Résumé : Fettouma arrive au terme de sa grossesse. Elle est prise de contractions en pleine nuit. Mahmoud est agité. Il fait appel à sa mère, qui de son côté l'envoie chercher l'accoucheuse. La jeune femme souffre le martyre... Fettouma transpire à grosses gouttes de tous ses pores. Sa mère lui essuie le visage et passe une serviette mouillée sur son front. De temps à autre, Lla Taos, qui connaît bien son métier, se lève pour ausculter le ventre de la parturiente en hochant la tête. -Alors Lla Taos, demande Lla Z'hor, exacerbée par les souffrances de sa fille, elle en a encore pour longtemps ? L'accoucheuse ébauche un sourire : -Laissons faire la nature. Ta fille souffrira le temps qu'il faudra au bébé pour sortir. Selon mon expérience, la délivrance se fera dans une heure ou deux, tout au plus. Une heure passe. Puis une deuxième. Fettouma est exténuée. Lla Taos lui demande de pousser...de pousser de toutes ses forces. Encore et encore... La jeune femme n'en peut plus. Elle se redresse, puis retombe sur son oreiller. -Respire un bon coup et tente de pousser plus fort cette fois-ci. Fettouma encouragée par sa mère, respire à flot l'air déjà chauffé de la chambre et pousse de toutes ses forces. Son cri déchire l'air, suivi d'un autre cri plus faible, mais bien perceptible. Le bébé se met à crier sans discontinuer, tandis que la jeune accouchée retombe inanimée sur son lit. Sa mère s'affole : -Fettouma est morte. Oh ! mon Dieu ma fille est morte. Lla Taos s'approche d'elle et lui tend le bébé : -Tiens, prends plutôt ton petit-fils dans tes bras, je vais m'occuper de ta fille. Ne crains rien, elle est juste fatiguée. Lla Z'hor prend le bébé dans ses bras, puis le tend à Lla Kheira qui jusque-là s'était retirée dans un coin de la chambre et avait gardé le silence. Elle prend le bébé dans ses bras et se met à le dévisager. Lla Z'hor revient vers sa fille, alors que Lla Taos tente de la réanimer. Fettouma ouvre les yeux. Elle a le visage très pâle et les traits tirés. Elle regarde sa mère, puis sa belle-mère et remarque le bébé dans ses bras. LLa Kheira, émue, s'approche d'elle : -Tiens ma fille. Prend ton fils dans tes bras. C'est un beau garçon. Elle éclate en sanglots : -Cela fait longtemps qu'un bébé n'a pas poussé son cri dans ma maison. Oh ! Fettouma ma fille, tu nous rends si heureux ! (À SUIVRE) Y. H.