Les enseignants des trois paliers confondus du secteur de l'éducation nationale de la wilaya de Béjaïa et affiliés au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste/Béjaïa) ont renoué, depuis hier, avec la protestation en entamant un mouvement de grève illimité. C'est le deuxième mouvement de grève illimité observé par ce syndicat autonome depuis la rentrée scolaire 2017/2018 à Béjaïa. La première grève illimitée, rappelons-le, a été entamée le 27 novembre dernier. Après trois semaines de grève qui a paralysé une bonne partie des établissements scolaires de la région, ledit syndicat a décidé de la geler conséquemment aux accords signés avec sa tutelle. Le conseil de wilaya du Cnapeste, réuni le 9 janvier dernier, a décidé de reprendre sa grève illimitée après avoir constaté que "la direction de l'éducation n'a pas respecté ses engagements et les délais cosignés dans le dernier PV pour la prise en charge sérieuse et réelle de ses revendications". En outre, l'instance de wilaya dudit syndicat "tient à dénoncer, vigoureusement, la volte-face de la DE qui, sur injonction du ministère de tutelle, vient de piétiner ses engagements en optant à des ponctions provocatrices sur salaires". "Au lieu de tendre à créer un climat d'apaisement et de travailler au règlement des dossiers posés, la direction de l'éducation s'ingénie à trouver des échappatoires et à ajourner le règlement des dossiers en souffrance", soutient le Cnapeste dans sa déclaration appelant ses adhérents à la reprise du mouvement de grève illimité. Des dossiers en souffrance qui se résument, selon les rédacteurs de la déclaration, à des milliers de situations administratives et financières en instance, de l'assainissement et de la régularisation du dossier du logement, de la mise en service du siège de la médecine du travail, le sort confus des engagements pris sur les différents procès-verbaux quant au règlement des situations individuelles et collectives des enseignants(es)... "Non seulement la direction de l'éducation n'a pas respecté le contenu du PV de notre dernière réunion, mais elle a procédé à des ponctions sur salaires. C'est de la provocation !", nous a déclaré M. Slimane Zenati, coordinateur de wilaya du Cnapeste qui, au passage, tient à souligner que son syndicat n'est nullement responsable de l'instabilité que vit actuellement le secteur de l'éducation nationale de Béjaïa. "Les responsables, à tous les niveaux, ont établi le même constat que celui fait par le Cnapeste. C'est une reconnaissance de fait de la légitimité de nos revendications et de notre combat", estime notre interlocuteur qui n'a pas manqué de lancer un appel à ses adhérents de venir massivement au rassemblement d'aujourd'hui devant le siège de l'académie. Du côté de la direction de l'éducation, par la voix de son attaché de presse, M. Boualem Chouali, toutes les revendications soulevées ont été satisfaites. "La grève du Cnapeste est motivée par les amputations sur salaires des journées de grève, lesquelles ont été décidées par Mme la ministre", nous a déclaré M. Chouali. S'agissant du taux de suivi de la grève, nous assistons à la guerre des chiffres. "Le taux global de suivi de la grève est de 29%", avance M. Chouali. Pour le coordinateur de wilaya du Cnapeste "le taux de suivi de la grève est de 84% pour les trois paliers". L. OUBIRA
