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Manifeste : pour un Parlement algérien des intellectuels (PAI)
...SOUFFLES...
Publié dans Liberté le 21 - 06 - 2018

Pourquoi un Parlement Algérien des Intellectuels (PIA) est t-il une opportunité.

Parce qu'on a besoin d'un rempart ferme contre "la pensée de masse". Contre les discours populistes creux, religieux ou politiques.
L'élite est à la recherche d'une nouvelle Tajmaât propre à elle. Une tribune ouverte, une sorte de Conclii, pour promouvoir un discours moderne. Pour libérer le débat intellectuel de la vieille rhétorique politique, religieuse et déculturelle. L'élite veut adhérer à une scène où se croisent, sans (ni) complexe ni complication, les intellectuels algériens éclairés dans les trois langues : arabe, tamazight et français. Elle rêve d'un lieu de rencontre, sans ni exclusion ni arrière-pensée et loin de tous les préjugés linguistiques ou culturels. L'élite est en quête d'un espace libéré destiné aux créateurs libres. Les penseurs libres. Les philosophes libres. Les écrivains libres, les peintres libres. Les cinéastes libres. Les dramaturges libres. Pour les femmes et les hommes afin de faire barrage à cette pensée de masse qui a envahi la société.
L'espace espéré pour l'élite constitue une sorte de banque d'idées dont le but est la construction d'une Algérie moderne. Le Parlement Algérien des Intellectuels (PAI) nous l'imaginons, nous le voulons, une voix collective des élites éclairées pour défendre la liberté individuelle face au danger de la pensée de masse. Il est la ligne de défense d'une Algérie plurielle contre la pensée hégémonique religieuse ou politique. Une Algérie unie dans sa diversité et sa pluralité. Le Parlement Algérien des Intellectuels est un cercle de réflexion sur le sort de cette nouvelle génération, de plus en plus, noyée dans l'adoration d'un passé dépassé. Victime de la nostalgie d'un vieux mensonge âgé de plus de quinze siècles. Le parlement est une voix de secours pour une génération qui, de plus en plus, se désalgérianise. Certes, Tamazgha a repris sa langue, après un long combat noble et acharné. Tamazight est constitutionalisée, mais le chemin est encore long et dur. Le Parlement Algérien des Intellectuels est attendu pour penser et repenser cette lutte historique pour l'algérianité. Pour proposer le cheminement, à pas géants, vers un autre combat celui du militantisme intellectuel et philosophique. Pour un futur de la création et des sciences où les mathématiques, la physique et la médecine seront enseignées dans cette langue, tamazight. Le Parlement des Intellectuels Algériens est aussi un espace intellectuel pour soutenir, célébrer et promouvoir cette langue ancestrale, qui est la fierté des algériens. L'emblème de leur algérianité.
Pourquoi un Parlement Algérien
des Intellectuels est-il une attente ?
Nous sommes un pays francophone, sans démagogie aucune, le français est une réalité culturelle et économique incontestable. Culturellement et linguistiquement nous sommes le premier pays francophone après la France. Même si politiquement et organiquement nous ne sommes pas membres de l'organisation de la francophonie, le français restera notre fenêtre ouverte sur le monde. Il faut en profiter de cette langue qui est devenue une partie de notre patrimoine et de notre mémoire.
Dans cette langue, le français, et par cette langue on a lu et on continue à lire les richesses littéraires et philosophiques du monde entier ; les richesses allemandes, américaines, russes, chinoises, latino-américaines... Si un parlement algérien des intellectuels est attendu, c'est pour semer le rêve à travers la culture, la pensée et l'art moderne, dans un pays où l'espoir est enterré ou presque. Il est attendu pour cultiver le courage intellectuel dans les milieux des intellectuels éclairés qui sont en état d'hibernation. Pour redonner souffle à la cité qui a perdu son souffle et son algérianité.
Le Parlement Algérien des Intellectuels est imaginé comme une Tajmaât. Une sorte d'assises de respect, d'écoute, d'échange et de proposition. Et dont le but est valoriser nos repères civilisationnels et labourer l'amour envers nos symboles historiques.
Pourquoi la création d'un Parlement Algérien des Intellectuels est-elle une nécessité
et une utilité ?
Certes, depuis l'indépendance, des choses ont été réalisés dans notre pays, mais beaucoup de choses y manquent. Et même ce qui a été réalisé manque d'âme, manque de vision culturelle, philosophique et esthétique.
On a construit des millions de bâtiments, mais on n'a pas créé une seule ville ! On a élevé des milliers de dortoirs mais on n'a pas créé une seule cité ! On a rassemblé des murs en béton pour faire dormir les gens mais pas pour y vivre ! Depuis un demi-siècle nous avons planté des constructions sauvages, sans civisme et sans urbanisme. Il n'y a pas de culture sans le grand respect à l'urbanisme et à l'environnement. On a construit des dizaines d'universités, et tant mieux, mais on a tué l'universalisme. On a construit des milliers d'amphithéâtres mais on a tiré sur la pensée universitaire. On a ouvert les portes des universités à tout le monde, et tant mieux, mais on a perdu le sens de l'étudiant. On a formé des milliers de docteurs, mais on n'a plus de professeurs repères. En somme on a tiré sur la rationalité universitaire au profit de la pensée de masse populiste et chauvine.

Pourquoi un Parlement Algérien
des Intellectuels est-il une urgence ?
Parce que les partis politiques algériens activant sont dans la morgue. Ils relèvent d'une mentalité structurelle du 19e siècle. Les partis sont sans philosophies et sans philosophes. Condamnés par une mort annoncée et programmée. La société civile traine ces cadavres et le trésor public paie les charges. Parce que le politique est devenu, aux yeux des algériens, un mensonge. Parce que les partis politiques ne font plus rêver. Les partis politiques encouragent, inconsciemment, les jeunes aux suicides, toutes formes de suicides. Ils sont tous habités par le religieux et le populisme. Ils n'ont qu'un seul projet c'est comment mettre la main sur le pouvoir local et national, exécutif ou législatif. Certes, arracher le pouvoir est un droit légitime, mais dans un pays qui respecte le jeu de la démocratie. Mais le Parlement des Intellectuels Algériens n'est pas un parti mais une Tajmaât, un conclii. Il se veut un carrefour des idées nouvelles, des voix nouvelles capable de baliser le chemin de la modernité pour une Algérie unifiée et plurielle, loin de toute démagogie ou hypocrisie politique et religieuse. Les institutions culturelles de l'Etat sont des structures sourdes, froides et archaïques sans rendement et sans renouveau. Le Parlement Algérien des Intellectuels constitue comme espace ouvert des voix de la société civile (les associations culturelles, les cafés littéraires et les cercles d'élites artistiques et scientifiques...) pour prendre en charge le dynamisme culturel.
Pourquoi est-ce qu'un Parlement Algérien
des Intellectuels est une exigence ?
Parce que le journalisme classique, à l'image du siècle dernier, est révolu. L'heure est à la technologie. Nous vivons l'ère de la culture des réseaux sociaux, l'internet, les smartphones et autres moyens de communication. Ce parlement est aussi un lieu de débat philosophique pour une bonne santé en matière de communication.
Pourquoi un Parlement Algérien
des Intellectuels est-il un défi ?
Le Parlement des Intellectuels Algériens est aussi un cercle de débat pour défendre une école moderne. Un instituteur moderne. Un programme moderne. Un élève de futur. Il n'y aura pas d'Algérie moderne sans une école moderne. Le monde autour de nous se prépare pour le passage d'une ère de papier à l'ère de la tablette électronique. Tout bouge ! D'une école fermée et enfermée à un espace ouvert pour la lecture créative.
Pourquoi un Parlement Algérien
des Intellectuels ?
La religion n'est pas en bonne santé, dans notre société. Souillée par le politique et par l'argent. La religiosité excessive n'est qu'un masque pour dissimuler les décombres individuels et collectifs. La citoyenneté est bannie de la société. Le croyant avant le citoyen. Repenser la citoyenneté est une urgence, dans une société algérienne retournée vers le passé oriental, coupée de son passé maghrébin et méditerranéen.
Une société vide de citoyenneté a engendré beaucoup de haine contre la femme, au nom de la religion et au nom de la pensée de masse. Beaucoup de haine contre les autres religions, au nom de la religion elle-même. Beaucoup de haine contre les minorités sociales. Beaucoup de haine à caractère sexuel et ethnique. Repenser cette haine qui gangrène la société est le travail des élites éclairées. La fin de l'ère de Daech est annoncée. Une autre heure a sonné, celle de forger un citoyen moderne ouvert sur le monde. Un citoyen capable d'aimer le différent tout en entretenant sa différence positive. Un citoyen qui adhère à la pensée critique loin de toute autosuffisance. Le Parlement Algérien des Intellectuels est une sorte de conclii pour une Algérie de la modernité humaine, culturelle, sociale et institutionnelle. Une Algérie libérée de toute pensée de masse. Une Algérie qui respecte la liberté individuelle. Une Algérie qui passe d'une société religieuse à une société temporelle. D'une mentalité de fatalité à une autre de l'historicité.
Alger le 19 juin 2018
A. Z.
[email protected]


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