L'ancien syndicaliste, expert et consultant en relations de travail, Noureddine Bouderba, a présenté à l'université du RAJ une communication sur "la problématique de l'emploi des jeunes et du chômage en Algérie." Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, l'orateur a fait part du rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT) qui indique les prévisions des niveaux globaux de chômage pour 2017, ainsi que des projections pour les économies développées, émergentes et en développement, avec des chiffres, qui sont plutôt alarmants. Et d'insister sur le fait que la croissance économique réelle dans le monde est décevante. Et que, par conséquent, elle ne crée pas suffisamment d'emplois de qualité et la situation risque de s'aggraver en 2017 et dans les années à venir. Noureddine Bouderba a expliqué en outre que le rapport de l'OIT est aussi consacré à la qualité des emplois ainsi qu'aux formes vulnérables d'emploi. Il s'intéresse à leur impact en termes de mécontentement social et de volonté d'émigrer. Il propose des orientations stratégiques pour stimuler la croissance économique et les possibilités de travail décent dans le monde. Ainsi, le chômage dans le monde a atteint les 201 millions de personnes. On peut le multiplier par deux sans crainte ; il atteindra les 204 millions en 2018. Il faut savoir que ce taux de chômage touche les 4/5es des pays en voie de développement. "Et pour revenir aux jeunes, ils sont surreprésentés ; ils sont quelque 35% à être au chômage. Les jeunes ont beaucoup moins de chance de trouver un travail. Ils sont plus de 40% en Afrique du Nord et dans les pays arabes. La discrimination est encore plus importante car 17% des actifs ne sont pas jeunes. Ils sont en situation de vulnérabilité". Et d'affirmer que le taux de pauvreté est plus élevé chez les jeunes que les adultes qui travaillent. Car c'est souvent des emplois informels ou à temps partiel. L'OIT estime à 1,4 milliard de travailleurs en situation de vulnérabilité. Et le niveau de pauvreté est extrême dans les pays en voie de développement. Il y a quelque 600 millions d'emplois à créer dans les années à venir, a indiqué M. Bouderba. Et pour le cas de l'Algérie, qu'il a eu à évoquer de manière succincte parce qu'il s'est beaucoup étalé sur le rapport 2017 de l'OIT, il dira que sur 100 jeunes, âgés entre 15 et 25 ans, 18 seulement sont occupés ; 8 sont au chômage et 46 sont dans les écoles, université et formation professionnelle. Ils sont quelque 28% à ne figurer sur aucune statistique. Il invite le pouvoir politique à s'occuper de ce potentiel car c'est avec lui que l'on pourra donner un coup de fouet au développement. M. Ouyougoute