Cinquante-huit cas de décès ont été déplorés l'an dernier des suites d'envenimation due aux piqûres de scorpion, à travers 16 wilayas du pays, a-t-on appris à Laghouat d'une responsable du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH). Ces cas de décès ont pour la plupart, soit 80%, touché des enfants, a précisé Dr Farida Aliane, chargée du programme de lutte contre l'envenimation due au scorpion, en ouverture d'un séminaire régional sur le thème la semaine écoulée. Ce bilan est lourd, comparativement à l'année précédente qui a enregistré 48 décès sur les 43 150 cas de piqûres de scorpion, en dépit des campagnes de sensibilisation aux dangers de cet insecte nuisible, a-t-elle affirmé. La wilaya de Biskra vient en tête des régions touchées par le fléau sur la période 2010-2017, avec 53 décès pour 48 150 cas de piqûres de l'insecte, suivie d'Ouargla avec 48 décès pour 23 576 cas d'envenimation, puis Tamanrasset avec 46 cas pour 13 000 piqûres de scorpion, a-t-elle détaillé. La situation épidémiologique concernant ce type d'envenimation connaît une certaine "stabilité", sachant que l'Algérie enregistre annuellement quelque 40 à 50 000 piqûres de scorpion, entraînant entre 40 et 100 décès, en majorité (70%) chez les enfants, a estimé Dr Aliane. S'agissant du volet préventif, l'intervenante a insisté sur la complémentarité intersectorielle afin de freiner la prolifération de l'insecte, notamment à travers le respect de l'hygiène du milieu, l'extension de l'éclairage et l'intensification de la sensibilisation, des actions impliquant divers secteurs, dont les collectivités locales, la santé et l'éducation nationale. Ce séminaire régional sur l'envenimation due au scorpion, initié par la direction générale de la prévention et de la promotion sanitaire du MSPRH, a regroupé des spécialistes et cadres du secteur de 10 wilayas du pays. Selon les organisateurs, son programme comporte une évaluation exhaustive du programme national de lutte contre l'envenimation due au scorpion et ses résultats dans les wilayas participantes, avec recherche des voies et moyens de prévention et de traitement. BOUHAMAM AREZKI