À l'initiative de la section locale de l'Union nationale des écrivains algériens, la bibliothèque principale de lecture publique lance, depuis jeudi, des soirées poétiques marquées par de belles prestations oratoires. En présence de figures emblématiques de la poésie locale, la soirée inaugurale de ce riche programme culturel a permis ainsi de mettre en vedette de jeunes talents en herbe qui ont réussi à bercer l'assistance par la magie du verbe. Le bal a été ouvert par Abdesslam Laghnedj qui s'est imposé par une poésie inspirée de son imaginaire bédouin sans tomber dans la simplicité et la mièvrerie qu'on pourrait reprocher à tout débutant. Ses premiers essais littéraires lui ont, semble-t-il, permis de gagner en maturité poétique et de se mettre sur les traces des virtuoses de cet art littéraire. "La douleur de Ayoub" est l'intitulé de sa qacida qui décrit la vie des nomades et leur bien-être loin du vacarme de la ville et des mœurs citadines. La tribune a été ensuite cédée à M'barek Goumni qui a, de son côté, bien choisi les mots pour relater, non sans amertume, les souffrances du peuple palestinien et le silence coupable des nations arabes face à l'atrocité et aux crimes multidimensionnels des juifs. M'barek s'est démarqué par des gestes épiques qui nous rappellent la prose des fervents défenseurs de cette cause. Oussama Lansari a, quant à lui, préféré commencer par un message destiné aux organisateurs de la soirée en choisissant des poèmes explicatifs de la situation dans laquelle se trouve le poète du Sud. Il a parlé de la marginalisation et de l'exclusion dont se sente victime cette frange de littérature qui est en manque de tout en l'absence de considération et d'égard de la part des autorités concernées. En réponse à toutes les préoccupations soulevées, le président de l'Union locale des écrivains algériens, Mouloud Fertouni, a évoqué la crise du texte et d'intérêt accordés à cette branche d'art qui demeure inexploitée par les académiciens et les universitaires qui devraient se pencher sérieusement sur la question. M. Fertouni a également parlé de la médiocrité des écrits reçus pour l'édition d'un recueil dédiée à la wilaya de Tamanrasset. Il a aussi soulevé le problème de l'imprimerie avant de revenir avec force de détail sur les péripéties rencontrées lors de la création de l'Union des écrivains à Tamanrasset. La soirée s'est terminée par un micro ouvert pour permettre aux poétesses et poètes présents d'explorer la scène. RABAH KARECHE