Rilès, la nouvelle sensation rap française, révélé grâce aux réseaux sociaux il y a deux ans, a enchanté son jeune public venu en masse au théâtre de verdure mercredi soir, pour son premier concert en Algérie. La nouvelle sensation rap outre-méditerranéenne, Rilès, qui a d'ores et déjà signé avec le prestigieux label américain Republic Records –qui compte dans ses rangs Lil' Wayne, Nicki Minaj ou encore Drake – a donné son premier concert en Algérie, mercredi, au théâtre de verdure Lâadi-Flici. Les jeunes, lycéens pour la plupart et dont certains étaient accompagnés par leurs parents, formaient une file d'attente interminable jusqu'au parking du théâtre, tandis que des voix émanant des gradins bien remplis scandaient déjà le nom de la jeune star. Malgré le prix élevé (2500 DA le billet), les fans du rappeur d'origine algérienne n'auraient raté ce rendez-vous pour rien au monde. Stratégie marketing oblige (pas d'interviews accordées à la presse, une image archi-contrôlée), l'entrée de l'artiste en scène se fera longtemps désirer. Diffusion de plusieurs clips d'artistes qui ont influencé la carrière de Rilès, de Will Smith avec Miami, à Chris Brown et Pitbull avec le titre très caliente Fun, qui a d'ailleurs suscité de fortes réactions du jeune public. Puis passage du DJ Wassim derrière les platines, suivi de celui du jeune rappeur "Yoon on the moon", que beaucoup de spectateurs avaient d'ailleurs pris pour Rilès – qui est d'ailleurs son producteur – tant la ressemblance physique était frappante. Enfin, c'est le père de l'artiste, qui s'était produit au même endroit 30 ans auparavant en tant que musicien, qui interprétera un morceau andalou en arabe puis en kabyle, avant de laisser place à la star de la soirée, accompagnée de ses danseurs. Tout de blanc vêtu, comme dans le clip Pesetas (argent en espagnol), élément redondant dans la jeune discographie du rappeur révélé par les réseaux sociaux, Rilès interprète ses plus grands titres. I do it aux treize millions de vues sur YouTube, Brothers (27 millions de vues) ou encore, dans un registre plus intimiste, Remedy, tirés de sa compil' aux 50 morceaux, Rilèsundayz, mêlant rap, r'n'b et hip-hop, étaient repris en chœur par les spectateurs. Au milieu du concert, quelques jeunes hommes, pris d'excitation ou à cause de la chaleur, paradaient sans t-shirt au milieu de la scène, sans agents de sécurité pour les rappeler à l'ordre. Cette même scène justement s'est révélée être trop exiguë pour contenir l'effervescence et l'énergie débordantes de cette jeunesse, et vers la fin du concert, un jeune, pris d'un malaise à cause des bousculades, sera rapidement pris en charge par le staff. À la fin du concert, alors que les gradins se vidaient peu à peu après deux heures frénétiques, une petite file d'attente s'était formée dans l'espoir de rencontrer l'artiste et décrocher un autographe du chanteur, qui s'était éclipsé sitôt le concert fini... Yasmine Azzouz