Cette matière première se fait de plus en plus rare depuis que les pouvoirs publics ont décidé de réduire son importation. Les artisans menuisiers de la wilaya de Tizi Ouzou sont désemparés, et ils sont nombreux ceux qui ont déjà fermé leurs ateliers parce que le bois n'est pas disponible. Cette matière première se fait de plus en plus rare, car les pouvoirs publics ont décidé de réduire son importation. "Depuis six mois, la matière se fait cruellement désirer, et cela est dû aux décideurs qui ont réduit de plus de la moitié les importations de bois. C'est un problème national, mais il est plus ressenti par les menuisiers de la wilaya de Tizi Ouzou, notamment ceux ayant bénéficié des crédits Ansej du fait que, primo ils n'ont pas d'expérience, et secundo ils ne peuvent pas s'approvisionner au prix fort imposé par certains barons du bois", estime un menuisier de Tizi Ghennif, qui nous confie que son activité est malheureusement réduite au minimum. "C'est devenu comme la bourse d'Alger. Avant d'établir un devis à un client, il faudrait appeler partout pour avoir une idée sur la cote de cette matière première", poursuit-il. Interrogé sur le prix actuel du bois, il nous donne l'exemple de la planche utilisée pour la fabrication de cadres. "Auparavant, cette planche de 130 mm sur 175 cm coûtait 365 DA le mètre linéaire, mais voilà qu'aujourd'hui elle est fixée à 1150 DA pour la même mesure. Cela vous donne une idée sur la cherté du bois par rapport au premier semestre de l'année en cours", nous explique-t-il. Devant cette nouvelle donne, nombreux sont les clients qui se rabattent sur la menuiserie métallique, même si cette dernière n'est pas compatible avec certains travaux de maçonnerie. Aussi, cette augmentation pénalise les entreprises de bâtiment. "Vous savez que nous avons travaillé souvent avec les entreprises créées dans le cadre de l'Ansej. Puisque celles-ci ont baissé rideau, nous sommes contraints de nous rabattre sur les autres menuisiers qui nous exigent des prix forts. Vraiment, les responsables devraient quand même revoir ce problème, car personne ne trouve son compte", nous dira le gérant d'une entreprise spécialisée dans le BTP. Pour le menuisier qui a tiré la sonnette d'alarme sur l'extinction de cette activité, il faudrait que l'Etat se penche sérieusement sur cette situation critique, parce que de nombreux projets de logements risquent de connaître beaucoup de retard de réalisation, ce qui suppose que des contestations populaires ne sont pas à écarter. "En attendant le règlement de ce problème crucial de l'importation de bois, nous interpellons les responsables concernés pour ne pas pénaliser davantage tous ces jeunes menuisiers auxquels l'on continue d'imposer des impôts qui dépassent leurs capacités de payement et qui crient tous à la faillite à un tel point que leur parc roulant a changé de vocation. Et pour cause, certains artisans menuisiers utilisent leurs véhicules comme moyen de transport de marchandises pour compenser leur manque d'activité et boucler ainsi leurs fins de mois", conclut le même menuisier. O. Ghilès