La crise aiguë qui secoue depuis plusieurs mois les structures du Croissant-Rouge algérien à Béjaïa, vient de connaître un nouveau tournant. Les bénévoles humanitaires du comité local du CRA, qui sont en conflit avec le président du bureau de wilaya, ont décidé de passer à l'action après plus de quatre mois de lutte pacifique et de démarches entreprises auprès des autorités concernées, dont la présidente du bureau national du Croissant-Rouge, Mme Saïda Benhabylès. En effet, devant le silence "intrigant" des différents responsables interpellés, ces bénévoles protestataires ont procédé à la fermeture du siège du comité de wilaya, sis au quartier Seghir, au centre-ville de Béjaïa, et ce, jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Ces derniers exigent, en premier lieu, "l'ouverture du siège du comité local de Béjaïa fermé depuis le 28 novembre 2017, sur ordre en référé de la cour de Béjaïa, en appel du président du comité de wilaya de la décision en référé du président du tribunal". Ils réclament, en outre, "la désignation d'une commission d'enquête de l'IGF pour un audit de la gestion financière du comité de wilaya de 2012 à 2017, qui, pour rappel, a vu son bilan financier rejeté par l'assemblée générale réunie à Akbou le 9 septembre 2015". Par ailleurs, ils demandent l'envoi de trois autres commissions d'enquête, dont l'une du ministère de la Justice pour enquêter auprès de la cour de Béjaïa, sur "les plaintes et jugements relatifs aux affaires du Croissant-Rouge algérien (CRA)". La deuxième commission devrait être diligentée par le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, pour enquêter auprès des services de la wilaya de Béjaïa, sur "l'autorisation accordée par la Drag à des personnes non habilitées à organiser une assemblée générale élective du CRA Béjaïa, le 18 octobre 2014". Et, enfin, une autre commission du ministère de la Solidarité nationale auprès de la direction de l'action sociale et de la solidarité (DASS) de la wilaya de Béjaïa pour "enquêter sur la mise à la disposition de personnes non habilitées de la Maison des associations pour l'organisation d'une assemblée générale élective en date du 18 octobre 2014". Il est à noter que les bénévoles protestataires affirment, dans leur dernière déclaration transmise à la presse, "avoir pris conscience qu'il n'appartient ni aux élus ni aux bénévoles humanitaires du comité local de Béjaïa d'assumer les erreurs de Mme Saïda Benhabylès". Et afin de se préserver, soutiennent-ils, "il a été décidé de recourir à la solution extrême de souder les portes du siège jusqu'à entière satisfaction de nos revendications". Kamal Ouhnia