"On n'a que 11,5 milliards de mètres cubes d'eau renouvelables par an, qui nous donnent 292 m3 par personne, alors que la moyenne mondiale est de 6 000 m3 par personne", a expliqué l'expert. "Que faire devant la situation de manque d'eau qui sévit dans le pays ?" C'est à cette question qu'a répondu Brahim Mouhouche, enseignant à l'Ecole supérieure d'agronomie, invité, hier matin, de la radio Chaîne III. L'interviewé a préconisé l'utilisation à bon escient des ressources existantes, mais a aussi insisté sur le recours à la désalinisation de l'eau de mer, a-t-il souligné, ajoutant que s'"il ne pleut pas durant tout le mois d'octobre et le mois de novembre, la production agricole sera sensiblement diminuée". Selon lui, "l'Algérie vit une situation de sécheresse". Il a évoqué pour cela la FAO qui classe notre pays parmi "les plus pauvres en eau", parce qu'"on n'a que 11,5 milliards de mètres cube d'eau renouvelables par an, qui nous donnent 292 m3 par personne, alors que la moyenne mondiale est de 6 000 m3 par personne. Ce qui veut dire que l'Algérien n'a que 3,5% de la moyenne mondiale d‘eau, selon les organismes internationaux, notamment la FAO et la Banque mondiale". L'expert, qui a fait noter que l'Algérie est un pays désertique, puisque 97% du territoire l'est et que la moyenne nationale du point de vue pluviométrique est de l'ordre de 89 millimètres, a affirmé qu'"en principe, un pays qui a moins de 100 millimètres en moyenne par an est considéré comme un pays désertique et saharien". Pour remédier à ce manque pluviométrique, M. Mouhouche insiste sur l'utilisation "à bon escient des 11,5 milliards de mètres cubes renouvelables". Il recommande également l'utilisation de techniques qui permettent "de produire plus avec peu d'eau, en recourant notamment aux systèmes d'irrigation économiseurs d'eau, comme par exemple le goutte-à-goutte qui permet d'économiser jusqu'à 70% d'eau", mais aussi le recyclage de l'eau qu'il qualifie de fondamental. Selon lui, l'Algérie n'a qu'une seule roue de secours : le dessalement de l'eau de mer, pour régler ce manque d'eau. De plus, rappelle-t-il, il y a l'exploitation des eaux souterraines du Sud, puisque le programme national de l'eau prévoit de produire 5 milliards de mètres cubes par an, qui s'ajoutent aux 11,5 milliards de mètres cubes d'eau renouvelables qui existent. S'agissant de la surface arable, il dira qu'en Algérie, sur les 230 millions d'hectares, 43 millions sont des terres cultivables, mais a cause du manque d'eau, on ne peut cultiver que 8,5 millions d'hectares. A. R.