Les opérateurs économiques du secteur du tourisme dans le Constantinois ont rencontré hier à l'hôtel Novotel, l'expert auprès de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), Rémy Poliwa, qui est à sa troisième rencontre du genre après les deux conclaves tenus à Alger et à Oran. S'il n'est un secret pour personne que l'Etat algérien souhaiterait diversifier son économie, l'expert de l'OMT s'est félicité d'emblée de l'intérêt porté au secteur du tourisme par le gouvernement algérien. "J'apprends et je découvre que dans votre pays nous avons la chance que le secteur du tourisme dans lequel nous travaillons ait été choisi comme un créneau devant servir cette diversification de l'économie algérienne", dira-t-il à l'entame de son intervention. Il révèlera que pour ce faire, "le gouvernement algérien a souhaité se faire accompagner par des institutions spécialisées dans le domaine et a fait donc appel au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et à l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) qui me missionne pour venir ici, pour travailler avec les professionnels des secteurs public et privé et la société civile afin de dégager les voies et moyens par lesquels on peut donner une nouvelle image à la destination Algérie". Pour lui, il s'agit de bâtir une stratégie et d'engager des actions derrière. "J'essayerai de comprendre les attentes des uns, les souhaits des autres et d'inclure tout cela dans une stratégie globale que le ministère du Tourisme va porter au niveau gouvernemental. C'est pourquoi j'ai souhaité avoir des séances de travail élargies de façon à pouvoir, ici à Constantine, parler librement comme ce fut le cas à Alger et à Oran. Je ne veux pas parler de votre territoire (Constantine) qui est une plateforme forte dans l'image qu'il va falloir donner à l'Algérie, déjà qu'elle nous interpelle par son histoire et par le développement des infrastructures modernes qui existent et à plusieurs autres égards". Et de s'interroger : "Est-ce que, aujourd'hui, sur la plateforme de Constantine, nous sommes conscients de tout cela ? Est-ce qu'on aime affronter le problème des ressources humaines qu'il faudra aborder de toutes les manières et est-ce qu'on a, à Constantine, des sensibilités, par rapport à une clientèle donnée et qu'en est-il de la préservation de l'important patrimoine qu'elle recèle ?" Les éléments d'analyse qu'il suggère à son auditoire s'articulent sur le fait que "dans sa politique et dans son schéma d'aménagement territorial, et dans sa volonté exprimée et affichée, l'Etat algérien souhaiterait avoir un secteur de tourisme développé (...) Nous travaillons pour essayer d'améliorer l'image de la destination Algérie car si on arrive à créer une dynamique touristique, cela profiterait à tout le monde dont l'Etat lui-même, les opérateurs privés, la société civile, la culture algérienne...", dira Rémy Poliwa. Selon lui, "l'OMT produit un certain nombre d'éléments et d'informations concernant la dynamique du secteur à travers, par exemple, les données statistiques qui vont permettre aux Etats de se situer par rapport à cette dynamique et aux opérateurs de savoir ce qui se passe et de connaître les tendances du moment. Et à ce niveau-là, l'OMT est un catalyseur de l'ensemble des ressources qui vont concourir au développement du tourisme. Elle peut mettre à la disposition des Etats l'expertise requise pour résoudre telle ou telle problématique du secteur dans un territoire donné et je suis là en tant que missionnaire de l'OMT pour donner un appui au gouvernement algérien par un constat et des éléments de solutions (...) Mais l'OMT ne ramène de l'argent cash que pour aider le secteur dans des pays membres, c'est le travail des institutions financières". Kamel Ghimouze