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"Renoncez au 5e mandat, M. Bouteflika !"
14 personnalités lancent un appel au chef de l'état
Publié dans Liberté le 27 - 05 - 2018

"Votre long règne sur le pays a fini par créer un régime politique qui ne peut répondre aux normes modernes de l'Etat de droit", soulignent les signataires de la lettre ouverte.
Des personnalités nationales, issues de divers horizons, ont exhorté, hier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à renoncer à une cinquième mandature à la tête de l'Etat, considérant notamment son "âge avancé et son état de santé dramatique" qui lui "commandent de ne plus s'occuper des charges de l'Etat bien trop lourdes".
Parmi les signataires de l'appel, on retrouve des chefs de parti, des militants politiques, des universitaires, des activistes des droits de l'Homme et de la société civile. L'on peut citer Soufiane Djilali de Jil Jadid, Zoubida Assoul, présidente de l'UCP, Fatiha Benabou, constitutionnaliste, Salah Dabouz, avocat, militant des droits de l'Homme, mais aussi un ancien chef de gouvernement et un écrivain de renom, à savoir Ahmed Benbitour et Yasmina Khadra. Les auteurs de la lettre ouverte justifient le recours au procédé épistolaire par le fait que l'état de santé de Bouteflika ne lui permet plus de recevoir des citoyens algériens. Une incapacité physique qui serait, selon eux, aussi grave que contraignante. "N'étant tenus par aucune obligation de réserve, nous serions susceptibles de révéler des réalités que beaucoup de personnes tiennent à occulter", craignent-ils, ajoutant que, cependant, "vous êtes, au moins sur le principe, responsable de votre fonction politique et, par conséquent, de la situation du pays. De ce fait, il est de notre droit, en tant que citoyens engagés, de vous interpeller dans l'intérêt de la nation". Une interpellation rendue, disent-ils, inéluctable par le bilan d'une longue gouvernance : "Les résultats de la politique qui a été menée sous votre parrainage sont, à tout le moins, loin de répondre aux attentes légitimes des Algériens. Votre long règne sur le pays a fini par créer un régime politique qui ne peut répondre aux normes modernes de l'Etat de droit."
Aussi préviennent-ils qu'"au moment où des forces malsaines se mettent en branle pour vous indiquer le chemin du cinquième mandat, nous voulons, respectueusement mais franchement, venir vous dire l'erreur dramatique si vous deviez, encore une fois, refuser la voix de la sagesse qui interpelle chaque âme à l'heure des choix fatidiques".
Estimant que le moment de rendre à la nation ce qui lui appartient est arrivé, ils jugent que "quatre mandats sont raisonnablement suffisants pour qu'un homme accomplisse son œuvre et satisfasse ses ambitions". Et d'enchaîner : "À n'en pas douter, un autre mandat serait un calvaire pour vous et pour le pays."
Et qu'à ce titre, "c'est donc en toute conscience que, signataires de cette lettre, nous vous interpellons en faveur de la seule et unique décision qui puisse ouvrir une ère nouvelle pour le pays, où l'intérêt général sera mis au-dessus de l'intérêt des hommes : votre renoncement au cinquième mandat !"
Les signataires de l'appel soulignent que le renoncement au
5e mandat est un préalable à l'Etat de droit : "(...) Le pays attend de vous cette décision. C'est à cette seule condition que l'Algérie renouera avec l'espoir, s'éloignera des tensions fratricides et des dérives intolérables. Elle s'engagera alors dans une transition pour construire des institutions légitimes et solides. C'est le préalable pour ériger l'Etat de droit et la démocratie, seul objectif à même d'assurer la paix et la prospérité pour les générations à venir."

Kamel Ghimouze
Le texte intégral
M. Abdelaziz Bouteflika,
Monsieur le Président, c'est après une longue et mûre réflexion, que nous, signataires, nous nous adressons à vous à travers cette lettre ouverte.
Si nous avons recours à la méthode épistolaire, c'est qu'à l'évidence, votre santé ne vous permet plus de recevoir des citoyens algériens. N'étant tenus par aucune obligation de réserve, nous serions susceptibles de révéler des réalités que beaucoup de personnes tiennent à occulter.
Cependant, vous êtes, au moins sur le principe, responsable de votre fonction politique et, par conséquent, de la situation du pays. De ce fait, il est de notre droit, en tant que citoyens engagés, de vous interpeller dans l'intérêt de la nation.
Les résultats de la politique qui a été menée sous votre parrainage sont, à tout le moins, loin de répondre aux attentes légitimes des Algériens.
Votre long règne sur le pays a fini par créer un régime politique qui ne peut répondre aux normes modernes de l'Etat de droit.
Cependant, cette adresse ne porte en elle ni offense ni bilan à vous opposer.
Au moment où des forces malsaines se mettent en branle pour vous indiquer le chemin du cinquième mandat, nous voulons, respectueusement, mais franchement, venir vous dire l'erreur dramatique si vous deviez, encore une fois, refuser la voix de la sagesse qui interpelle chaque âme à l'heure des choix fatidiques. Et comme vous le savez, choisir c'est renoncer.
Très jeune, le destin vous avait projeté dans l'arène politique que vous n'avez plus quittée à ce jour, si ce n'est durant un court intermède.
Vous avez accompli, dans ce pays, ce que vous pensiez être le plus indiqué, en fonction de vos convictions. Vos choix politiques, votre vision et votre conduite auront profondément marqué l'Algérie. L'histoire jugera de leur justesse ou non, de leur opportunité et de leurs conséquences.
En retour, l'Algérie vous aura fait l'honneur de vous offrir le sacre et d'accepter, sans broncher, vos politiques durant près de vingt années.
Mais, dans la vie, tout a une fin. Le moment est donc venu de rendre à la nation ce qui lui appartient.
Quatre mandats sont raisonnablement suffisants pour qu'un homme accomplisse son œuvre et satisfasse ses ambitions. Votre âge avancé et votre dramatique état de santé vous commandent de ne plus vous occuper des charges de l'Etat bien trop lourdes. À n'en pas douter, un autre mandat serait un calvaire pour vous et pour le pays.
C'est donc en toute conscience que, signataires de cette lettre, nous vous interpellons en faveur de la seule et unique décision qui puisse ouvrir une ère nouvelle pour le pays, où l'intérêt général sera mis au-dessus de l'intérêt des hommes : votre renoncement au cinquième mandat !
Monsieur le Président,
Démontrez aux Algériens que l'Algérie est plus importante à vos yeux que l'ambition de l'homme, refusez de suivre la déraison, les peurs et les instincts égoïstes de ceux qui vous entourent.
Ouvrez la voie à un changement pacifique, permettez au peuple de s'affranchir de ce système dévoyé... Soyez l'homme qui clôture la légitimité révolutionnaire en permettant au pays de s'engager sur la voie de la légitimité populaire. Le pays attend de vous cette décision.
C'est à cette seule condition que l'Algérie renouera avec l'espoir, s'éloignera des tensions fratricides et des dérives intolérables. Elle s'engagera alors dans une transition pour construire des institutions légitimes et solides. C'est le préalable pour ériger l'Etat de droit et la démocratie, seul objectif à même d'assurer la paix et la prospérité pour les générations à venir.


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