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"L'option gaz-gaz bloque le renouvelable"
Mourad Louadah, investisseur dans le solaire, à "Liberté"
Publié dans Liberté le 19 - 02 - 2018

Dans cet entretien, l'opérateur pointe du doigt les raisons du retard dans le développement des énergies renouvelables et souligne qu'outre le solaire, l'éolien et la biomasse sont des énergies alternatives qui ont de l'avenir en Algérie.
Liberté : Comment expliquez-vous que l'appel d'offres portant sur 4 050 MW en photovoltaïque ne soit pas encore lancé ?
Mourad Louadah : À ma connaissance, le programme global des énergies renouvelables est de 22 000 MW dont 13 500 MW en photovoltaïque à l'horizon 2030, qui est placé par le président de la République comme priorité nationale. Par conséquent, je ne comprends pas pourquoi à chaque fois on fait état seulement du chiffre de 4 050 MW. D'autant plus que pour réaliser ces
4 050 MW en centrales photovoltaïques, cela exige au moins une dépense lourde de 6 milliards de dollars (investissements pour la réalisation de ces centrales). Il faut savoir aussi que pour le moment il faut tout importer. De plus, l'option de les faire en IPP est totalement inadéquate. J'estime, en toute lucidité, que ce projet des 4 050 MW va se heurter au même problème que celui des stations de dessalement d'eau de mer sachant que cette même eau est chèrement subventionnée. En 2020, la production d'électricité à partir de gaz aura augmenté, de manière significative, à un niveau très élevé. On ne saura pas donc quoi faire de la production d'électricité à partir du renouvelable. Par conséquent, le bon sens exige une révision totale de notre politique énergétique.
L'urgence est plutôt de développer les investissements en énergie renouvelable en hors réseau, notamment pour les besoins de l'agriculture (irrigations), et les régions isolées qui n'ont pas de connexion avec le réseau national d'électricité en hybridant, par exemple, les installations existantes qui fonctionnent au gasoil par les EnRs pouvant entraîner des économies en devise puisqu'une partie de ce carburant est importée. L'énergie renouvelable en hors réseau ne demande pas d'investissements lourds et elle est susceptible de créer des milliers d'emplois. Si on ne veut pas hypothéquer notre souveraineté énergétique à base du renouvelable pour que par la suite la racheter en devises comme c'est le cas pour les énergies fossiles, il faut alors, tout simplement, investir dans les petites centrales avec une condition que cette même électricité doit être achetée avec le dinar algérien non transférable et non convertible.

Selon vous, l'Algérie court donc un risque si elle opte pour la réalisation de centrales photovoltaïques via des contrats IPP de grande capacité ?
En fait, ce n'est pas le mode IPP qui est problématique en soi. Mais ce sont les grandes capacités qui posent problème. Ce choix est effectivement porteur de risques. Vouloir encore investir dans de grandes centrales comme cela se fait actuellement va entraîner une surcapacité à partir de 2020 qui sera très largement supérieure à notre capacité de consommation.

Donc, le risque pèse aussi sur les fabricants de modules photovoltaïques ?
Oui, absolument. Le marché, actuellement, n'absorbe que quelques MW, et nous nous retrouvons avec des usines de plusieurs centaines de MW de panneaux photovoltaïques. Selon les différentes annonces faites par certains industriels, à l'horizon 2020, nous allons dépasser les 500 MW de capacité d'encapsulation de modules photovoltaïques pour un marché qui n'existe pas encore. L'option gaz-gaz tue le renouvelable. Une simple constatation nous dit qu'on va étouffer les entreprises locales qui ont investi dans ce domaine. On va avoir plusieurs faillites de ces sociétés algériennes.
Quelle est alors, selon vous, la solution ?
La meilleure solution, je le répète encore, est d'investir immédiatement dans de petites centrales photovoltaïques pour fournir en énergie les localités isolées et les exploitations des grandes surfaces agricoles sur les Hauts-Plateaux et le Sud. C'est ce qu'on appelle le off grid (hors réseau). En parallèle, il faudrait que les opérateurs économiques algériens se regroupent en consortiums pour fabriquer sur place les matières entrant dans la fabrication des composants par exemple (les cellules à base de silicium, aluminium, plastique, verre, onduleurs, etc...). Ainsi, on va avoir une production nationale de ces matières dès 2020. Il convient, donc, en un mot, d'avoir un écosystème et de faire émerger une véritable industrie nationale dédiée au photovoltaïque au lieu de s'occuper uniquement de l'encapsulation, comme c'est le cas aujourd'hui, Il faut aussi, dès à présent, passer au stade de la fabrication des cellules photovoltaïques. Si on veut développer les énergies renouvelables, il faut impérativement arrêter les investissements dans les centrales à gaz. On avait une capacité de 12 000 MW de production d'électricité à partir de centrales à gaz, on y a ajouté 12 000 autres MW ces
dernières années. En outre, une usine à Batna va produire en 2019 des turbines à gaz d'une capacité totale de 1 300 à 1 500 MW. Au plan national, l'offre sera forcément supérieure à la demande. On devra, dès lors, penser à exporter cette électricité mais à qui ? L'aberration, c'est que toute cette sur capacité nationale est destinée à répondre à des pics de demande, soit quelques heures dans la journée et pour quelques jours en été. Ce modèle est insoutenable. Il faut urgemment aller plutôt vers l'électricité verte, c'est-à-dire les énergies renouvelables et arrêter l'investissement dans les centrales à gaz. Il faudra reconvertir l'usine de Batna en usine à fabrication de pièces détachées pour la maintenance de ces turbines à gaz par exemple.

Qu'en est-il de l'éolien ? L'Algérie est-elle bien placée pour produire de l'énergie à partir de l'éolien ?
Les énergies éoliennes connaissent également une réduction du prix du kilowatt-heure : aujourd'hui, le prix de l'électricité en PV est entre 3 centimes de $ et 3,5 centimes de $ le kilo-heure. Et l'électricité éolienne est dans une fourchette comparable. Donc, l'Algérie est bien placée pour produire de l'électricité à partir de l'éolien. On a des éoliennes capables de produire de 500 KW jusqu'à 10 MW et plus. Et on a des vents d'une vitesse de 6 mètres/s jusqu'à 20 mètres/s à des hauteurs de 10 à 100 mètres (Etude faite par le cder). Tout le littoral de l'Algérie s'y prête, de l'est à l'ouest et du nord au sud (Les Hauts-Plateaux et la région d'Adrar). L'autre grand avantage pour les éoliennes, c'est qu'elles fonctionnent 24/24 tant qu'il y a du vent il y a production de l'électricité. Bref, l'éolien peut être aussi une autre solution dans un avenir très proche dans le mix énergétique en l'Algérie.

Peut-on compter sur la biomasse ?
L'Algérien pourrait être un grand producteur d'électricité à partir de la biomasse. On a un fort potentiel dans ce domaine, si on utilise les déchets ménagers et les déchets des végétaux. La capacité (potentiel) estimée dépasse, d'ailleurs, les 3 000 mégawatts. Mais force est de constater que le développement de la filière n'est pas inscrit à l'ordre du jour.


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