Le conseil d'administration de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira a décidé, dans l'après-midi de mardi, la fermeture de tous les départements de cette faculté pour parer à d'autres incidents qui pourraient survenir entre les étudiants qui, durant les journées de dimanche et lundi derniers, se sont violemment accrochés à l'intérieur du campus. En effet, le recteur, Moussa Zireg, a convoqué en urgence le conseil d'administration pour prendre acte de la dégradation de la situation et de "l'apparition de certains comportements loin de répondre aux us universitaires". Dans la copie du procès-verbal qui a sanctionné ladite réunion, le recteur a déploré "les événements regrettables qui se sont déroulés durant deux jours de suite" et qui ont porté atteinte à "la franchise universitaire". Et d'ajouter : "Le conseil d'administration, et après étude minutieuse de l'état des lieux, a décidé de suspendre les études, toutes les activités pédagogiques et scientifiques et toute forme d'activité à compter de mercredi (hier, ndlr) à titre provisoire." Aussi, il a été décidé d'"appliquer rigoureusement le règlement contre toute personne qui viendrait à porter atteinte à l'ordre public au sein de l'université", comme il appelle à la sagesse et invite "la famille universitaire à faire preuve de vigilance et de responsabilité". Cette décision, beaucoup plus préventive, intervient au lendemain des échauffourées qui se sont déroulées à l'intérieur du campus. En effet, des étudiants qui manifestaient contre le blocage d'un amendement sur tamazight à l'Assemblée populaire nationale (APN) ont fait l'objet, à l'intérieur même du campus, d'un guet-apens perpétré par plusieurs groupuscules d'étudiants. Ces derniers, visiblement manipulés et munis d'armes blanches et d'objets contondants, ont, dans un premier temps, tenté d'intimider leurs collègues avant que l'escalade verbale ne prenne le relais. Les anti-manifestants ne se sont pas arrêtés là puisqu'ils se sont organisés de telle manière à provoquer des échauffourées et transformer un campus universitaire en un théâtre de violence. Malgré les appels au calme et l'esprit de sagesse qui a prévalu chez les manifestants qui dénonçaient un déni constitutionnel à l'encontre de tamazight, les belligérants, eux, chauffés à blanc, ont récidivé à maintes reprises. Devant cet acharnement, visiblement prémédité par une organisation estudiantine affiliée à un parti politique islamiste, les deux parties en sont venues aux mains. Les affrontements se sont soldés par des blessés et des dégâts matériels importants, et ce, malgré l'intervention des agents de sécurité du campus. D'autant que les instigateurs de ce guet-apens ont fait appel à des personnes étrangères à l'université pour provoquer le trouble et empêcher les étudiants de manifester librement et pacifiquement, selon les témoignages de plusieurs étudiants. FARID BELGACEM