Le marché pétrolier de Londres a ouvert, hier, sur un prix du baril à 75,780 dollars puis a reculé à 73,307 avant de remonter à 74,287 dollars en fin de matinée. La baisse par rapport au cours d'ouverture est de près de 2%. Le marché s'est donc orienté vers la stabilité, les cours des cinq derniers jours ayant fluctué entre 73 et 75 dollars. Cette stabilité des marchés pétroliers le lendemain de l'accord Opep/non-Opep est due au fait que les marchés ont déjà intégré l'augmentation de 770 000 barils/jour, entérinée par ces deux parties samedi dernier. Depuis le 1er janvier dernier, les cours du Brent ont augmenté de 11,49%. Sur une année, la hausse est de 62,76%. Selon des spécialistes, la stabilité des marchés se poursuivra jusqu'en septembre. Mais au-delà, il risque d'y avoir une pénurie de pétrole. En effet, ces experts s'attendent à ce que les exportations du Venezuela et de l'Iran baissent de façon significative, en raison de la situation politique dans le premier pays et des effets des sanctions américaines pour le second. Il faudra trouver 1 million de barils/jour supplémentaire le quatrième trimestre. En un mot, l'augmentation de la production de l'Arabie saoudite et de la Russie pour parer à la baisse des exportations des pays qui n'arrivent pas à produire au niveau de leur quota, comme le Venezuela, l'Angola et la Libye, ne suffira pas. L'incertitude pèsera sur l'évolution de la production de schiste américain. Pour plusieurs experts, elle pourrait rebondir à la faveur d'une hausse importante des prix du pétrole et pousser à la baisse des cours. Selon ces spécialistes, la situation risque d'être tendue à l'automne 2018 avec une offre en deçà de la demande, ce qui pousserait à une flambée des prix du pétrole le dernier trimestre de l'année en cours. Dans les deux cas de figure, stabilité du marché ou tension en matière d'offre les derniers mois de 2018, les prix tourneraient autour de 70 dollars minimum. Dans ce scénario, un prix moyen du baril algérien de 70 dollars en 2018, le gain pour l'Algérie serait au minimum de 12 milliards de dollars, soit des recettes exportations d'environ 40 milliards de dollars l'année en cours. En ce sens, des spécialistes soutiennent qu'un gain d'un dollar par baril procure à l'Algérie des recettes supplémentaires de 600 millions de dollars. Si l'on considère que la loi de finances 2018 a fixé comme projection un prix du baril à 50 dollars en 2018, il est aisé, selon ces estimations, d'engranger un tel niveau de recettes en devises. K. Remouche