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De l'amour de l'art à une retraite prématurée "La symphonie inachevée"
La chanteuse Zahra N'Soumer
Publié dans Liberté le 10 - 03 - 2018

Depuis dix-sept ans, Zahra N'soumer vit dans l'ombre. "La ghriva" de la chanson A vava inouva d'Idir vit actuellement en Normandie, après s'être définitivement retirée de la scène artistique en 2001. Aujourd'hui retraitée et grand-mère, elle coule des jours tranquilles, sans rien oublier de ses racines, de sa culture et de son riche parcours.
Sa voix mélodieuse a la douceur de la brise sur les cèdres du Djurdjura. Elle coule comme l'onde d'un ruisseau calme qui s'est engouffré dans les profondeurs de l'oubli. Cela fait 17 ans que Zahra N'soumer, "la symphonie magnifique", s'est éclipsée. La voix sublime de l'élève de Cherif Kheddam porte une sensibilité et une intelligence raffinées. L'inoubliable "Ghriva" de la chanson Vava inouva d'Idir, c'est elle. De grands maîtres et d'éminents poètes comme Cherif Kheddam, Ben Mohamed, Meziane Rachid, Si Ahmed Abderrahmane, Takfarinas, Amar Azzouz... lui composeront des musiques et des textes mémorables. En 1980-82, appréciée pour son sérieux, elle se verra confier des rôles dans cinq films algériens dont on peut citer les titres : Au cœur de la spirale, de Bachir Belhadj, Barberousse, de Hadj Rahim, La vie spirituelle d'Isabelle Eberhart de Djaffar Damardji. Poussée à l'exil par la barbarie terroriste des années 1990, c'est en France qu'elle tentera de renouer avec la chanson.
"Il fallait du courage pour tout laisser et reprendre à zéro." Elle découvre un milieu artistique en perte de valeurs, comme celui qu'elle avait laissé au pays. Déçue, elle décide d'arrêter pour prendre du recul. Son public ne comprend pas. "Durant mon parcours, j'ai essayé d'apporter ma modeste contribution à notre culture, mais Il faut savoir se retirer, l'envie n'y était plus." Pourtant, l'amour de l'art sera, encore une fois, plus fort. Zahra va enregistrer deux albums entre 1999 et 2001: Une Algérienne d'amour (hommage aux chanteurs Cherif Kheddam, Zerrouki Allaoua, Karim Tahar, les Abranis...) et Medit'errance (mélange de chansons en kabyle et variétés françaises). "Ces chansons exprimaient mon vrai ressenti", précise l'artiste. Mais juste au moment où elle renaît de ses mélodies, elle va brusquement interrompre sa carrière en 2001. Définitivement cette fois. Pour en comprendre les raisons, nous avons pris attache avec celle qui s'est retirée depuis de longues années en Normandie. Courtoise, elle répond : "Cela fait longtemps que je vis à l'ombre, je ne sais plus quoi dire." J'ai risqué une comparaison avec l'absence-présence de Cheikh El Hasnaoui : "On peut briller par son absence aussi", dira-t-elle avec le sourire. Peu à peu, la chanteuse à la voix envoûtante ouvre d'autres pages de son livre secret : sa sœur Dehbia, artiste, animatrice à la radio, était gravement malade. Zahra ira à Alger en 2005 pour l'assister. Dehbia décédera peu après. La douleur, immense, s'ajoute à celle de la perte de sa grand-mère, qu'elle adorait. "De plus, ma famille artistique était en Algérie, loin de moi. Dans la solitude, je n'avais plus le goût de chanter." La déception et parfois l'écœurement que lui ont inspiré certains comportements dans le milieu artistique expliquent aussi la recherche de solitude chez cette femme sensible qui voulait "mettre ma carrière de côté pour ne pas la brader". Elle devait aussi gagner sa vie : "J'ai créé une entreprise de services et m'y suis entièrement consacrée. J'ai donc décidé d'arrêter définitivement de chanter." Aujourd'hui retraitée et grand-mère, Zahra N'soumer coule des jours tranquilles en Normandie, sans rien oublier de ses racines, de sa culture et de son riche parcours qu'elle évoque avec émotion et beaucoup de respect pour son public.
De Paris : Ali Bedrici


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