Résumé : Après de longues souffrances, Fettouma met au monde un beau garçon. Elle est exténuée, mais heureuse de constater qu'enfin elle était délivrée. Lla Kheira, émue, verse des larmes. Cela fait longtemps qu'un bébé n'a pas crié dans sa maison. Fettouma prend son bébé dans ses bras. Du coup, elle oublie ses souffrances et sa fatigue, et se met à contempler ce petit bout d'homme qu'elle venait de mettre au monde. -Comme il est beau !, lui dit Lla Taos. C'est l'un des plus beaux bébés que je n'ai jamais vu. Et Dieu seul sait si j'en ai vu. Lla Kheira s'essuie les yeux et revient vers sa belle-fille pour contempler son petit-fils. C'est le portrait craché de son père. -Non. Oh ! Non, je ne le crois pas, lance Lla Z'hor. Il a déjà le front et les traits de Fettouma. -Non. Il ressemble à Mahmoud. Je ne peux pas me tromper. L'accoucheuse intervient. -Vous allez sortir toutes les deux de cette pièce et laisser Fettouma se reposer. Elle en a grandement besoin. Les deux femmes se dévisagèrent, puis prenant chacune un air hautain, elle quittèrent la chambre l'une derrière l'autre.Le matin commençait à poindre. Lla Taos, en sortant, rencontre Mahmoud et son père, qui attendaient tranquillement la fin de la nuit assis sur une marche d'escalier. -Ah ! Vous êtes là tous les deux ! Vous avez un joli petit garçon, si cela peut vous faire plaisir, et la mère se porte comme un charme. Mahmoud bondit sur ses pieds, tandis que son père remerciait la brave femme. Fettouma dormait à poings fermés. Le bébé emmailloté était déposé près d'elle. La chambre était plongée dans la pénombre, et Mahmoud rentre sur la pointe des pieds pour ne pas déranger sa femme et son fils. Il s'approche tout doucement du bébé et lui caresse la tête. Il sentit ses yeux se mouiller et son cœur palpiter. L'émotion lui avait noué la gorge, et il déglutit difficilement avant de se retourner pour se retrouver nez à nez avec sa mère. -N'est-il pas beau mon petit-fils ? Mahmoud acquiesce d'un signe de tête. Il n'arrivait pas encore à réaliser qu'il est le père de ce petit bout'chou. Lla Kheira le tire par le bras. -Allez, viens. Quittons cette chambre et laissons Fettouma et le bébé se reposer. Tu auras tout le temps, plus tard, de prendre ton fils dans tes bras. Le jeune homme jette un coup d'œil à sa femme, qui même dans son sommeil avait cet air exténué qui renseignait amplement sur la longue nuit et les souffrances qu'elle avait subies. -Oh ! Elle va vite récupérer. Elle est jeune et en bonne santé, lui chuchote sa mère. Dans un jour ou deux, elle aura meilleure mine. (À SUIVRE) Y. H.