Le secrétariat national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui s'est réuni, hier à Alger, est revenu sur les résultats et le déroulement des élections législatives du 4 mai. Fait saillant, mais surtout déplorable, qui a caractérisé ce scrutin, souligné par le RCD, a trait à l'"abstention record". Cette indifférence populaire au vote "interpelle en premier lieu par son élargissement à toutes les régions du pays. Elle n'est plus l'œuvre des seules wilayas du Centre", avoue le parti dans un communiqué. Les "multiples artifices de fraudes" mis en œuvre dans cette joute dénotent à la fois d'une "volonté politique centrale de soustraire les résultats à la volonté des électeurs mais, plus grave encore, de l'émergence de groupes d'intérêt qui ont pris le contrôle des moyens de l'Etat au profit de chapelles politico-mafieuses", déplore encore la formation de Mohcine Belabbas. Cet état de fait ne dédouane pas pour autant les institutions, mais confirme, au contraire, une "accaparation (privatisation) dangereuse des prérogatives de l'Etat", précise le secrétariat national. Le RCD rend un hommage particulier, à l'occasion de la journée du 19 mai, aux nombreux étudiants et jeunes du parti dont l'"engagement a permis de porter notre programme et notre voix au milieu de diverses couches sociales malgré un boycott médiatique des organes publics relayés par la majorité de la presse privée", indique encore le communiqué. Par ailleurs, le secrétariat national charge les députés du parti d'élaborer une proposition de loi et une demande de commission d'enquête. "Cette loi vise la restriction de l'immunité parlementaire des députés aux seules activités liées à la critique de la politique de l'Exécutif et de sa représentation à tous les niveaux institutionnels", précise cette instance dirigeante du parti. La commission d'enquête, quant à elle, concerne la "gestion du Club-des-Pins comprenant la source et l'exécution de son budget de fonctionnement, les modalités d'accès et l'état des lieux", suggère le secrétariat national. Abordant la situation peu reluisante que traverse le pays, le RCD affirme que la crise économique, financière et politique et la fragilisation du tissu social "n'ont pas imposé plus de responsabilités pour les tenants d'un système politique qui a ruiné le pays". Le "mal est sans doute plus profond" que ce que révèle l'analyse pour un observateur de la scène politique nationale. Pour le Rassemblement, il s'agit plus que jamais de construire un "rapport de force qui réunit le plus grand nombre et qui vise à imposer une politique conforme aux intérêts de la majorité et donc du pays". Les parlementaires du RCD ont, de ce fait, pour rôle d'animer une tribune afin de témoigner et d'aider à la construction d'une telle force nécessairement en dehors de cette Assemblée "croupion". L'avènement d'une transition démocratique conduite par une Assemblée élue par le mécanisme d'une instance indépendante de gestion des élections est, selon ce parti, plus que jamais l'issue qui "restaure la souveraineté du peuple algérien et sauvegarde son unité. C'est le combat de notre parti". Sur un autre registre, le secrétariat national dénonce la répression et les intimidations contre les membres des syndicats autonomes. À noter que le président du parti a procédé à un remaniement du secrétariat national. Yassine Aïssiouane est ainsi désigné secrétaire national à l'organique et à la communication, tandis que Mme Nora Ouali et Athmane Mazouz sont respectivement chargés de la condition féminine et du monde du travail.