L'exécutif des femmes démocrates du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qualifie, sans nommer sa cible, les "vrais-faux amendements" et les déclarations sur la généralisation de l'amazighité de "combats d'arrière-garde" ! L'allusion reste pourtant claire. Les femmes démocrates du RCD s'attaquent, on ne peut plus clairement, en effet, au Parti des travailleurs dont l'amendement de la députée Nadia Chouitem, rejeté par la majorité parlementaire à l'occasion de l'adoption de la loi de finances 2018, avait provoqué des manifestations dans les quatre coins de la Kabylie et des Aurès. Dans sa réponse sibylline au parti de Louisa Hanoune, l'exécutif des femmes démocrates du RCD estime que "l'heure est à la promulgation d'une loi organique qui prend en charge et définit les modalités de l'usage de tamazight en tant que langue nationale et officielle, dans tous les secteurs de la vie du pays". Ceci quand bien même l'exécutif féminin du RCD, qui s'est illustré par son abstention lors de la séance de vote sur l'amendement suscité, admet que "la défense de tamazight demeure une exigence de larges pans de notre société". Mieux, le parti de Mohcine Belabbas, laisse-t-on entendre dans le même communiqué, compte même investir dans cette mobilisation pour la "construction d'une société démocratique". "La mobilisation et les manifestations pacifiques dans plusieurs wilayas du pays pour dénoncer les atermoiements du gouvernement du pouvoir politique dans la concrétisation de son statut de langue officielle restituent l'espoir dans la construction d'une société démocratique", lit-on dans le communiqué de l'exécutif des femmes démocrates du RCD. L'exécutif qualifie, par ailleurs, la consécration de Yennayer de "symbole fondateur de notre identité algérienne et nord-africaine" d'une décision qui "répare un déni". Il ajoute que "la mise en œuvre d'un processus législatif qui promeut notre langue dans tous ses aspects — historique, linguistique, académique et social — est une mesure de justice et de cohésion nationale qui peut et doit mettre le pays dans la voie du progrès". Sur un tout autre plan, les femmes démocrates du RCD alertent sur les difficultés sociales que, appréhendent-elles, "supporteront particulièrement les couches les plus fragiles, en premier lieu les femmes et les jeunes". Ces difficultés, rappelle-t-on dans le communiqué, sont la conséquences de l'état de faillite financière du pays proclamé officiellement par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de la présentation de son plan d'action devant le Parlement, qui marque, selon elles, "un tournant décisif dans la vie politique nationale". Cet état de faillite, accuse l'exécutif féminin du RCD, sanctionne "une gouvernance économique faite de corruption, de clientélisme et d'imprévoyance". F. A.