Les médecins résidents ont animé, hier, à Alger, une conférence de presse pour faire le point sur leur mouvement de grève et annoncer de nouvelles initiatives susceptibles de dénouer le conflit les opposant aux ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur. Les représentants du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) ont d'abord réitéré leur offre de sortie de crise par l'ouverture de nouvelles négociations "sérieuses et fructueuses", tout en revenant sur les appels lancés en direction des ministres Tahar Hadjar et Mokhtar Hasbellaoui, qui n'y ont pas répondu. Le Dr Afiri de l'hôpital de Kouba n'est pas allée par quatre chemins pour déplorer le mutisme incompréhensible qu'observe le département de Tahar Hadjar notamment : "Nous avons adressé plusieurs demandes d'audience aux ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur, dans l'espoir de provoquer une réunion de travail, mais en vain. Ils n'ont même pas daigné nous répondre, ne serait-ce que par la négative. C'est l'indifférence totale. Pourquoi ce blocage, alors que les résidents sont disposés à reprendre les gardes et cesser carrément la grève ? Il suffit que la tutelle organise un nouveau round de dialogue pour aplanir tous les problèmes." Le rendez-vous d'hier avec les représentants de la presse nationale a été saisi, sur un autre plan, pour dénoncer l'opacité qui a entouré la réunion de travail, consacrée au dossier des médecins résidents, qui a été présidée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en présence des ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur. "Rien n'a filtré sur les résultats de cette réunion consacrée aux revendications des résidents. Pourquoi ?" Relayée, son confrère le Dr Taïleb a, pour sa part, dénoncé l'offre de dialogue "concomitante" de Hasbellaoui et le "nouveau chantage" exercé par Tahar Hadjar : "Rien ne garantit aux résidents que l'arrêt de la grève avant la reprise du dialogue sera une réussite. On a fait l'effort de présenter des propositions concrètes pour tous les problèmes soulevés, mais en vain." Plus loin, le conférencier déplorera l'attitude qu'a observée le ministre de l'Enseignement supérieur depuis le début du conflit. "M. Hadjar, qui n'a tenu aucune séance de travail avec les représentants des résidents, sort subitement de son mutisme, pour décider unilatéralement de programmer un nouveau calendrier des examens de fin d'année pour les premières années, des examens intercalaires pour les spécialités chirurgicales et le DEMS pour les cinquièmes années. Le nouveau planning a été établi en contradiction avec le règlement régissant les examens d'évaluation", regrettera le Dr Taïleb. Apportant de l'eau au moulin de son confrère, le Dr Hadjab rappellera que le ministre cherche, à travers ce nouveau planning d'examens, à diviser les résidents. "La nouvelle sortie de Tahar Hadjar est une provocation. Il demande aux DEMSistes de se réinscrire et de signer un engagement avant de passer l'examen. Le ministère de l'Enseignement cherche, en fait, à envenimer la situation au lieu de chercher des solutions à ce conflit qui dure depuis sept mois." Hanafi H.