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"La vérité ne m'intéresse plus"
Nacer Boudiaf évoque l'assassinat de son père
Publié dans Liberté le 30 - 06 - 2018

Le 29 juin 1992, des millions d'Algériens assistent, ébahis, à l'assassinat, en direct, de leur président, Mohamed Boudiaf. Vingt-six ans après, seul un coupable a été condamné. Les commanditaires ? La justice a conclu à un acte isolé. Une conclusion qui ne convainc pas le fils du défunt. Nacer Boudiaf ne veut pas rester dans l'aspect purement juridique. Il a décidé de prendre le flambeau de son père et de sillonner le pays pour expliquer aux jeunes générations le sens du combat de Mohamed Boudiaf. Il s'en explique dans cet entretien.
Liberté : Nous commémorons, cette année, le 26e anniversaire de l'assassinat de Mohamed Boudiaf. Quel sentiment avez-vous aujourd'hui ?
Nacer Boudiaf : En ce 26e anniversaire de l'assassinat de Mohamed Boudiaf, le sentiment que j'ai, après les visites que j'ai effectuées dans les villages les plus reculés de notre beau pays, est que les graines qu'il a semées, en seulement 5 mois et 13 jours au pouvoir, ne vont pas tarder à bourgeonner. Il est parti en me laissant le message que si je voulais du blé, je devrais travailler un an, et pour un pommier je devrais travailler dix ans. Mais si je voulais un homme, je devrais travailler toute une vie. Il a travaillé toute sa vie. Les hommes et les femmes qu'il a forgés vont s'exprimer dans mon projet, l'Algérie avant tout, qui va bientôt répondre aux aspirations du peuple, à savoir nettoyer l'Algérie et la faire sortir de l'enlisement dans lequel le système de l'indépendance confisquée a tenté de la faire plonger.
Pour commémorer l'assassinat de Boudiaf, vous avez choisi la wilaya d'Annaba où il est tombé. Or, les autorités ne semblent pas accueillir convenablement cette activité. Y aurait-il quelque chose à cacher ?
Devant le refus des autorités de la wilaya d'Annaba de commémorer le 26e anniversaire de son lâche assassinat, je me suis retourné vers la maison où il est né, à M'sila. Demandez-leur ce qu'ils cachent. Moi, je n'ai rien à cacher. Mon but est simple : faire revivre son projet de société à travers l'Algérie avant tout.
Vous avez déclaré dans une interview que la vérité ne vous intéressait plus. Pourquoi ?
La vérité ne m'intéresse plus. Le peuple tout entier, y compris vous qui me posez cette question, vous savez qui avait intérêt à l'assassiner. Son assassinat est un message à tout le peuple algérien et non pas seulement à la famille Boudiaf. Le message de ses assassins, dont certains ne sont plus de ce monde, était simple : celui qui touche au système finira comme Boudiaf. C'est donc le système qu'il faut faire disparaître et non pas seulement les assassins de Boudiaf. C'est dans ce contexte que j'ai dit la vérité ne m'intéresse plus car le projet de sauver l'Algérie m'intéresse davantage ; il est des millions de fois plus important pour le pays.
Pour vous, la thèse de l'acte isolé n'est pas crédible. Qu'est-ce qui aurait pu motiver les assassins de votre père ?
La thèse de l'acte isolé, présentée par le pouvoir, n'est même plus crédible au sein du pouvoir qui a comploté contre le peuple en assassinant l'homme du 1er Novembre. Laissez-moi juste vous rappeler qu'un ex-ministre des Affaires religieuses avait déclaré en public que ceux qui l'ont ramené de son exil sont ceux-là mêmes qui l'ont assassiné.
Vous avez lancé, il y a quelques mois, un mouvement politique. Au-delà du message de Boudiaf, qu'est-ce qui vous motive ? Avez-vous un projet politique propre à vous ?
Si j'ai un projet ? Ce n'est pas mon projet. C'est le projet de toute cette jeunesse qui a renoué avec l'espoir en voyant pour la première fois l'homme de Novembre. Je serais plus heureux de vous entendre dire "notre projet". À moins que vous soyez satisfait de ce que le pouvoir de l'indépendance confisquée a fait du beau et riche pays qu'est l'Algérie. Oui, toute la jeunesse dans sa diversité politique, culturelle, économique et sociale est en attente de lancer son projet qui est l'Algérie avant tout, pour mettre le système hérité de l'indépendance confisquée hors d'état de nuire encore au peuple et au pays.
Il y a quatre jours, nous avons commémoré le 20e anniversaire de l'assassinat de Matoub. Avez-vous aujourd'hui le sentiment que son martyre et celui de votre père sont dilapidés ?
Laissez-moi tout d'abord saluer l'âme de mon feu ami Matoub Lounès. Son martyre ne sera jamais dilapidé.
Avez-vous espoir dans les générations d'aujourd'hui ?
Evidemment, j'ai plein espoir dans les générations d'aujourd'hui et de demain, car ils vont grandir sous le toit de l'Algérie avant tout.
Entretien réalisé par : Ali Boukhlef


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