Cette unité produira également des anticancéreux. L'usine de production d'insuline de Saidal sera opérationnelle au plus tard le 15 juillet prochain. L'état d'avancement des travaux est estimé à 80%. Le personnel est d'ores et déjà formé en Allemagne auprès du laboratoire Aventis, partenaire de Saidal dans ce projet. Ce groupe fournira à Saidal les cristaux qui sont la matière première pour la fabrication d'insuline. Les personnes formées feront bientôt les premiers essais de la fabrication dans cette unité implantée à Constantine. Selon le P-DG de Saidal, M. Ali Aoun, ce projet sera rentable et atteindra l'équilibre nécessaire dès la troisième année d'exercice. L'usine produira 4,5 millions d'unités-vente, soit le double de la consommation estimée à 2,5 millions d'unités-vente. Les premières années, Saidal ne va pas se suffire uniquement de l'insuline, mais produira également des anticancéreux injectables. Invité au forum d'El Moudjahid, Ali Aoun est revenu sur plusieurs questions liées au secteur du médicament dans le monde et en Algérie. Il apparaît clairement dans son discours qu'au moment où le marché mondial subit une profonde restructuration fondée sur, entre autres, le développement du générique, la réduction des coûts de production… les professionnels en Algérie continuent à subir les mêmes contraintes. L'industrie du médicament souffre de multiples contraintes La première difficulté relevée par le premier responsable de Saidal a trait aux charges importantes d'enregistrement des médicaments. À ce propos, il demande l'application du principe de la réciprocité dans le paiement des charges avec les autres pays qui exigent de payer des droits. “À l'Algérie de faire autant”, précisera M. Aoun. Il évoque également le manque d'encouragement dans ce sens puisque Saidal paye des droits et taxes même à l'exportation. Le P-DG du groupe estime qu'un délai qui dépasse 72 heures pour la prise en charge et l'étude d'un dossier par l'autorité chargée de l'enregistrement est plus que raisonnable. “On ne peut garder un dossier pendant 6 mois sans réponse”, affirmera-t-il. Interrogé sur une éventuelle pénurie de médicaments actuellement, l'invité d'El Moudjahid s'est contenté de dire que toute la gamme des 155 produits de Saidal est disponible en quantité et dans toutes les structures relevant du groupe. Il parle, en revanche, de pressions exercées par certains opérateurs dans le but d'accélérer la procédure d'enregistrement de leurs produits. La situation sanitaire telle que conçue actuellement par M. Aoun se présente comme une combinaison de la pathologie des pays développés, d'une part, et de celle des pays en voie de développement, d'autre part. Elle est caractérisée par la plupart des maladies infectieuses et parasitaires. Les maladies infectieuses viennent, selon lui, en tête des causes de morbidité en Algérie. Saidal couvre 42% du marché national et 3 laboratoires 40% des importations Le marché algérien est classé au troisième rang africain après l'Egypte et l'Afrique du Sud puisqu'il est caractérisé par une croissance constante de la demande qui avoisine 600 millions de dollars US annuellement en moyenne. La couverture thérapeutique est, selon M. Aoun, assurée pour une large part par les importations. Le reste est l'œuvre de la production nationale dont Saidal détient 42%. Le conférencier indique que trois importateurs représentent à eux seuls 40% de la facture d'importation en 2003. Il s'agit par ordre d'importance de Biopharm, de LPA et de Prodiphal, soit plus de 220 millions de dollars US d'importation d'origine européenne, française particulièrement. La production nationale est représentée par 22 unités de fabrication de médicaments couvrant environ 15% des besoins du pays dans les formes sèches et liquides. Le groupe Saidal assure à lui seul 80% de la production nationale en offrant toutes les formes sèches, liquides et stériles. Le groupe Saidal a réalisé des résultats positifs durant l'année 2004. Son chiffre d'affaires est estimé à 6,5 milliards de dinars, soit 8% par rapport à 2003. La production est de l'ordre de 6,1 milliards de dinars, soit plus de 18% en comparaison avec l'année 2003. Partenariat en 2005 avec des laboratoires suisse, russe et tunisien Sur un autre registre, Saidal a signé un contrat de joint-venture avec la société Abolmed (Russie) le 28 mars 2004 qui porte sur la commercialisation et la fabrication intégrée, sous forme de flacons injectables, de Céphalosporines (antibiotiques de 1re, de 2e et de 3e générations) au nombre de 11 produits sur le site du complexe antibiotique de Médéa. Le groupe russe assurera, quant à lui, l'assistance technique et la formation. Saidal a, en outre, signé un autre contrat avec le partenaire Biotechnica (Tunisie) le 22 septembre 2004 qui porte sur l'acquisition de dossiers et d'informations techniques concernant les produits nécessaires à l'élargissement de la gamme du groupe qui touchent les pathologies prévalant en Algérie telles que la gastro-entérologie, les cardiovasculaires et antidiabétiques. Ce partenaire commercialisera, en revanche, après enregistrement des produits de Saidal en Tunisie. Le contrat signé avec Mepha de Suisse en février 2004 permet à Saidal de fabriquer sous licence de cette marque deux anti-inflammatoires, Diclofenc (Olphen) de 25 et 50 mg. Le groupe Saidal est, par ailleurs, intéressé par le rachat des actions de l'Office national de l'aliment de bétail (Onab) dans la société mixte créée avec Pfizer. Repères - Saidal a réalisé 104% des objectifs tracés durant le 1er trimestre 2005. - Saidal couvre 65% de la demande nationale en antibiotiques. - Le groupe emploie quelque 4 000 travailleurs. - La valeur ajoutée atteinte par Saidal est de l'ordre de 3,9 milliards de dinars, soit plus de 19% entre 2003 et 2004. - Le chiffre d'affaires réalisé au 1er trimestre 2005 est de 1,6 milliard de DA. - La valeur de la production durant le 1er trimestre 2005 est évaluée à 1,4 milliard de dinars. - À l'horizon 2011, Saidal compte atteindre un chiffre d'affaires de 8,4 milliards de dinars, une production de 179 millions unités-vente, un résultat net de 1,489 milliard de dinars, et vise 50% du marché national à cette échéance. B. K.
