La décision de fermeture et de mise sous scellés des locaux des deux associations féminines de la wilaya d'Oran, le 27 février dernier, a fait réagir les militants associatifs. C'est le cas du Café littéraire de Béjaïa qui a rendu publique, hier, une déclaration dans laquelle il a dénoncé cette décision et appelé à la levée immédiate de cette "interdiction administrative et policière, qui s'abat sur ces deux associations". Les animateurs du Café littéraire de Béjaïa appellent surtout toutes personnes et organisations de la société civile et les partis politiques à manifester une solidarité active envers ces dernières, en l'occurrence les Femmes algériennes revendiquant leurs droits (Fard) et l'Association féministe pour l'épanouissement de la personne et l'exercice de la citoyenneté (Afepec), afin de les soutenir dans cette dure épreuve. Pour le Café littéraire, le combat de la femme pour sa liberté et sa dignité "agace toujours le pouvoir et ses alliés, les intégristes, intimement unis pour réaliser leur projet de société rétrograde, obscurantiste, foncièrement inspiré de l'idéologie salafiste". Le Café littéraire de Béjaïa n'a pas manqué de souligner cette connivence qui serait à l'origine de la fermeture et de la mise sous scellés de leurs locaux sur décision du wali d'Oran. Le motif invoqué pour ces fermetures a consisté, rappelons-le, en la non-conformité à la loi 12-06, entrée en vigueur depuis 2014. Ce qui ne serait pas le cas. "Les deux association se sont conformées à cette même loi, en 2014, et elles n'ont pas essuyé de refus de la part de l'administration, ce qui les met par conséquent dans une situation de légalité, du point de vue de cette même loi, stipulant, par ailleurs, que si au bout de 40 jours, le refus n'est pas notifié, elles sont considérées comme étant légalement constituées", écrit le Café littéraire, qui ajoute : "Non ! Nous ne devons pas nous taire. Il est impératif que nous nous organisions pour dénoncer toutes les atteintes dont sont quotidiennement victimes les femmes et qui restent toujours prises en étau entre la morale religieuse rétrograde et le déni de leurs droits fondamentaux, inaliénables, imprescriptibles." M. Ouyougoute