Selon une enquête Reuters publiée jeudi, la production de l'Opep a diminué en août. Ce tassement de la production est imputable aux extractions libyennes qui ont été impactées par de nouveaux troubles et aux autres pays membres qui semblent avoir mieux respecté l'accord de réduction de la production en vigueur depuis le début de l'année. Ainsi, durant ce mois d'août, la production de l'Opep a été de 32,68 millions de barils/jour (b/j) en moyenne, soit 170 000 b/j par rapport à son pic de 2017 atteint le mois précédent. La baisse de la production de l'Arabie saoudite et de l'Irak a donné un taux de conformité à l'accord de 89%, soit cinq points de mieux qu'en juillet mais toujours moins que les pourcentages de plus de 90% atteints cette année. La production de la Libye a diminué à 900 000 b/j en moyenne, les troubles locaux ayant entraîné la fermeture du gisement Sharara, le plus important du pays, et d'autres sites. Durant la semaine écoulée, "la production de la Libye a diminué de plus de 350 000 b/j", a indiqué Ole Hansen, analyste matières premières de Saxo Bank. De son côté, le ministre irakien du Pétrole, Jabbar al-Luaibi, a réaffirmé la volonté de son pays de participer à l'accord fixé fin 2016, et a affirmé que son pays se tenait à ses objectifs de production, ont relevé les analystes de PVM. L'Irak, deuxième plus grand producteur de l'Opep, faisait partie des pays récalcitrants à respecter leurs objectifs et qui avaient fait flancher le taux de respect de l'accord cet été. Par ailleurs, la compagnie pétrolière des Emirats arabes unis (EAU), Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc), a informé ses clients d'une réduction de 10% des exportations pour les expéditions d'octobre, a annoncé lundi, le ministre émirati de l'Energie, Suhail Al-Mazrouei. Autre élément à prendre en compte : la situation créée par l'ouragan Harvey. Cette situation a conduit le gouvernement américain à puiser dans ses réserves stratégiques pour la première fois en cinq ans, acheminant un million de barils jeudi, puis encore 3,5 millions vendredi, à des raffineries épargnées par la catastrophe. Mais malgré cela, le pétrole ne parvient pas à initier une nouvelle dynamique haussière. Les cours du pétrole reculaient légèrement vendredi en fin d'échanges européens. Vers 17h GMT (heure d'Alger), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 52,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 21 cents par rapport à la clôture de jeudi. "Le marché du brut reste légèrement surapprovisionné", indiquent les spécialistes matières premières de Commerzbank. Maintenant, les marchés commenceront à tenir compte de la prochaine réunion de l'Opep qui se tiendra fin novembre. L'Opep avait annoncé l'an dernier un objectif de production de 32,50 millions de b/j, sur la base d'une production basse de la Libye et du Nigeria. Cet objectif englobait l'Indonésie, qui a depuis quitté l'Opep, mais pas la Guinée équatoriale, dernier pays en date à avoir rejoint l'organisation. Saïd Smati