Depuis près de quatre mois, le lait pasteurisé en sachet est distribué au compte-gouttes dans toute la région de Draâ El-Mizan mais voilà que depuis le début du mois de Ramadhan, une telle crise n'a fait que s'accentuer. En effet, en dépit des assurances données, ici et là, par les responsables de la Direction du commerce de la wilaya de Tizi Ouzou, il est malheureux de constater que des chaînes interminables se forment devant les magasins d'alimentation générale dans l'espoir de voir le livreur pointer le nez. Pourtant, ce produit est vital pour les citoyens notamment pour les familles nécessiteuses. "Non seulement, c'est un aliment de base mais c'est aussi un produit trop demandé durant ce mois sacré. Nous ne savons pas d'où provient cette pénurie. D'un côté, on laisse entendre que les laiteries sont suffisamment approvisionnées en poudre de lait et d'un autre côté, les livreurs nous font savoir qu'au niveau de la laiterie de Draâ Ben Khedda, par exemple, leur quota habituel est considérablement réduit", nous dira un laitier au centre-ville de Draâ El-Mizan qui se plaint de cette grave pénurie. "Sincèrement, nous ne savons pas comment répartir cette petite quantité de lait servie une fois tous les trois jours voire même plus. Certes, je répartis les 200 sachets que je reçois à chaque fois d'une façon équitable entre mes clients à raison de deux sachets par foyer mais avec tout cela je ne peux satisfaire tout le monde", déplore-t-il. Et de poursuivre : "Si cela continue comme ça, je remettrai mon registre de commerce et je changerai d'activité. J'en ai ras-le-bol". Du côté des consommateurs, c'est la colère. "Peut-on réellement se contenter de deux sachets de lait par semaine ? C'est du domaine de l'impossible surtout pour les familles nombreuses", s'offusque un citoyen du Lotissement nord de la ville. "Je n'accuse pas le commerçant parce qu'il fait de son mieux pour nous servir le même nombre de sachets. Mais, où sont les responsables qui sont censés trouver des solutions à ce problème qui n'a que trop duré ?", se demande le même consommateur. Effectivement, rien n'est fait pour atténuer cette crise même durant ce mois sacré où cet aliment de base est utilisé pratiquement dans tous les mets que prépare la ménagère. Quant au lait en poudre, il n'est pas à la portée de tout le monde quand on sait qu'un paquet de 500 grammes revient à plus de 400 dinars pour préparer à peine trois litres de lait. "Vraiment, je ne peux pas me permettre ce genre de lait. Il est trop cher", dit un autre client approché à ce sujet. Dans tous les cas de figure, le consommateur est pris entre le marteau et l'enclume, car en dépit de tous les motifs avancés, toute sa famille est contrainte de consommer du lait. Même les quantités d'appoint provenant auparavant des laiteries des wilayas voisines de Bouira et de Boumerdès, il y a quelque temps à peine, ont malheureusement disparu, et ce, au grand dam des citoyens de la région. "J'ai récemment entendu à la télévision un responsable affirmer publiquement que le lait est disponible. Je ne sais pas réellement si celui-ci consomme le même lait que nous", ironise un autre consommateur. C'est dire en fait que rien n'est encore clair au sujet de cette pénurie de lait pasteurisé qui n'a que trop duré à Draâ El-Mizan, mais pratiquement aussi dans toutes les localités de Kabylie. O. Ghilès