébiles dans la société". Elle a cité, à titre d'exemple, la violence verbale que l'enfant apprend y compris chez lui. Mme Khiar a ajouté que "la mixité n'a jamais produit des frustrés", mais "elle est la complémentarité entre les deux sexes". Sur un autre volet, elle a indiqué que les statistiques, qui démontrent que les filles "travaillent mieux que les garçons à l'école, peuvent s'expliquer d'une manière scientifique et juste par la situation générale du pays". Elle a évoqué, pour étayer ses dires, le problème de la surcharge des classes, la formation des enseignants qui fait défaut.
Ce qui, d'ailleurs, nécessite des réformes pour améliorer la qualité de l'enseignement. Mme Khiar estime que la situation actuelle de l'école dénote "une régression". Au final, il restera une interrogation : quelles sont les motivations d'une telle initiative prise un 8 Mars et qui, en définitive, n'aura été qu'une tribune pour accabler non seulement la femme, mais aussi l'école ? Décidément, la ministre de l'Education, Nouria Benghabrit, a encore du pain sur la planche...
Mohamed Mouloudj


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