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Fraude : la technologie n'y est pour rien
Baccalauréat 2018
Publié dans Liberté le 24 - 06 - 2018

Pour empêcher que cela ne serve une nouvelle fois à faciliter la fraude au baccalauréat, le gouvernement a pris la décision de couper l'internet durant la première heure de chaque séance d'examen. Puis ce même gouvernement se rétracte et ne bloque plus que les réseaux sociaux, qui, si l'on se fie à la logique des autorités, n'ont aucune importance économique ou culturelle. Devant la difficulté à maîtriser son sujet, l'administration s'adonne à une gestion expérimentale d'un comportement incivique aggravé par l'instrument technologique.
De prime abord, la solution s'impose d'elle-même. Quoi de plus naturel que de barrer la route de la fuite aux sujets qui s'évadent? Il a donc fait ce qu'il fait habituellement : appliquer l'initiative ou la solution qui se présente à lui sans en évaluer le coût ou l'impact sur d'autres secteurs et aspects de la vie nationale. Pas le temps de poser un diagnostic et de rechercher une issue qui ait le moins d'effets négatifs, etc.
Ce choix de la facilité correspond à une démarche de nature politique, puisqu'observable dans tous les domaines : parer au plus pressé, étouffer le scandale, quitte à déplacer le problème sur un autre plan.
Déjà qu'on nous coupe l'eau et l'électricité à tout propos... Ce qui a d'ailleurs inspiré le site satirique jordanien « El Houdoud » (Les frontières) dans un article sur l' « organisation » du bac algérien. Sous le titre, il écrit, avec ironie : « le gouvernement algérien coupe l'électricité de tout le pays pour empêcher les voleurs de voir la nuit », ajoutant que cette mesure n'est qu'une suite logique à « la coupure d'internet sur tout le territoire national ».
En 2018, il n'est pas concevable qu'un pays interrompe la connexion Internet, ou même de bloquer les réseaux sociaux, pendant plusieurs heures par jour. C'est un scandale économique et un acte de mépris envers les opérateurs soucieux de rigueur et de rationalité managériales. C'est, par conséquent, une atteinte à l'image de sérieux de ce pays. La mesure s'avère encore plus inappropriée chez nous, car si l'on se réfère aux données sur la pénétration informatique, la triche « numérique » n'est pas à la portée de tous et l'antisèche a encore et toujours sa place dans les examens. Même en coupant internet, les candidats au baccalauréat s'arrangent à entrer en salle d'examen munis de smartphones contenant parfois des giga de cours photographiés.
En Algérie, la légèreté avec laquelle est traité Internet, un facteur aujourd'hui décisif dans la productivité de l'économie et du service public, est révélatrice de la mentalité rentière au pouvoir : ce n'est tout même pas un pipeline ou terminal pétrolier qu'on a fermé ! En matière économique, il n'y a que cela de vrai : le pétrole, son exploitation, sa commercialisation, son prix, sa sécurité....
D'un autre côté, un délit de masse, comme la fraude aux examens, ne peut pas se combattre par des mesures techniques. Avec une telle approche, on pourrait se retrouver à interdire les imprimantes, les photocopieuses, le logiciel d'infographie... Le fraude est une pratique délinquante, un fléau social, qui a bénéficié de la pédagogie de l'Etat qui, en abusant, l'a popularisé et banalisé : à chaque élection des centaines de milliers de citoyens, de militants et de fonctionnaires et de responsables politiques sont invités à concourir à l'œuvre nationale de fraude électorale ! Cette entreprise de truquage massif est élevée au statut d'acte patriotique : il s'agit d'assurer la victoire du régime et, donc, de défendre la stabilité du pays et à poursuivre l'application de son programme de construction nationale. La fin justifie les moyens.
Avec une telle pratique, le pouvoir a lui-même saboté le capital confiance de la jeunesse en son Etat. Alors une catégorie de jeunes se débrouille pour se donner les plus grandes chances de réussite dans un contexte de triche et de népotisme.
La fraude, comme la corruption, sont des fléaux politiques qui se sont « démocratisés » par effet de « ruissellement » vers la société. Elles ne disparaîtront qu'avec le changement politique. Rien ne sert d'ajouter des fautes de gestion à des dérives politiques.
Lire également : Coupure de l'internet durant les examens: l'Algérie n'est pas le seul pays à l'avoir décidé
Imène AMOKRANE/ Mustapha HAMMOUCHE
@ImeneAmokrane @musthammouche


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