Les mécontents, qui se considèrent toujours comme les membres légitimes du bureau politique issu de la session du comité central du 4 octobre 2015, estiment que "la seule instance habilitée à remanier le bureau politique est le comité central". Huit sur les 12 membres écartés du bureau politique du Front de libération nationale (FLN) ont rendu public, hier, un communiqué dans lequel ils remettent en cause la décision qualifiée d'"illégitime" du secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbes. "La décision qui a été prise par le secrétaire général du parti constitue un grave précédent dans l'histoire du parti, une atteinte flagrante et une confiscation des prérogatives du comité central qui est la plus haute instance entre deux congrès (...)", est-t-il noté dans le communiqué en question, signé, entre autres, par Mohamed Ailoui, Abdelatif Boudiaf et Salima Athmani. Les 8 contestataires, qui précisent avoir tenu une réunion le 4 juin dernier, pour étudier la "décision illégitime" de leur secrétaire général, se basent principalement sur les articles 35 et 42 des statuts du parti. Les deux articles stipulent, en effet, que "le bureau politique est composé de 16 à 19 membres approuvés par le comité central sur proposition du secrétaire général du parti". Les membres sortants du BP soutiennent ainsi que "la seule instance habilitée à remanier le bureau politique est le comité central". De ce fait, ils estiment qu'ils sont encore "les membres légitimes du bureau politique issu de la session du comité central du 4 octobre 2015" et se réservent le droit d'entreprendre "toutes les actions politiques et les démarches légales" qu'ils jugeront nécessaires. Cependant, la direction du FLN ne fait pas la même lecture des statuts du parti. Djamel Ould Abbes soutient, de son côté, qu'il est dans ses prérogatives de remanier le bureau politique et attendre de soumettre la nouvelle composante à approbation lors de la prochaine session du comité central. "Il est précisé dans les statuts que le choix de la composante du BP est la prérogative du secrétaire général. Et comme il y avait urgence de procéder à ce changement, étant donné les échéances de 2019, Djamel Ould Abbes a préféré agir au lieu d'attendre la réunion du comité central dont la date n'a toujours pas été arrêtée. Le moment venu, il proposera la nouvelle composante au CC, ce qui reste conforme aux statuts du parti. Il n'est dit nulle part que les choses doivent se faire autrement", explique un cadre du parti, proche de Djamel Ould Abbes. Et s'agissant justement de la convocation de la réunion du comité central, qui devait se faire avant la fin juin, la même source fait savoir que la date de cette échéance a été encore une fois avancée. "Le SG s'est réuni dimanche avec le comité de rédaction du bilan des quatre mandatures du président Abdelaziz Bouteflika. Nous sommes sur le point de finaliser le travail, mais comme la première mouture doit être soumise à la lecture et l'approbation du Président, avant de l'exposer devant le comité central, nous préférons temporiser encore avant de convoquer le CC, qui se tiendra après dans un délai de 15 jours", précise notre source. Mehdi Mehenni